Je n’aime pas comparer. Encore moins les guerres et les souffrances. Mais c’est vrai que depuis quelques mois, encore plus ces derniers jours, le silence et l’absence de condamnations à l’égard d'Israël me plonge dans une totale sidération. Ce pays aurait-il un droit illimité à bombarder et massacrer un peuple entier, et ce, sans aucune conséquence? Aurait-il un droit particulier à bloquer l’entrée de l’aide humanitaire et laisser crever de faim les Palestiniens?
La reprise des bombardements par Israël, a causée en une seule nuit, plus de 400 morts. Des massacres redevenus quotidiens, qui me tétanisent de par leur cruauté et intensité. Il n’y a plus d’aliments frais à Gaza, seules des conserves subsistent, mais jusqu’à quand? Quand est-ce que nos gouvernements sortiront de cette culpabilité dangereuse et criminelle qui l’empêche d’appliquer des sanctions à la hauteur de la brutalité de la guerre menée par Israël?
Qu’est ce qui aujourd’hui rend possible un massacre documenté en live sur Instagram, une famine organisée par un état colonial en totale roue libre, une criminalisation de la solidarité avec la Palestine, et avant tout, une absence totale de compassion à l’encontre d’un peuple tout entier qui depuis 1948 n’est plus en mesure de décider seul de son destin?
Qu’est-ce que les massacres actuels à Gaza, et les violences coloniales quotidiennes en Cisjordanie disent de notre rapport à la colonisation, ici en Europe, et de notre perception de la valeur d’une vie palestinienne, ou arabe puisque Israël attaque l’ensemble de ses voisins?
Qu’est ce que l’absence de réponse de mon député, Pieyre-Alexandre ANGLADE, macroniste, à mes différents e-mails concernant Gaza, dit de son intérêt et de son empathie à l’égard d’un peuple colonisé depuis 1948 et dans un état de souffrance que personne ici, en Europe, ne pourrait supporter plus de trente minutes.
Nous ne pouvons plus parler d’injustice concernant la Palestine. Les mots n’existent pas pour décrire l’horreur dans laquelle est plongée Gaza. Les gazaouis sont abandonnés, et nous assistons à l'anéantissement d’un peuple en direct, dans une folie fasciste qui s’empare de notre monde.
Alors que j’étais à vélo à Bruxelles la semaine passée, j’ai emprunté le boulevard Leopold II. J’ai pensé tout de même que c’était curieux de nommer un boulevard du nom d’un roi colonial et sanguinaire. C’était deux jours après la reprise des bombardements à Gaza. J’ai pensé que l’Europe, perdue dans son refus d’affronter son passé colonial et ses horreurs, était tout aussi incapable de dénoncer et sanctionner les crimes coloniaux du présent.
Je pense à Gaza, au futur de ses habitants, à la Palestine, à la survie maintenant de la Palestine, et aux silences complices de l’Europe.
Ma colère est immense.