A.H.G. Randon (avatar)

A.H.G. Randon

Traducteur

Abonné·e de Mediapart

147 Billets

1 Éditions

Billet de blog 1 septembre 2023

A.H.G. Randon (avatar)

A.H.G. Randon

Traducteur

Abonné·e de Mediapart

Niger : l’ambassadeur doit partir demain, 2 septembre

La Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques est claire : l’ambassadeur de France doit partir puisque l’État du Niger lui a retiré sa confiance, mais Macron ne connaît pas ce texte car il n’était pas encore né à l’époque de sa signature. Rappelons donc ce que stipule cette convention.

A.H.G. Randon (avatar)

A.H.G. Randon

Traducteur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Convention de Vienne sur les relations diplomatiques

Article 9

  1. L’État accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l’État accréditant que le chef ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata ou que tout autre membre du personnel de la mission n’est pas acceptable. L’État accréditant rappellera alors la personne en cause ou mettra fin à ses fonctions auprès de la mission, selon le cas. Une personne peut être déclarée non grata ou non acceptable avant d’arriver sur le territoire de l’État accréditaire.
  2. Si l’État accréditant refuse d’exécuter, ou n’exécute pas dans un délai raisonnable, les obligations qui lui incombent aux termes du par. 1 du présent article, l’État accréditaire peut refuser de reconnaître à la personne en cause la qualité de membre de la mission.

En d’autres termes, il n’appartient pas à Macron de décider du maintien de l’ambassadeur en poste, mais à l’État du Niger. Le fait que les militaires aient remplacé un civil au terme d’un processus interne qui ne regarde que les Nigériens ne modifie pas la compétence de l’État. Pour autant que je sache, le Niger n’est pas un département français et Niamey n’est pas Trifouillis-les-Oies.

Mais la France a depuis les indépendances toujours estimé qu’elle avait un « droit de cuissage » sur ses néo-colonies et qu’aucun changement de régime ne pouvait avoir lieu sans son autorisation. Les coups d’état répétitifs qui ont eu lieu au Tchad n’ont jamais suscité la moindre critique de la part de Paris, qui laissait faire au nom du devoir de non-ingérence, pourvu que le dictateur suivant ne sorte pas des clous, comme osa le faire au Burkina Faso l’infortuné Sankara, qui le paya de sa vie.

Si le Niger, en tant qu’état accréditant, décide aujourd’hui de mettre fin à la mission de l’ambassadeur de France et de l’expulser du territoire, la France n’a d’autre choix que de le rappeler. L’ambassadeur a d’ailleurs tout intérêt à quitter au plus vite le territoire du Niger car, au terme du délai accordé pour son départ (demain), il perdra son immunité diplomatique. 

Amitiés fraternelles

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.