Dans un article aussi bref qu’hallucinant, Dakaractu encense ce matin l’action de l’appareil répressif du pouvoir sénégalais, peut-être pour faire plaisir au patron colon bailleur de fonds et le convaincre de l’opportunité du maintien au pouvoir du président actuel, si efficace dans son action contre le grand remplacement en France des « de souche » par de politiquement (mais pas économiquement) très encombrants « pas de souche » venus du pays de la Téranga :
« L'émigration clandestine au Sénégal a repris des proportions inquiétantes dans certaines localités, notamment le long du littoral, avec l'interpellation de plus de deux cents (200) jeunes candidats au courant du mois écoulé. Le renforcement des dispositifs de surveillance mis en place a permis à la Gendarmerie de démanteler un réseau d'organisateurs convoyant une cinquantaine de migrants qui avaient planifié leur voyage depuis la Gambie. Ils travaillaient avec la complicité d'un organisateur sénégalais. Leur destination finale était l'Espagne. La Gendarmerie invite les populations à davantage de vigilance pour combattre ce fléau qui touche la jeunesse sénégalaise... »
Pour les autorités, ne regardant que le doigt qui lui montre la lune, ce fléau qui touche la jeunesse, c’est l’émigration. Non, Macky, le fléau, c’est l’absence totale de perspective pour les jeunes, dont l’émigration n’est que la conséquence. Mais le pouvoir persiste à penser que l’on peut gouverner sans tenir compte du peuple, au point de s’imaginer que les populations affamées vont dénoncer et empêcher leurs propres fils d’aller ailleurs gagner de quoi les nourrir. Des fils qui préfèreraient pouvoir nourrir leurs familles en restant auprès d'elles.
De l’autre côté du cimetière marin, le scénario est identique. Le fléau est ici nommé « racaille des banlieues », « délinquants », « islamistes », « terroristes », « gauchistes », « écoterroristes », j’arrête car la liste des « istes » est trop longue, et personne, chez Manu, ne se demande comment ce beau pays a pu en arriver là. Manu aussi ne veut voir que le doigt. Regarde la lune, Manu !
Amitiés fraternelles