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Billet de blog 6 mars 2023

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Retraites : l’analyse succincte d’un nul ?

Le recul proposé de l’âge du départ à la retraite me semble être une approche consistant à régler le problème (si tant est qu’il existe vraiment) en payant les vieux moins longtemps et en laissant les jeunes attendre plus longtemps leur entrée sur le marché du travail. Une solution qui met les travailleurs à contribution et les dividendes à l’abri.

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Si les cotisations de ceux qui travaillent ne suffisent pas à payer les retraites de ceux qui ne travaillent plus, prolonger le nombre des années de travail ne changera rien à la masse des cotisations encaissées, à part l’écart entre le montant des cotisations, un peu plus élevé en fin de carrière qu’en début. En effet, s’il y a du travail pour 100 personnes, un départ à la retraite deux ans plus tard n’aura pour effet que de retarder d’autant l’entrée des jeunes sur le marché du travail. Il y aura toujours 100 personnes au travail, mais dont la moyenne d’âge aura augmenté. Je ne vois pas par quel miracle cette mesure permettrait de créer des emplois et d’augmenter la masse des cotisations de façon significative.

L’avantage financier, pour l’État, réside alors dans le fait qu’il vaut mieux laisser les jeunes attendre deux ans de plus dans la dèche et payer deux ans de moins une retraite complète à ceux qui ont travaillé et cotisé toute leur vie. En ce sens, le recul de l’âge du départ à la retraite est effectivement une bonne affaire, non pas parce qu’il augmente la masse des cotisations mais parce qu’il ampute de deux ans la durée de versement des retraites. En bref : travaillez plus longtemps, vous coûterez moins cher et vos petits-enfants, en attendant que vous leurs cédiez la place, n’auront qu’à rester vivre aux crochets de vos enfants, ou aux vôtres.

Et qui sait, peut-être que cette amputation de deux ans des prestations de retraite permettra-t-elle de faire de nouveaux cadeaux aux grandes entreprises et d’accélérer le « ruissellement ». Pour l’instant, le seul ruissellement jamais constaté a toujours été celui de la sueur des travailleurs. Un ruissellement vers le haut qui permet aux riches d’être toujours plus riches.

Où suis-je trop naïf ?

Amitiés fraternelles.

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