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Billet de blog 6 mai 2020

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Respirateurs : le Sénégal en apnée

À ce jour, le Covid-19 reste sous contrôle au pays de la Téranga. Mais avec la dizaine de respirateur dont il dispose, le pays retient son souffle et l’éventualité d’une éclosion de la maladie tourne au cauchemar pour les services de réanimation. Appel au président Macron !

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Les efforts déployés pour juguler la maladie restent payants et le Sénégal ne compte à ce jour que 11 décès. Sous sa rubrique santé, le site seneplus.com révélait le 28 avril dernier que le 9ème décès enregistré dans la cité religieuse de Touba (deuxième ville plus peuplée du Sénégal avec environ 1,5 million d’habitants) serait, « selon certaines indiscrétions », dû au manque d’appareils respiratoires. Toujours selon ce site, « Les centres de traitement des malades du Covid-19 sont majoritairement sous-équipés. Plusieurs voix se sont élevées dont celle du Professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann pour alerter sur une situation qui pourrait être préjudiciable à la riposte contre la maladie. Ainsi en a-t-il été dans la région de Ziguinchor où le Pr. Moussa Seydi, en visite au centre de traitement, a trouvé le service de réanimation dans un état comateux et non opérationnel. » Pour l’instant les cas graves ou sévères de Covid-19 sont évacués vers le centre Cuemo de l’hôpital de Fann, bien que ce dernier ne dispose que de 14 lits, selon les informations recueillies auprès du directeur du Samu National, le professeur Mamadou Diarra Bèye.

Face à ce dangereux déficit, une équipe de quatre chercheurs sénégalais de l’École polytechnique de Thiès, les docteurs Ibrahima Guèye, Ahmed Mouhamadou Wade, Mamadou Lamine Diagne et Ousmane Seydi, est sur le point de finaliser un quatrième prototype de respirateur artificiel, dont la commercialisation ne pourra commencer qu’après validation par les autorités et les médecins. Les chercheurs précisent toutefois qu’il s’agit d’un « appareil d’urgence et qu’en conséquence il est perfectible à bien des niveaux », ajoutant que « si les financements suivent, avec une main d’œuvre qualifiée, il est possible de produire des dizaines de ces appareils par jour et à des coûts abordables ».

Mais il paraît que le virus recule en France et que le nombre de personnes admises en réanimation régresse chaque jour, tout comme celui des patients encore en soins intensifs. Cela me permet de supposer qu’une bonne quantité de respirateurs est en train de se libérer dans l’hexagone. Ne serait-ce pas l’occasion pour monsieur le président d’honorer une petite partie des promesses faites en Afrique en 2017 et d’offrir une partie des respirateurs qui se libèrent à ce peuple tant admiré (tant qu’il reste chez lui) ?

Monsieur le président : pour le riz, le pays se débrouille, comme d'habitude. Mais avec ces appareils (de préférence pas des Osiris 3 inadaptés selon certaines sources), c'est une bonne bouffée d'air frais que vous offririez  à nos tirailleurs.

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