Spéculations, me direz-vous. J’en conviens, mais qui ne spécule pas ? Résumons brièvement la situation : l’Ukraine est clairement à la manœuvre et reprend du terrain. Mais la reconquête du Donbass et de la Crimée risque bien entendu de prendre beaucoup, beaucoup de temps, et par conséquent de coûter beaucoup, beaucoup d’argent au principal bailleur de fonds. Ledit bailleur, dont l’objectif final pourrait être la mise en place d’un très intéressant nouveau Plan Marshall en Europe et surtout en Ukraine, estime avoir suffisamment investi dans la démolition, d’autant qu’il va devenir de plus en plus difficile de convaincre le Congrès de continuer de cracher au bassinet sans réserve. Il a donc entamé la danse nuptiale avec Poutine (qui ne demande pas mieux , allant jusqu’à « apprécier » la retenue de l’Occident dans l’affaire des missiles) en vue d’organiser un gel à durée indéterminée des positions. Un peu comme en 2014, on va signer quelques accords pour la forme, tout le monde va se calmer, la Russie en profitera pour se refaire une santé, mais pas trop vite, disons une bonne dizaine d’années, et les tractopelles américains vont pouvoir entre-temps ramasser les dollars.
Oui mais Zelensky n’est pas du tout de cet avis. Je ne suis même pas certain qu’il ait tort en prétendant ne pas être à l’origine de la « crise des missiles » version 2022. Il réclame à être associé à l’enquête pour prouver sa bonne foi, mais sera-t-il écouté ? Il serait véritablement suspect qu’il ne le soit pas.
Au fond, Zelensky est très sympa, tout le monde l’adore et l’admire, mais il est temps qu’il comprenne que c’est tout de même pas à lui qu’il revient de décider du sort de son pays. Il a fait ce que l’on attendait de lui et s’il est toujours là, c’est par la grâce de Tonton Joe. Si on lui dit que c’est lui qui a tiré un missile vers l’Est pour se défendre d’une attaque de l’Ouest, c’est qu’il en est ainsi. Il est comédien, pas expert en balistique. Non mais !
Et puis d’ailleurs, il commence à faire froid, même à Biarritz, alors la Crimée, vous comprenez, on s’en tamponne tout de même un peu le coquillard. L’essentiel c’est que l’on puisse aller faire du ski à Courchevel.
Amitiés fraternelles.