Sachez, vous les immodérés de la modération, que seul Londres et Coluche ont su porter les plumes où il fallait. Le premier dans la plaie et le second, sur une belle affiche électorale, dans un autre orifice. Eh bien notre Mus (Mustapha Ait Larbi) portait la plume où il voulait, au plus grand plaisir de beaucoup, et à votre plus grand dam, ce dont, soit dit en passant, peu nous chaut (de chaloir, dérivé d’un verbe latin qui signifiait en gros « faire bander »).
Le Club est un endroit où Vivre est un village, où l’Utopart a encore du sens, où l’on accepte même tous les Meta et des Fraternitain, qui ont aussi leur mot à dire. Serait-ce le bruit de bottes que j’entends qui vous mettrait déjà au pli ? Soyons sérieux, republiez-nous le billet de Mus sans attendre, et vous serez peut-être pardonnés, nous mettrons ce faux pas sur le « conte du lundi », pensant que vous étiez encore dans les vapeurs de votre fête dominicale.
Quand Federico García Lorca est tombé sous les balles du sinistre Franco, un poète s’est levé pour saluer sa mémoire. Il n’avait peur de rien :
HAN MATADO A FEDERICO
Han matado a Federico
quieto yace en el camino,
se está desangrando en versos
maldito plomo asesino.
El jazmín es negro luto
tirita luna de frío,
los juncos están llorando
no lleva corriente el río.
Se está tapando los ojos
el azahar limonero,
en la rama del olivo
se queda mudo el jilguero.
Verde que te quiero verde
desde la mar hasta el huerto,
han matado a Federico
pero el poeta no ha muerto.