Historique de la démolition systématique de tous les accords limitant la course aux armements :
- En 2018, retrait de l’accord sur le nucléaire iranien et annonce du développement de deux nouvelles armes nucléaires, dont un missile de croisière non conforme aux dispositions de l’accord sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF = Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty).
- En 2019, retrait (logique) de l’INF, permettant aux États-Unis de développer leur nouveau missile nucléaire de croisière « en toute légalité ».
- 15 mai 2020 : selon le Washington Post, l’administration américaine aurait au cours d’une réunion manifesté son intention de reprendre les essais nucléaires (qui avaient cessé depuis le début des années quatre-vingt-dix), prétendant (sans avancer le moindre élément de preuve) que la Russie et la Chine l’auraient déjà fait, ce que les deux se sont empressés de démentir.
- Ce vendredi 22 mai 2020, retrait de l’accord « Ciel ouvert » autorisant les vols de surveillance au-dessus des territoires des pays signataires, abattant une autre barrière à la course aux armements.
- Le 5 février 2021, si Trump est toujours aux affaires, c’est le traité New Start (Strategic Arms Reduction Treaty) qui ne sera pas reconduit l’an prochain.
Au terme de ce patient et systématique démantèlement, l’occupant du bureau ovale n’aura plus qu’à nous envoyer de temps à autre une circulaire nous notifiant le nouveau droit international qu’il a décidé d’instaurer au terme d’une vaste et démocratique concertation avec lui-même. La tactique est déjà testée à « petite échelle » un peu partout dans le monde. Il s’agit, par exemple, de faire accepter au reste du monde l’idée que des élections ne valent rien au regard du droit national et international si elles ne sont pas conformes aux attentes et aux intérêts des États-Unis, comme par exemple au Venezuela et en Bolivie, où l’administration Trump reconnaît les présidents marionnettes autoproclamés et nous intime d’en faire autant. Mais aussi en Israël : déclaration de Trump décrétant que les implantations en Cisjordanie ne sont « plus » contraires au droit international, « légalisation » de l’annexion du plateau du Golan, de la totalité de Jérusalem et demain de la vallée du Jourdain, annexion légitime puisque basée sur une « décision démocratique et soutenue par l’immense majorité du peuple israélien », comme le déclarait en toute impunité et avec une grande arrogance le député français Meyer Habib lors d’un entretien avec le chef inepte de notre non-diplomatie. Autant de ballons d’essai permettant de vérifier si tout le monde est bien anesthésié. Côté européen, en tout cas, aucun souci à se faire.