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En 2016, Elor Azaria, jeune soldat franco-israélien, achevait à bout portant un Palestinien qui avait tenté de s’en prendre à l’armée avec un couteau et qui gisait à terre, désarmé et blessé, dans l’attente de l’ambulance appelée par les supérieurs du jeune soldat criminel Israélien. L’acte gratuit d’Elor Azaria lui valut l’admiration d’une certaine frange de la population israélienne et de l’armée, qui le considèrent aujourd’hui comme un héros et un exemple à suivre (voir cet article ahurissant paru en 2019 dans Middle East Eye). Perpétré devant des caméras, ce meurtre a fait le tour du monde, provoquant une indignation aussi molle que passagère (on ne peut pas accueillir toute la honte du monde, aurait peut-être dit Rocard). Mais il a fait des émules, d’abord au sein de l’armée (voir cet article publié par Amnesty International en 2019, qui donne le lien de la vidéo montrant l’exécution sommaire de la femme, ou encore cet article (avril 2022) de Gideon Levy, journaliste et membre de la direction du journal Haaretz, expliquant comment un soldat a tué à bout portant un Palestinien désarmé gisant blessé à terre, cas pratiquement identique à celui d’Elor Azaria.
L’attaque particulièrement sauvage et brutale de la ville d’Huwara, conduite en février dernier par des colons hystériques et dont l’impunité est désormais garantie par Ben Gvir (voir l’article d’Europalestine mis en lien plus loin), a libéré toute la haine des fondamentalistes sionistes, qui commencent à ressembler à ces Hutus qui, en 1994, partaient chaque matin en chantant, armés de machettes, gourdins cloutés et armes à feu, à la poursuite de leurs voisins Tutsis, réfugiés dans les collines et marécages de la région, dans le but de « s’amuser » à les couper en morceaux. Après avoir instauré les règles du plus brutal des apartheids, le gouvernement israélien, son armée, sa police et ses colons ont décidé d’achever le nettoyage ethnique des terres dont ils seraient devenus propriétaires par acte notarié passé par-devant Dieu sous forme de Bible. Cet article d’Europalestine met en lien une vidéo hallucinante montrant Ben Gvir en train d’appeler à éliminer non par un ou deux, mais des dizaines, des centaines et s’il le faut des milliers de Palestiniens (« terroristes » dans le vocabulaire sioniste) et de s’emparer de toutes les terres qu’ils pourront (the sky is the limit).
Des citoyens du monde de toutes origines, y compris de très nombreux israéliens, tentent de faire plier le régime sioniste en Boycottant ses produits, un nombre croissant d’entreprises internationales courageuses décident de Désinvestir et de se retirer d’Israël. Pour que cette campagne BDS soit véritablement efficace, il faudrait toutefois que nos dirigeants se montrent à la hauteur en Sanctionnant l’État d’Israël, comme il ont sanctionné l’Afrique du Sud avec les conséquences que l’on sait. Discrètement, l’ambassade des États-Unis, probablement un peu gênée par la tournure que prennent les événements des derniers temps, s’est abstenue d’inviter les ministres Ben Gvir et Smotrich ainsi que tout représentant des partis racistes, fascistes et homophobes à la célébration de l’Independence Day le mois prochain à Jérusalem. Quant à Macron, il préfère sans doute s’occuper les intérêts des multinationales pour lesquelles il gouverne.
Amitiés fraternelles.
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