Patrons surpayés ou impôt sur le revenu inadéquat ?
On se livre de beaucoup de côtés à centrer l'attention de l'opinion sur les revenus exorbitants de certains patrons de grandes entreprise, livrant ainsi quelques cas particuliers à la vindicte publique. Des hommes politiques se proposent même de faire voter des lois d'exception limitant ces revenus. On détourne ainsi la colère contre un système vers quelques individus pris pour bouc-émissaires.
C'est l'impôt sur le revenu qui est injuste, non les revenus de quelques patrons qu'on peut, par une politique de taxation générale, réduire à des niveaux plus raisonnables tout en les dissuadant de percevoir des sommes qui iraient, en fin de compte, dans les caisses du Trésor public.
Imaginons, comme cela à été proposé au cours de plusieurs campagnes électorales, que l'on relève les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu de telle sorte qu'au delà de 100.000 euros par mois, elles deviennent « confiscatoires », en réalité un moyen de nationaliser les profits redistribués à ces patrons sous forme de revenus. On agirait ainsi sur le système lui-même.
Pas de colère donc contre des individus ni de « scandale » – comme si, dans le capitalisme on ne s'activait pas pour gagner le plus possible, pas de loi d'exception, mais plutôt une réforme de l'impôt sur le revenu.