Revenu universel et revenu d'humanité
par Ahmed Henni
Les propositions d'instauration d'un revenu universel sont quasiment toutes nationalistes. N'en bénéficieraient que les citoyens du pays. Or, le capitalisme s'est globalisé. Pauvreté et richesse des uns et des autres sont liées à l'échelle mondiale. Si nous étendons notre analyse à l'humanité tout entière, on observe, selon les données de la Banque mondiale, qu'il y aurait 900 millions de personnes vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté qu'elle fixe à 1,90 $ en 2015.
Assurer 1,90 $ par jour à ces 900 millions de personnes coûterait 1,790 milliard de dollars américains par jour soit 624 milliards par an. En 2015, le produit intérieur brut mondial était de 73.000 milliards. L'institution de ce que j'appelle un revenu d'humanité n'en représenterait que 0,8%, soit moins de 1%, le coût d'un droit d'ingérence contre la pauvreté.
Deux questions apparaissent : comment le financer ? Comment le distribuer ?
Pour donner une idée des ordres de grandeur, les dépenses militaires mondiales dépassent 1.600 milliards de dollars par an (2.3% du PIB mondial). Autre comparaison : cette somme représente 1,4 point de TVA sur les dépenses de consommation mondiale.
Un Fonds international serait créé dont la gestion serait confiée à la Banque mondiale qui dispose des données et des outils pour organiser sa distribution. Ceci éviterait que les sommes allouées soient gérées par des hommes politiques locaux.