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Billet de blog 12 juillet 2017

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Aide Publique au Développement : La France en Marche arrière

Aide et Action trouve inadmissible l’annonce du gouvernement français de réduire l’aide publique au développement d’environ 140 millions d’euros. Une fois de plus, la France risque donc de ne pas tenir ses engagements en matière de solidarité internationale, à l’heure pourtant,  où les conflits, les catastrophes naturelles, les pandémies et la pauvreté extrême la rendent essentielle.

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Aide et Action s’insurge contre l’annonce faite par le gouvernement français de couper l’aide publique au développement d’environ 140 millions d’euros, et ce afin de limiter le déficit public de 3%. Une annonce d’autant plus incompréhensible que le candidat Emmanuel Macron s’est engagé, durant sa campagne,  à augmenter progressivement le budget alloué à l’aide au développement à 0,7 % du revenu national brut d’ici à 2025. (avec un pallier à 0.55% en 2022). Si confirmée, l’annonce faite mardi 11 juillet par le Ministre des Comptes Publics porterait à son plus bas niveau historique la part consacrée par la France à l’aide publique au développement. Un nouveau coup dur alors que le gouvernement français a également renoncé cette semaine à étendre la taxe sur les transactions financières aux transactions infra-quotidiennes, dont une partie devait permettre d’augmenter l’aide au développement.

La France, parmi les moins bons élèves

Au fil des dernières années, la France n’était pas à la hauteur de ses engagements. En 2015, l’aide française avait atteint un total de 8.19 milliards d’euros. Certes l’aide était pour une fois en hausse mais avec un ratio à 0.37% du Revenu National Brut (RNB), elle était loin des 0.7% du RNB auquel la France s’est engagée au niveau international[1]. Avec cette nouvelle coupe drastique annoncée par le Ministre des Comptes Publics, Il semble, qu’en dépit des annonces de changement et de rupture proclamées par le nouveau gouvernement français, l’esprit de rigueur en matière de solidarité internationale perdure, mettant la France au 12ème rang des pays d’Europe de l’Ouest.

Une coupe aux graves conséquences

Aide et Action s’alarme d’une telle réduction de l’aide publique au développement alors que les conflits, les catastrophes naturelles, les pandémies et la pauvreté extrême la rendent plus que jamais essentielle. Notre association redoute, qui plus est, que cette nouvelle coupe ne se fasse une nouvelle fois au détriment de l’éducation. L’aide allouée par la France à l’éducation de base, et notamment des populations les plus démunies, avait déjà chuté à 2.3% du budget total de l’aide française au développement (OCDE) en 2014. Sa contribution aux fonds multilatéraux pour l’éducation était aussi dérisoire : la France n’a en effet financé le Partenariat mondial pour l’éducation qu’à hauteur de 2,15%, contre 21,76%  pour le Royaume-Uni.

Même son de cloche pour le fonds « l’Éducation ne peut attendre », lancé en 2016 pour soutenir l’éducation dans les situations de crise : la France ne lui a alloué aucun montant en 2016 et vient d’annoncer 2 millions d’euros seulement pour 2017. Une somme minime en comparaison des besoins de ce fonds estimés à 3,56 milliards d’euros sur les cinq prochaines années pour protéger plus de 75 millions d’enfants et de jeunes vivant dans 35 pays en crise et en conflit et privés d’éducation. (Source: Coalition Education)

Une décision incompréhensible et contradictoire

Cette décision du gouvernement français est incompréhensible, après les engagements répétés d’Emmanuel Macron sur la scène internationale, en matière de climat et de développement durable, notamment sur le continent africain. Sans une aide publique au développement ambitieuse, il ne fait aucun doute que les objectifs de développement durable ne resteront qu’une chimère et que s’aggraveront encore les conditions de  vie des populations les plus démunies.

Aux côtés de Coordination Sud et de nombreuses ONG internationales, qui ont exprimé leur colère suite à cette annonce du gouvernement français, Aide et Action demande à Emmanuel Macron de respecter ses engagements et  d’augmenter la contribution de la France à l’aide publique au développement à hauteur de son engagement de 0.7% du RNB.

[1] En 2016, l’Allemagne, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède ont respecté l’objectif fixé par les Nations Unies de maintenir l’APD à un niveau égal ou supérieur à 0.7 % du RNB

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