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Médecin, Professeur agrégé de cardiologie, enseignant à l'universitaire de Douala au Cameroun, Médecin des hôpitaux de France

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Billet de blog 10 mars 2022

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Le non-alignement africain ou l’aveu d’un sous-développement non-assumé

A la faveur de la guerre d’Ukraine imposée au monde par la Russie de Poutine, l’Afrique s’est découvert une posture de non-alignement (25 pays sur 54 ne se sont pas prononcés dans le vote Onusien contre la Russie) dont la rationalité n’a rien à voir avec le mouvement des non-alignés des années des indépendances de 1958 au début des années 80. Explication de texte…

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Illustration 1
Le TSAR Poutine et ses vassaux Africains

La forte abstention des pays africains contre des sanctions Onusiennes à l’égard de la Russie (invasion de       l’Ukraine) ne s’explique pas uniquement par la volonté de préserver une neutralité face aux deux blocs.

 Ce NON-ALIGNEMENT africain version 21è siècle n’a pas le même fondement qu’à l’époque des     indépendances des jeunes états africains.

  Autant les raisons politiques telles que (1) la défiance envers le nouvel ancien colon (France, UK) soupçonné de    vouloir maintenir un rapport de subordination, (2) l’envie d’aller voir ailleurs (Chine, URSS) où l’herbe du       Marxisme-Léninisme semble forcément plus verte ont dominé ce courant politique des années 1958-1980; autant   la nouvelle appétence à cette neutralité africaine s’explique davantage par l’échec du continent des Kwame     Nkrumah, Sékou Touré et autres Thomas Sankara à réussir un virage socio-politico-économique faisant de lui un    partenaire respectable et respecté.

L’incurie des nations africaines à se développer les obligent à une dépendance tutélaire avec des nouveaux Maîtres (Chine et Russie) dont les objectifs sont identiques aux précédents, bien que les méthodes divergent. Sceller des alliances avec la Russie ou la Chine, en lieu et place des Français et leurs alliés historiques ne change rien fondamentalement à la condamnation de l’Afrique à demeurer un continent d’assistés. Un éternel assisté ne compte point dans ce monde violent, un monde où la guerre froide militaro-économico-industrielle a remplacé la guerre froide idéologico-militaire. Le monde jadis divisé en deux blocs distincts Est et Ouest, représentés par l’URSS et les USA, s’est effacé au profit d’un monde plus pragmatique, celui où les alliances économiques sont le juge d’une paix fragile. Un monde où les nations qui ne s’emploient pas à développer leurs indépendances plurielles n’ont aucun rôle majeur. L’Union Européenne découvre à ses dépens qu’elle est larguée, l’Allemagne incluse. Sa dépendance (notamment gazière) aux autres dictatures non-occidentales est son talon d’Achille.

L’Afrique devrait donc s’inquiéter de sa position de dernière du monde. Son non-alignement ressemble donc davantage à un aveu de faiblesse qu’une position idéologique.

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