
Un post montrant Poutine aux côtés des nationalistes africains est largement partagé dans les réseaux sociaux. Il ne me souvient pas que ce jeune dirigeant russe soit un panafricaniste de longue date. Encore que cet amour de circonstance n’a rien de désintéressé et de différent du colon traditionnel.
Soyons clair, aucune raison ne justifie une tuerie. Tuer des citoyens à cause d'une invasion illégitime est un CRIME CONTRE L'HUMANITÉ. Justifier une annexion d'un pays qui a le droit de s'autodéterminer par le fait que l'OTAN ne devrait se rapprocher de ses frontières est irrecevable. Tuer des journalistes (Anna Politovskaïa), empoisonner des adversaires (Alexeï Navalni) relève de la barbarie.
Lorsque des personnes relaient des attributs peu sérieux (proximité avec des nationalistes africains) comme dans cette image (dont la véracité est questionnable), à effet de justifier la barbarie d'un tyran, nous sommes en plein dans la fascination au bourreau.
Cette contagion émotionnelle envers l'oppresseur est pathologique. Cette dérive comportementale prend sa source dans les tréfonds de nos réflexes d'anciens esclaves.
L'esclave était frappé, torturé, humilié. Il a fini par idolâtrer son maître. Les blessures béantes (car mal soignées) de son corps était un objet de curiosité lors des expositions dans des musées de la honte. Ces blessures n'étaient pas que superficielles, mais davantage psychiques. Elles ont survécu à l'usure du temps, intemporalité devenu une plaie sociale africaine.
On observe donc des atrocités dans ce continent qui n'émeuvent que très peu de personnes. Le spectre du génocide rwandais est présent dans plusieurs régions d'Afrique. On aime torturer, tuer car l'odeur du sang est l'empreinte d'une mutation génétique esclavagiste. Les dictateurs cannibales sont applaudis, leurs disparitions étant célébrées comme ce fut le cas avec le Tchadien Hissen Habré.
Poutine n'a donc pas à s'inquiéter de sa popularité africaine. L’Afrique semble accommoder sa conscience à l’idolâtrie à ses autocrates. En 2036 Poutine aura 36 ans de pouvoir sans partage, une banalité dans plusieurs pays africains. Quelques milliers de morts et des millions de déplacés de la guerre Ukrainiens sont un détail de l'histoire aux yeux de beaucoup d’africains qui, ont pourtant toutes les raisons de ne pas aimer la violence. Ce paradoxe cognitif africain est une forme avancée et généralisée d’adaptation à tout ce qui est violent, avec une fascination mystique pour l’agresseur. Une telle anomalie comportementale est considérée sur le plan médical comme la manifestation du syndrome de Stockholm.
Ce syndrome psychiatrique fut décrit par des psychanalystes dès 1932. Ce phénomène a connu ses lettres de noblesses en 1973 lors de la prise d’otages de Stockholm. Le monde scientifique fut étonné de l’empathie puis de la contagion émotionnelle qu’avaient les otages pour leurs geôliers, alors qu’ils éprouvaient un sentiment de rejet envers leurs sauveurs (les policiers) accusés d’être la cause de leur drame.