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Cinq chefs d’États africains (Sénégal, Gabon, Guinée Bissau, Mauritanie et Libéria) ont été reçus à la Maison blanche par Donald TRUMP le 9 juillet 2025. La formule n’est pas inédite, les sommets entre l’Afrique et les puissances étrangères comme la Russie, l’Allemagne, la Turquie, la France, la Chine, les USA, et bien d’autres sont fréquents. Les dirigeants africains sont friands de ces rendez-vous honteux où ils sont souvent malmenés comme des écoliers à la rencontre de leurs instituteurs. Ce n’est d’ailleurs pas le président Kényan William RUTO qui dira le contraire, lui qui se plaignait de la maltraitance subie par lui et ses homologues : « Il n’est pas intelligent que 54 présidents africains aillent s’asseoir devant un président d’un autre pays pour un sommet. Parfois, nous sommes maltraités. Nous sommes chargés dans des bus comme des écoliers. Ce n’est pas juste »).
La dernière rencontre entre les chefs d’États africains et une puissance occidentale, en l’occurrence le président américain Donald TRUMP ce 9 juillet 2025, a élevé à un niveau de bestialité jamais égalé l’homme noir face à son maître éternel qu’est l’homme blanc. Tout y était réuni pour un scénario avilissant, d’émasculation avec perte totale de la virilité qui devrait caractériser tout chef d’État de quelque petit pays que ce soit. Oui ce n’est pas parce que monsieur Umaro Sissoco EMBALO rappelle qu’il est un petit pays qu’il devrait se permettre de jouer à un élève attrapé pour n’avoir fait son devoir ; sa posture de petit garçon devant Donald TRUMP contrastant avec la puissance de sa répression envers les opposants politiques de son pays la Guinée-Bissau. Mohamed Cheikh El Ghazouani, président de Mauritanie s’est vu rappelé par Donald TRUMP qu’il n’avait pas la patience de l’écouter plus longtemps. Ce dernier dû écourter son discours exactement comme un gamin apeuré. Le très jeune Diomané FAYE du Sénégal invita l’homme qui qualifia les pays africains de « merde » lors de son premier mandat à venir faire du golf dans son pays. Il ne manquait plus que le golf pour développer l’Afrique ! Le général OLINGUI NGUEMA du Gabon, qui tomba la tenue militaire pour un habit civil pour s’installer certainement à vie à la tête du pays des BONGOS n’a pas hésité à faire de TRUMP le futur Nobel de la paix. Cette posture et ces discours pénibles à entendre par la jeunesse africaine en quête d’émancipation furent davantage insupportables du fait de la scène dont la théâtralité n’est observée que lorsque les Africains en sont les acteurs. Si ce ne sont les fameux bus d’écoliers qu’a critiqués le Kényan William RUTO, c’est la salle de classe avec l’instituteur TRUMP et en face de lui une rangée d’écoliers (EMBALO Sissoco, Diomane FAYE, Mohamed Cheikh El GHAZOUANI, OLINGUI NGUEMA et Joseph BOAKAÏ). Seul le président libérien Joseph BOAKAÏ à « l’excellent niveau d’anglais » fit figure assez honorable par son calme et l’absence de discours complexé.
Comment comprendre cette récurrence d’humiliations dont sont friands les chefs d’États africains, en allant en troupeaux vers des cérémonies qui n’ont jamais rien apporté de concret en termes de leviers de développement de l’Afrique ? Les sommets Afriques-occidents sont aussi vieux que les indépendances factices de ces pays dont les dirigeants n’arrivent pas à se défaire du complexe d’infériorité. Ce complexe, majestueusement affiché par leur langage corporel et prises de paroles (à la question de TRUMP s’il a étudié au Libéria, Joseph BOAKAÏ répond par « yes Sir » c’est-à-dire « oui monsieur »). En diplomatie, un chef d’État n’interpelle pas son homologue par « oui monsieur ». Davantage, un homme d’État tient tête à son homologue qui tente de l’humilier comme il est d’usage dans la diplomatie internationale. C’est ce que Volodymyr ZELENSKY a su imposer à l’administration américaine lors de la rencontre transformée en véritable pugilat dont le bureau ovale se transforma en véritable ring de boxe. Seule face à un TRUMP et ses collaborateurs et journalistes, la fierté de l’homme blanc qu’est ZELENSKY a pu contenir l’outrecuidance d’une Amérique qui se croit le gendarme du monde. Quel président africain (excepté peut-être Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud) se permettrait un tel affront à TRUMP, PUTINE ou MACRON ? L’Afrique est vraiment mal partie, comme l’a dit au siècle dernier René DUMONT.