Le Cameroun fait face à une véritable crise institutionnelle du fait de l’absence du Président de la République de son lieu d’exercice du pouvoir (la capitale Yaoundé) depuis le plus de 40 jours.
Parti du Cameroun pour la Chine le 5 septembre 2024 à l’occasion du sommet Chine-Afrique, Paul BIYA n’a plus jamais remis ses pieds au Cameroun. Il aurait été victime de plusieurs malaises, justifiant l’annulation de tous ses rendez-vous diplomatiques internationaux dont une présence pourtant annoncée à l’assemblée générale de l’ONU à New-York et le sommet de la Francophonie dans la région Parisienne.
Un tel silence ne saurait être justifié que par un cas de force majeur. Vu l’âge du plus vieux président du monde (92 ans et 42 ans de confiscation d’un pouvoir autocratique et sanguinaire), son activisme "juvénile" depuis plusieurs mois à effet de démontrer aux Maîtres occidentaux qu’il a encore de la ressource physique (et mentale) pour briguer un huitième septennat en 2025, la souffrance qu’il s’auto-infligea sous une pluie diluvienne lors de l’ouverture des jeux olympiques à Paris (risque patent de pneumonie) ; il n’y a aucun doute de l’état de santé précaire du tyran.
Paradoxalement, la communication officielle du gouvernement camerounais qui fait de lui un homme « en forme, bien portant, et qui vaque à ses occupations » joue en défaveur de Monsieur Paul BIYA. En effet, la constitution camerounaise est sans ambages dans son libellé des causes de vacance du pouvoir : (1) décès, (2) démission ou (3) empêchement définitif. Ceci est consacré dans son article 6, alinéa 4 de la dernière version révisée le 14 avril 2008. Même dans sa précédente version du 18 janvier 1996, aucune mention n’est faite du délai de 45 jours d’absence au-delà duquel la vacance du pouvoir est constatée par le conseil constitutionnel. Dès-lors, seule une indisponibilité (temporaire même si de longue durée) pour cause de maladie aurait épargné le Président de tomber sous le coup de la démission pour absence prolongée de son lieu de travail qu’est le palais présidentiel d’Etoudi (Yaoundé).
D’où vient-il donc que dans la conscience collective des Camerounais, des hommes politiques et journalistes camerounais et internationaux (https://www.france24.com/fr/vid%C3%A9o/20241016-cameroun-o%C3%B9-est-pass%C3%A9-le-pr%C3%A9sident-paul-biya), la notion de 45 jours ne cesse d’être fallacieusement distillée. Cette mauvaise interprétation de la constitution camerounaise entraîne une conséquence majeure : le clan BIYA s’active en coulisse à sauver le soldat malade or il est réputé déchu. Cette déchéance s’appuie sur son absence prolongée (non dépendante du fallacieux délai de 45 jours) alors qu’il ne serait pas malade (selon la communication officielle).