Le Cameroun fait face à une véritable crise institutionnelle du fait de l’absence du Président de la République de son lieu d’exercice du pouvoir (la capitale Yaoundé) depuis plus de 40 jours.
Cette absence a fait revisiter la constitution camerounaise et les mécanismes de constatation de la vacance de pouvoir. Tout le monde s’accorde à dire que ladite vacance devrait être constatée au-delà de 45 jours d’absence ((https://www.france24.com/fr/vid%C3%A9o/20241016-cameroun-o%C3%B9-est-pass%C3%A9-le-pr%C3%A9sident-paul-biya) or ceci est inexacte. En effet, nulle part ce chiffre n’est mentionné dans ladite constitution. Cependant, le Président de la République du Cameroun viole de manière répétitive et ce depuis des décennies un article important de cette constitution.
Dans son article 1, alinéa 8, la constitution du Cameroun prévoit que « le siège des institutions est à Yaoundé ». Ceci suppose que le lieu du travail du Président est son palais présidentiel situé au quartier ETOUDI à Yaoundé. Il a également des palais secondaires dans certaines villes du Cameroun. Or son ancien membre du gouvernement, ex-ministre et secrétaire général à la Présidence de la République Joseph OWONA de regretté mémoire avait donné une interview à un journaliste camerounais (Jean Bruno TAGNE) où il déclarait que le Président « même quand il est à Genève il travaille » (https://www.facebook.com/jeanbruno.tagne/videos/1598814577723050). Le Président de la république ne saurait déporter son lieu de travail or de ses palais présidentiels qu’en cas de représentation diplomatique comme le prévoit l’article 5, alinéa 2 qui stipule « Elu de la nation toute entière, il incarne l’unité nationale …Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’état, du respect des traités et accords internationaux ».
Il est de notoriété publique que l’hôtel intercontinental de Genève est le lieu de résidence quasi permanent de monsieur Paul BIYA, qui y a des étages entiers mis à la disposition de sa suite présidentielle faite de dizaines de courtisans et lui. Il y traite des dossiers de la politique interne du Cameroun comme l’affirme son ex plus proche collaborateur le Professeur de droit Joseph OWONA ; en flagrant délit de non-respect de la constitution. Il est très étonnant que les constitutionnalistes camerounais et hommes politiques de l’opposition ne se soient jamais saisi de cette irrégularité du premier magistrat du pays. La vacance de pouvoir est dont manifeste au Cameroun depuis des décennies.