Aksavavit

Abonné·e de Mediapart

47 Billets

0 Édition

Billet de blog 15 juillet 2016

Aksavavit

Abonné·e de Mediapart

La dégringolade heureusement stoppée

Une petite fille de 7 ans rétablie dans ses droits

Aksavavit

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans le billet précédent, j'ai rapporté comment une petite fille de 7 ans, élève de CE1 en Saine-Saint-Denis, avait comparu pour un miniconseil de discipline (apparemment appelé «conseil de classe») devant le directeur de l'école, la maîtresse et sa maman pour avoir dit : «Laisse-moi tranquille, espèce d'hurluberlu» à un garçon qui venait de s'adresser à elle en ces termes choisis : «Dégage de là, sale pute».

Le garçon et ses parents, eux, n'avaient pas été convoqués, ni en cette occasion ni pour un «conseil de classe» qui se serait intéressé à son propre cas.

La boulangère, une maman seule dont la fille aime beaucoup lire, a refusé l'inscription de l'ainsi nommé «conseil de classe» dans le dossier scolaire de sa fille, par ailleurs excellente élève.

Elle a fait appel auprès du rectorat, qui a dépêché un inspecteur d'académie. Contrairement à la maîtresse et au directeur de l'école, celui-ci savait ce que signifiait le mot «hurluberlu».

Il a décidé, contre l'avis de la maîtresse réitérant que le garçon s'était senti «dévalorisé» par ce qualificatif, que ladite maîtresse était «bête», qualificatif évident mais prononcé devant la maman boulangère, ce qui est moins évident.

Il a aussi purement et simplement annulé le conseil de classe.

Il a également estimé que les propos du garçon étaient inadmissibles, là encore contre l'avis de la maîtresse affirmant que ses élèves s'exprimaient ainsi «tout le temps», affirmation vigoureusement contrée par la maman boulangère selon laquelle il n'y avait aucune chance pour que sa fille s'exprimât de la sorte.

Ce que l'élégance de la réponse de l'intéressée au prédélinquant qui l'avait assaillie démontre par ailleurs suffisamment.

Bravo à la boulangère tenace ! Bravo à sa courageuse fille ! Et bravo à cet inspecteur !

Honte à l'institutrice et au directeur de l'école, aussi stupides qu'ignorants.

En ce jour de deuil terrible, ce billet pourra paraître futile à certains. Je crois cependant qu'il pourrait n'être pas entièrement sans rapport avec la situation qui nous accable tous aujourd'hui.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.