Rétro-perspective d’une année damnée
Un nouveau palier a été atteint dans l’effondrement de l’État français. Un cap a été franchi dans le désordre mondial. Un profond mouvement qui tend vers la vie embrase les peuples dans toutes les contrées de notre planète. Par-delà toutes les vissicitudes, les privations, les souffrances, les deuils, nous avançons, sous le drapeau du Refus et de son corollaire, l’espoir…
Optimistes nous sommes, dans notre perspective d’aider à la fermentation d’un réseau ample de correspondances ouvrières libres et d’appuyer le front du refus qui prend corps.
Notre optimisme n’a cependant rien d’un fatalisme à l’envers, tant les coups portés par les ennemis de la liberté sont violents, cruels, sournois et bas.
Dans l’absolu, cet effondrement étatique et politique peut conduire au fascisme.
Aussi, nous ne sommes pas de ceux qui, sur un ton extrêmement gauche, serinent : « il faut chasser Macron », en ajoutant précautionneusement : « le plus tôt sera le mieux ».
Quel « plus tôt ? ».
Chaque jour de plus devient un jour de trop.
Renverser, destituer, démettre le dictateur-au-petit-pied est la détermination de la majorité de la population laborieuse et de la jeunesse, dans les villes, dans les cités, dans les campagnes.
L’année 2020 en France a débuté par l’exécution d’un homme qui n’était ni un manifestant, ni un individu portant atteinte à l’ordre public.
Cédric Chouviat, coursier salarié, était en service[1]. Il vivait à Levallois-Perret avec Doria sa femme et ses enfants…
Non, ce n’était l’effet d’une dérive mais le fait d’un pouvoir qui cherche à faire peur à tout le monde comme pour conjurer son propre effroi.
A ce moment-ci, la répression s’abattait sur les grévistes indomptables de la RATP.
Croyant faire pourrir la mobilisation pour les régimes spéciaux, Le Macron ne pourrissait rien d’autre que le pouvoir en place sur lequel il croyait trôner.
La création du régime universel anti-retraite dût être ajournée.
Vint alors cette pandémie.
Mercredi 11 mars 2020, madame Sibeth N’Diaye, porte-flingue du gouvernement fait un point de presse à l’issue du Conseil des ministres :
“L’Italie a pris des mesures, je pense notamment aux contrôles de température à l’arrivée de vols en provenance de zones à risques, qui n’ont pas permis d’enrayer l’épidémie. Nous n’avions pas pris ce type de mesure”.
Cette introduction anti-italienne au négationnisme viral macronique annonce le boycott étatique des prescriptions de l’OMS émises le lendemain.
Il faut en effet passer sous silence la pénurie de masques et garantir la tenue des municipales.
Dès le 24 février 2020, nous griffonnions :
« Le suppléant de Buzyn assure que la France est prête à stopper le Coronavirus. Or, « l’épidémie de grippe saisonnière se poursuit en France.
Selon le dernier bulletin émis par Santé publique France, 44 personnes sont décédées du virus de type A (identifiés chez 81% des cas) depuis le mois de novembre. » »
La pandémie a été précédée par plusieurs chocs boursiers, des krachs affectant le pétrole et l’industrie automobile. Ce sont ces secousses économiques qui ont transformé l’épidémie en pandémie.
Dans ce process, Bolsonaro, Trump et Macron furent les plus grands négationnistes.
Mais, le lundi 16 mars 2020, au lendemain des municipales, Macron contrebraque, il décrète cet État d’urgence sanitaire hors-la-loi avec l’aval des « oppositions » et assigne à résidence toute la population[2]
Quelques mois plus tard, changement de Premier ministre :
Survenue de Jean Castex de l’écurie Sarkozy.
Irruption de Darmanin à l’Intérieur.
Madame Agnès Buzin qui a trop parlé est démise.
Nous ne reviendrons pas ici sur le rôle de Chiens de garde de messieurs Veyrier et Martinez, sur l’accord corporatiste d’État « Ségur », sur le rôle criminel contre l’Humanité du Professeur Jérôme Salomon[3], sur les plaintes individuelles et collectives de médecins devant la Cour de justice de la République et sur les interventions magnifiques de madame Martine Wonner, député du Bas-Rhin.
Il eût fallu revenir sur le saucissonnage des Municipales, contraire au Code électoral[4], grâce à des Yan Brossat- PCF, des Olivier Faure- PS, des MLP-RN et des ténors LFI, au mépris d’un abstentionnisme total de la population à plus de 80%.
Malheureusement, force est de revenir sur les tribulations et contorsions du grand Benêt Jean-Luc Mélenchon dont la fatuité cache mal une ignorance crasse.
Cet échappé de la rue de Solferino, où campait naguère le Parti socialiste, veut « l’union du peuple »: sous son égide, « au-dessus » des « partis ». Monsieur Mélenchon, alias Mitterrand-le-petit est l’alter-ego de monsieur Macron.
Tout en affectant de défendre les musulmans, il pourfend à son tour le « séparatisme ».
Il est allé au-delà de la xénophobie en tenant des propos purement racistes, pour l’éradication des ressortissants tchétchènes de France.
Notons à la marge que LFI a été effacée en loucedé, remisée pour un nouveau site nommé Insoumission. Le « mouvement », même « gazeux », n’est plus.
Nous n’allons pas pronostiquer la fin du mélenchonisme car ce courant est comme l’écume du vide politique. Le grand Benêt se souvient-il de cet accrochage avec un cheminot de Périgueux, voici 4 ans ? [5]
Cet ouvrier de la maintenance des trains Corail lui avait lancé à la volée:
« Nous arrivons au point de rupture ».
On peut penser que le propos était alors prématuré ou sans objet et nous pourrions dire la même chose quatre ans après.
En effet, tout semble se passer comme si les partis de l’Ordre retombaient toujours sur leurs pattes et comme si ce cirque plein d’air pourrait perdurer dans des combinaisons toujours plus glauques et « démentes ».
Jean- Marie Domenach n’écrivait-il pas dans Le Monde en 1989 :
« Nous arrivons à la fin d’un cycle et il n’y a pas de précurseur » ?
Indubitablement, il n’y a pas de « précurseur », pas de « new age », pas de mouvement « d’en haut ».
En revanche se profile le mouvement du Refus « en bas », la tendance toujours plus nette à « compter d’abord sur nos propres forces », nous, les salariés, nous, les jeunes, nous, les retraités, nous, la masse qui fait la grève du vote, nous, les apolitiques, nous tous qui voulons vivre librement et pacifiquement.
Nous vivons des temps qui tendent vers la révolution sociale.
Là encore, cela ne signifie pas que la révolution en France serait « inéluctable ».
Les événements qui affluent sur notre Planète, dans de grands et moins grands pays jouent un rôle crucial. Parmi ces pays, il y’a aussi la French Republic.
Ce que nous voulons, massivement c’est
- le retour à la liberté de circulation sans attestation et sans assignation
- la levée totale du couvre-feu
À suivre, comme de bien entendu.
[1] Lire ou relire : https://blogs.mediapart.fr/alain-batan/blog/070120/justice-pour-cedric-bas-l-etat-macron
[2] Intégralité de son discours du 16-03-2020 ici : « Nous sommes en guerre » : le verbatim du discours d’Emmanuel Macron (lemonde.fr)
[3] Jérôme Salomon est membre du conseil d'administration de Santé publique France depuis 201610 […]
Entre février et avril 2020, il tient une conférence de presse quotidienne sur la pandémie […]Le 17 mars, il recommande au grand public de ne pas porter de masque. […] Le 15 octobre 2020, il fait l’objet d’une perquisition judiciaire dans le cadre de l’enquête sur la gestion de la crise sanitaire, et particulièrement sa responsabilité dans la pénurie de masques.\ https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Salomon
[4] Depuis les années 1880, les élections à deux tours sont soumises à un intervalle d’une semaine- la seule exception : élections présidentielles (2 semaines)
[5] Voir le récit de cette altercation dans Contre Mélenchon - 3ème partie : L’AIR DU PEUPLE - Mélenchon - FI (lacommune.org) page 52.