La municipalité de Saint-Denis à rendu public hier un communiqué réaffirmant sa solidarité avec les expulsés mais affirmant dans le même temps son opposition au campement sur le parvis de la Mairie.
« Ce campement est présenté comme une protection des expulsés et comme un moyen de mobilisation. Malheureusement tel n’est pas le cas. Il ne sert pas la cause des personnes qui demeurent soumises aux dangers de la rue et au froid. Il est dangereux pour les occupants, dont plusieurs ont été victimes de malaises et pour l’évacuation des personnels et du public du centre administratif en cas d’urgence. Aussi la Ville réitère sa demande de levée de ce campement.”(extrait du communiqué)
En proposant des solutions alternatives ? Non : « En saisissant le tribunal administratif de cette demande, elle attend un jugement enjoignant l’Etat d’assumer ses obligations d’hébergement des personnes à la rue et en détresse. »
En assignant les occupants du parvis devant le tribunal administratif de Montreuil le 11 décembre, la municipalité a surtout donné à la justice la possibilité de rendre la main à l'Etat. Je jugement est tombé ce matin : il ordonne l’expulsion sans tenir aucun compte des demandes d’hébergement.
Sur décision du tribunal, le jugement est transmis à la Préfecture de Seine Saint Denis qui peut donc procéder quand elle veut à l’expulsion.
La municipalité disait vouloir mettre l’Etat « devant ses responsabilités ». Elle met les expulsés devant la police du préfet Lambert. Tout le monde verra en effet de quoi cet Etat est capable … aux dépends des plus démunis dont un certain nombre sont ici sans papier
Elle disait vouloir sortir « les personnes soumises au danger de la rue et au froid ». Elle les expose à un danger supplémentaire. Vont-ils échapper à la rue ? Ou plutôt devoir changer de rue ?
A quoi sert la solidarité en mot quand elle s’accompagne de l’injonction « d’aller se faire voir ailleurs » ?
Standing ovation !