19 h 30 Saint Denis, mardi 13 décembre. La météo n’est pas bonne. Le froid est annoncé. Cette nuit déjà, le SAMU a dû intervenir sur le campement des expulsés du 76 rue Gabriel Péri devant la Mairie de Saint-Denis. Deux hospitalisations.
Les vingt tentes sont des abris bien précaires. Après une démarche sans réponse à la Sous-Préfecture, un groupe est allé acheter des couvertures de survie.
Des habitants expulsés de la rue Dezobry sont là eux aussi. Ils n’ont toujours pas réussi à récupérer leurs affaires quinze jours après l’expulsion.
La rencontre avec la mairie n’a toujours pas eu lieu. Elle est annoncée pour demain.
Le temps passe et les menaces se font plus pressantes. Demain c’est mercredi, le jour préféré de la Préfecture pour les expulsions.
On sait que dans cette ville, les squatteurs sont des milliers. On sait que la préfecture a décidé de faire une campagne systématique d’expulsions. Saint-Denis est une sorte de laboratoire comme elle le fut en juillet 2010 lors de l’expulsion du plus vieux camp Rrom de France, le Hanul.
Les immeubles sous le coup d’arrêtés d‘expulsion sont connus des autorités, y compris municipales. Jeudi, lors d’une réunion publique, un élu, président de l’Office d’Habitation a proposé d’en fournir la liste aux habitants qui l’interpellaient. Il a juste demandé un délai… Le délai court toujours.
La liste reste invisible. On ne sait pas où ni contre qui, le pouvoir peut en toute légalité frapper les plus pauvres dès demain matin. On ne sait pas qui risque dès demain de grossir le campement du parvis.