L'appel
Karim Karantao, délégué du collectif des habitants du 17 rue Émile Augier à Aubervilliers (Anciennement du 57/59 avenue du Président Wilson à la Plaine-Saint-Denis) a été arrêté et placé en rétention administrative le 19 janvier 2022. Il est actuellement au CRA du Mesnil Amelot pour 28 jours avec le risque d’être renvoyé à tout moment en Côte d’Ivoire.
Sur l’arrêté de la préfecture, il est indiqué que Karim Karantao n’a pas de preuves de sa présence en France, de ses attaches, ni de son intégration dans la société française.
Karim Karantao est en France depuis 2012 -10 ans cette année ! Il y a travaillé et aurait pu être régularisé au titre du travail, s’il n’avait été victime d’un patron escroc (faux bulletins non déclarés à la sécurité sociale).
Il est un des principaux délégués des anciens habitants du 57/59 avenue du Président Wilson, actuellement installés au 17 rue Émile Augier à Aubervilliers, collectif qui a été parrainé par la mairie de Saint Denis et soutenu par Patrick Braouezec alors Président de Plaine Commune.
Pendant toutes ces années, Karim Karantao a tissé des liens forts avec de nombreuses personnes et collectivités, il a rempli admirablement et avec conscience sa fonction de porte-parole avec un sens des responsabilités et du bien commun exemplaires. Il a conduit, entre autres, les négociations pour le relogement des habitants expulsés du 57/59 Wilson, la constitution des dossiers de régularisation. Ses qualités se sont particulièrement révélées pendant la crise sanitaire, assurant collectes alimentaires et informations aux habitants en liaison avec l’association Médecins du Monde.
De tout cela nous pouvons témoigner. Karim Karantao n’a rien à faire en centre de rétention, il doit être libéré. Sa vie est ici, il ne doit pas être renvoyé dans un pays qu’il a quitté il y a dix ans !
La situation
Depuis qu’elle a été lancée la pétition pour la libération de Karim Karantao a recueilli plus de 11 000 signatures ! Elle continue de progresser.
Malgré cela, Karim est toujours au centre de rétention du Mesnil Amelot où on peut aller le voir pour lui remonter le moral et lui faire part de la mobilisation en cours.
Il est officiellement retenu jusqu’au 18 février, au-delà de quoi la préfecture doit demander la prolongation de la rétention administrative et le juge des libertés et de la détention, statuer à nouveau.
Le préfet a fait savoir qu'il n'était pas favorable à sa mise en liberté et au-delà à sa régularisation. Il persiste à vouloir s'acharner sur Karim en dépit de tous les arguments en sa faveur, dont sa présence depuis 10 ans en France et toutes les preuves d'une insertion évidente ici.
Appel soutenu par
Patrick Braouezec, ex député Saint Denis, ex président de la communauté d’agglomération.
Eric Coquerel, député, Saint Denis.
Stéphane Peu, député, Saint Denis.
Sylvia Capanema, conseillère départementale, Saint Denis.
Jean Brafman, ex. conseiller régional, Saint Denis.
MRAP Saint-Denis, SNUIPP-FSU Saint-Denis, Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers, Solidarité Migrants Wilson, Plaine de Femmes, Association des Femmes des Francs-Moisins, LDH Saint Denis, DAL Plaine Commune, RESF Saint Denis, SUD CT Mairie de Saint Denis, Union Locale Solidaire Saint Denis, Ensemble vivre et travailler St Denis.
Corinne Angelini, militante associative, Isabelle Baules, enseignante, Solidaire, Geneviève Bellanger, militante associative, Jean Bellanger, Président de Ensemble Vivre et Travailler, membre du bureau de l’UL CGT et de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT Ile de France, Alain Bertho, anthropologue, Jean Marc Bourquin, représentant locataire DAL HLM, Cathy Billard, enseignante, Sonia Casagrande, éducatrice, féministe, Séverine Chauvel, enseignante, chercheuse Paris Est Créteil, Malika Chemmah, RESF Saint Denis, Amel Dahmani, secrétaire Sud CT 93, Françoise Davisse, cinéaste, Lysia Edelstein, psychologue, Médecin du Monde, Sibylle Gollac, chercheuse CNRS, Séverine Kakpo, enseignante chercheuse Paris 8, Julie Pagis, chercheuse CNRS, Étienne Pénissat, chercheur CNRS.