On a retrouvé la liste des immeubles sous le coup d'un arrêté d'expulsion ! La mairie de Saint-Denis l'a bien en sa possession. Mais ne peut la communiquer à personne "pour des raisons juridiques". O loi, que de crimes et de démissions couvres tu de ta légitimité tutélaire !
L'annonce officielle en a été faite mercredi 14 janvier à 17 h 30 lors de la rencontre tant attendue avec les élus, en l'occurrence la première adjointe du maire de la ville.
Rencontre instructive à plus d'un titre. On y apprend par exemple que la préfecture et la mairie disposent des mêmes informations : c'est bien le 115 que doivent tenter d'appeler les expulsés qui se retrouvent à la rue. Ni la préfecture ni la mairie ne semble par contre savoir que ça ne sert pas à grand-chose.
On apprend ensuite que l'indifférence devient une vertu du discours politique. A la question posée sur le devenir des expulsés qui campent provisoirement sur le parvis de la mairie, il est répondu que la mairie "ne s'opposera pas à leur expulsion".
On apprend enfin que les élus sont très occupés et qu'ils ne peuvent donc, pour des raisons d'emploi du temps, manifester leur solidarité en participant à la manifestation prévue le soir même.
Bref il est bien clair que la mairie, obsédée par la volonté de ne pas être tenue pour responsable de ce qui arrive aux habitants de sa ville, pousse cette logique jusqu'à éviter d'être tenue pour coresponsable d'une solution, ni même d'une mobilisation de solidarité.
C'est logique : si on n'y est pour rien dans les causes de la détresse, comment peut-on contribuer à la soulager ?
Cacher cette souffrance que je ne saurais voir.
La majorité municipale avait été élue sur le programme "une ville pour tous".
Ceux qui avaient compris aussi "des élus pour tous" avaient sans doute compris de travers.