Depuis le 7 décembre, jour de leur expulsion, les résidents du 76 rue Gabriel Péri campent sur la parvis de la mairie, seul lieu où ils ont pu trouver un refuge à l’abri de la police.
Ils sont une trentaine à demander l’appui de la municipalité dans leur face à face avec la préfecture qui a prévu une série d’expulsion sur la ville. Depuis ce jour, les ambigüités de la municipalité de Saint-Denis face à leur situation des expulsés de cet immeuble ont été largement commentées dans ces colonnes.
Les jours passent. La solidarité s’organise. Certains élus viennent manifester leur soutien. La fête de Noël organisée le 21 décembre est un succès. On espère que les ambigüités vont se lever.
Mais deux jours plus tard, le 23 décembre, la municipalité dépose une requête en référé auprès du tribunal administratif de Montreuil contre "les occupants sans droit ni titre du parvis de l'Hôtel de Ville".
La question de savoir si la municipalité empêchera ou non l’évacuation n’est plus d’actualité. C’est elle qui la demande.
L’avis d’audience reçue aujourd’hui par les expulsés indique que « vu l’extrême urgence, le juge des référés a fixé l’audience le 11 janvier à 10 heures ».
Il est clair que lorsque les gens sont à la rue, il y a « urgence» à les convoquer au tribunal pour … les faire changer de rue ?
S’il s’agissait d’une municipalité UMP nous serions seulement très en colère.
Mais il s’agit d’une municipalité de gauche. Et même « à gauche du PS ».
Et là nous sommes aussi envahis par la honte.