
Agrandissement : Illustration 1

Si le puissant mange un caméléon, on dit que c’est pour se soigner, c’est un médicament. Si le pauvre en mange, on l’accuse de gourmandise.
Ahmadou Kourouma - « En attendant le vote des bêtes sauvages »
1
Ceux qui ont choisi de venir lire ce MDP-Billet® authentifié sont des entités physico-mentales responsables disposant, on l'espère, de recommandations valides. On ne s'attend donc pas à des lecteurs plaintifs, abonnés d’un putréfiable journal papier ou consommateurs de blogs gratuits non sélectifs : en un mot, nous n'accueillons pas ici (et vous n'êtes donc pas) des abrutis incapables de saisir d’entrée de jeu, à la simple lecture du titre, de quoi il s’agit ICI. Vous ne pouvez pas ne pas deviner jusqu’où ce MDP-Texte® vous mènera. Ne pouvez pas ne pas être capables, sans aide ni moyen mnémotechnique, de rédiger vous-mêmes ce que SA communication professionnelle automatisée va produire ci-dessous: vous LE connaissez assez pour savoir éructer, en L'imitant à merveille, l'intégralité de SA contribution, dès prolégomènes à la synthèse conclusive en passant par les digressions obligées. Et ceci sans renoncer aux critères de compréhensibilité et transparence.
Connaissant suffisamment votre Guide, sa manière d'assommer à coups de piolet usagé et de gourde fermentée, vous anticipez désormais sans erreur chaque mot apparaissant sur votre écran Haute Définition dont l'usage correspond à votre travail envié de Contestataire Implacable et Redouté. On ne sait si vos hurlements de joie expriment la satisfaction narcissique de vérifier que vous écrivez (donc pensez) exactement comme LUI (parfois mieux que LUI) ou s'ils reflètent tout bonnement cette extase orgasmique produite par la puissance du texte que vous écrivez dans votre crâne en même temps que vous lisez.
Précisons pour augmenter la clarté de l'explication et ne laisser personne sur le bas-côté du raide et rude chemin de la compréhension, que s'accumulent dans ce Billet des révélations funestes et grandioses avec une puissance supérieure à celle de l'Ancien Testament.
Ajoutons encore que chacune des phrases que vous énoncez maintenant yeux fermés, rassuré sur l'inutilité de suivre ces lignes fastidieuses prévisibles qui se succèdent pour ainsi dire sans fin, éblouissant la fenêtre du navigateur, je reprends, ajoutons donc que chacune des phrases constitue à elle-seule un traité de philosociosophie alpine. Et complétons en affirmant que l'enchaînement inéluctable des phrases, comme vous savez, est destiné à engloutir la raison à la manière du torrent glaciaire plongeant dans une goulotte d'écoulement sans crier gare. Véritable emballement préludant à une disparition, ce qui n'est pas pour vous déplaire: comme LUI, vous aimez la dramaturgie réfrigérante de l'aspiration aquatique.
Ainsi, connaissant d'avance la thématique du jour, l'argumentation, son architecture, ses conclusions, vous lisez (ou faîtes semblant) ce texte dont vous savez déjà, puisque vous l'anticipez assez vite pour en connaître la conclusion, qu’il décevra inévitablement après si longue attente. Mais vous le faîtes quand même, tout en sachant que vous perdez votre temps, pour manifester votre loyauté à SON égard. Loyauté qui conjugue épuisement de l’esprit critique et conformisme angoissé, alcoolo-dépendance et approvisionnement imprévoyant.
A propos, ne LE croyez pas assez naïf pour ignorer vos intentions secrètes. Ne croyez pas non plus qu’IL soit inattentif jusqu’à mépriser ces marques de soumission hypocrites que vous LUI adressez inlassablement.
(Il est possible de relire doucement, les autres blogs attendront : ce n’est pas tous les jours qu’IL vient.)

Agrandissement : Illustration 2

2
Nos lecteurs les plus évolués n’ont pas pris la peine de suivre SON enseignement progressif et accessible financièrement (mais nécessitant un engagement solennel personnel) pour lever maintenant sur LUI un regard larmoyant, tout en posant la question fatale :
« C’est-y vrai ce qu’on dit ? ».
(Ce questionnant, ils trahissent leur identification dentifiée au natif d’une cité para-dauphinoise, puisque, comme chacun sait, l’y-expression, dont l’exotisme charnel laisse rêveur l’esthéticien francophone, appartient au dialecte post-argotique de la Capitale des Gaules.)
Attention : en affublant SES admirateurs de qualités séméiologiques et visionnaires dont ils font usage à l’occasion pour imiter avec un certain brio SA prose et SA pensée, IL ne prétend nullement les flatter pour SE prémunir de leurs vomissures critiques dont la vitesse expulsative est corrélative de l’altitude. Non. IL reconnaît honnêtement leurs compétences. Cet acte de reconnaissance à l’égard du subalterne, qui serait suicidaire pour un simple professeur désireux de conserver son poste, ne peut nuire au véritable Maître: CELUI-CI fera du cadeau au disciple une dette non remboursable, contraignant ce dernier à sujétion éternelle. Un bon investissement, soit dit en passant, mais le cœur de l’exposé attend, brûlant, palpitant, saignant : avançons.

Agrandissement : Illustration 3

3
Nous arrivons au point où le lecteur ouvre son sac de dictionnaires éthylo-étymologiques, anthropo-sociologiques, économico-comiques, historicocoricocoriques, pour approfondir le sujet du jour et déclarer au terme d’une intense réflexion repérable au froncement des sourcils et à l’affaissement rougi des paupières :
APPAERITIF en majuscules grassouillettes eût été plus approprié !
Un expert-communication diplômé eût, certes, célébré plus majestueusement Sa descente impromptue, inopinée, imprévisible ! Une descente imitant assez bien la chute à peine contrôlée, intuitive et spontanée, initiative décidée sinon décisive et compréhensible.
Car, proclamons-le aux malheureux qui n’auraient pas saisi l’importance de l’événement ainsi qu'aux internautes errants égarés et hagards :
Vos râles exaspérés, vos crachotements et malédictions chuchotées ont produit le miracle de Son Passage Bienveillant.
Oui mais, ajoute le grincheux de service: passage éclair!
A peine ces mots sont-ils lus, à la seconde où la noirceur du point d'exclamation clôturant cette phrase terrible impressionne la rétine du MDP-internaute, voici que jaillit depuis la profondeur des sinus nasaux une sorte de rhume propulsif, on entend hurler la sirène d’un spasme laryngé, immédiatement suivie d’une succession de reniflements. Aussitôt l’écran est souillé de mouillures glaireuses.
Iincrédulité de celui qu’on croyait capable d’anticiper au mot près le déroulement apocalyptique de l’exposé. Le suspense terminé, le blog dévasté!
Viendra le temps des questions, du bilan: aurait-il mieux valu cacher au lecteur SON irruption tant attendue, évitant au lecteur le choc traumatique de SON départ brutal sitôt après SON apparition? Comment réparer maintenant l'image détestable qu'IL nous donne, agissant comme ministre insouciant et se fichant de tout? Fallait-il taire cet événement puant le défaitisme national? Comment transformer ce trouble épisode en quelque chose de prometteur.

Agrandissement : Illustration 4

4
Résumons : après avoir rédigé des dizaines de pages pour expliquer l’inexplicable, SON Comité Directeur pour la nomination pistonnée des Commissions Ad Hoc a décidé de nous missionner pour annoncer SON passage et SON départ. Il nous a été signifié de manière convaincante avec les moyens contendants habituels qu’il fallait éviter toute panique, incompréhension, trouble de l’ordre ou autre problème non répertorié mais possiblement punissable pour peu qu’on ait envie de sévir (état d’urgence oblige ou autorise). En conséquence, pour qu’il n’y ait aucune méprise, il ne s’agit pas d’un de ces multiples et déprimants billets d’Adieu subtilement métaphoriques : IL ne peut abandonner ses fidèles. En cette période difficile, IL préfère, avec SON courage exemplaire mâtiné de prudence et de sens de survie prolongée, ne pas en dire plus aujourd’hui. IL ajoute : patience.
Et cite encore KOUROUMA :
Quand la force occupe le chemin, le faible entre dans la brousse avec son bon droit.
Rapport circonstancié rédigé par Liana Souchell, Allah Louscine et Nils Olala-luches, Membres titulaires du Comité de Célébration des Fêtes du Haut Dauphiné
Il est temps de passer à l'Apéritif.

Agrandissement : Illustration 5
