"Que sont les états généraux ? – Tout. – Qu’ont-ils été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? – Rien ! – Que demandent-t-ils ? – À y devenir quelque chose … "
Cette parodie historique sur le Tiers Etat qu’écrivait l’abbé Siéyès à la veille de la révolution de 1789 s’arrête presque là. Car à l’époque, sur les six cents députés du Tiers Etat on trouvait : 226 avocats, 87 juges, 32 procureurs, 10 notaires, 72 propriétaires terriens, 57 négociants, 116 professions libérales diverses (médecins, receveurs, commissaires à terrier, etc). Et, seulement, 6 laboureurs, 2 libraires, 1 imprimeur, 1 orfèvre, 3 curés dont l’abbé Siéyès.
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Aussi pouvons-nous corriger la citation de Siéyès sur le Tiers Etat en affirmant que les Etats généraux aspirent à devenir tout car ils sont tout !
Ils sont toute la société. Un changement culturel et social couve depuis des années. Comment retrouver ou trouver le sens premier d’un mandat politique avec un contrôle social à la base ?
En changeant du tout au tout de système politique, en changeant le fait qu’un électeur ne peut-être pris comme un individu indépendant de son activité, car s’est la voix royale à la professionnalisation, à la castification de femmes et d’hommes qui deviennent très vite coupés de la réalité sociale. Et là, on rentre apparemment dans une foule de paradoxes…