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Retraité, ancien dirigeant d'entreprises de l'économie sociale et consultant, je milite depuis toujours à gauche sur le champ politique, syndical, associatif social et culturel, sur un engagement "socialiste démocratique".

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Billet de blog 1 mars 2022

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Entre guerre et paix, construire le "monde d'après"

Un conflit armé en Europe, mettant en péril la paix mondiale n'est plus un spectre mais un fait. Cela percute les convictions, les représentations de ma génération, née dans l'immédiat après guerre. Il est urgent pour les progressistes qui se reconnaissent dans les combats séculaires et antagoniques des gauches de se parler et de penser, de manière complexe et dialectique, le Monde d'Après.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 L'Etat Russe a agressé militairement l'Etat Ukrainien et est en train d'envahir son territoire en contravention totale avec le droit international et la charte des Nations Unies.

L'objectif politique de cette opération militaire, conduite par le dictateur Poutine, est clair et cohérent :

  • Renverser le gouvernement Ukrainien démocratiquement élu et le remplacer par un gouvernorat pro-russe.
  • Avoir ainsi les moyens politiques de contrôler les citoyen.ne.s d'Ukraine et les assujettir aux intérêts économiques et politiques de l'oligarchie qui domine l'économie et le peuple Russe.
  • Parachever la glaciation du "proche étranger" de la Russie, après la Crimée, le Bélarusse, la frontière Moldave...
  • Tenir en respect et à distance, en brandissant la menace nucléaire, l'ensemble des états démocratiques d'Europe et du monde que le dictateur Russe considère menaçant pour l'intégrité et la sécurité du territoire et les intérêts de  la "Grande Russie".

Ainsi :

  • L'Ukraine est contrainte à une guerre suicidaire ou à rendre les armes et se soumettre à son agresseur.
  • Les pays Européens, intégrés ou non à l'Union Européenne, sont sommés de s'aligner sur ce que le dictateur Russe considère comme les intérêts légitimes de son Pays.
  • Les Pays Européens dans la mesure où ils se solidarisent activement avec l'Ukraine agressée, seront considérés, individuellement et collectivement, comme ennemis et menacés du feu atomique.

Les peuples des pays engagés dans le conflit - Européens, Ukrainiens, Russes - seront les victimes de la guerre.

Ils attendent d'urgence des gouvernants que soit mis fin aux combats et que soient garanties à long terme leur sécurité et les conditions d'une bonne vie et de leur liberté.

Pour être efficaces et soutenues pas les peuples, les solutions au conflit qui seront mises en œuvre par les états concernés directement ou indirectement par la guerre, ne peuvent être dictées seulement par les intérêts des groupes dominant les économies, ni s'inscrire dans une conception impérialiste des rapports entre blocs nationaux.

Ces solutions doivent au premier chef et sur le long terme prendre en compte :

  • l'intérêt et l'aspiration des peuples pour la paix.
  • le droit et la capacité des peuples à l'auto-détermination et à la souveraineté démocratique.
  • Les conditions du développement économique assurant le bien vivre des populations (au plan social et écologique).

Un soulèvement rapide, massif et concerté des peuples,

dans un élan révolutionnaire ou réformiste radical, est-il possible ?

  • Peut-il provoquer un arrêt rapide du conflit et offrir une garantie suffisante contre l'emballement nucléaire ?
  • On sait que l'état de la société* impacte et conditionne la manière dont les peuples et les classes sociales qui les composent perçoivent leurs intérêts et réagissent solidairement ou non. Et la situation en Russie, en Ukraine et dans les pays d'Europe n'est pas identique ni symétrique.

La décision déterminée et unanime des pays de l'Union Européenne de se doter de moyens de sanctions et de défense communs

est-elle de nature à stopper l'escalade et contenir durablement le dictateur ? 

  • Cela n'a de sens qu'inscrit dans une action diplomatique s'appuyant sur l'OSCE cadre possible de négociation d'un accord de long terme sur les frontières.
  • Cela n'est pas incompatible avec la mobilisation des peuples.
  • Cela doit aussi s'inscrire dans une recherche d'unité la plus large possible au sein de l'ONU. 

Paradoxalement le financement "quoi qu'il en coûte" de l'armement et des sanctions économiques

renseigne sur la possibilité qu'ont les états (y compris gouvernés pas des libéraux) à contraindre les opérateurs financiers, alors que l'on nous avait dit que seuls les acteurs  économiques gouvernaient le monde.

Ainsi, la pandémie, maintenant la guerre, demain les catastrophes écologiques qui viennent, invitent les citoyens et les citoyennes des pays d'Europe et du monde entier, à penser et agir pour un "Monde d'Après Meilleur". En ce sens l'époque recèle un espoir possible :

  •  A condition que nous gardions la capacité de réfléchir et de débattre librement, avec raison, sans se laisser submerger par la peur et les affects, sans se rassurer facilement en revêtant trop vite les prêts à porter idéologiques et doctrinaux disponibles ; sans se soumettre à l'autorité et aux injonctions des "experts toutologues" et des médias "voix de son maitre".
  •  A condition aussi que l'ensemble de forces sociales progressistes et de gauche, au niveau national et international, retrouvent la capacité à se parler et à penser - de manière contradictoire, complexe et dialectique - les voies démocratiques pour dépasser le système capitaliste (ultra libéral à tendance autocratique) qui structure la mondialisation et mène l'humanité à sa fin, sur une planète saccagée.

* Les conditions et le niveau de vie, le travail et les conditions de travail, l'accès aux connaissances, à l'éducation, à l'information ; l'exercice des libertés démocratiques, la possibilité de se déplacer librement...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.