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Retraité, ancien dirigeant d'entreprises de l'économie sociale et consultant, je milite depuis toujours à gauche sur le champ politique, syndical, associatif social et culturel, sur un engagement "socialiste démocratique".

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Billet de blog 3 mars 2022

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Le retour du tragique et des sacrifices, la défaite des "bisounours" ?

Une petite musique monte depuis l'agression de l'Ukraine par la Russie : le retour de l'histoire impose le retour du tragique dans notre histoire et requière l'esprit de sacrifice. Mais sacrifice de qui au profit de qui ? Comment ? La question mérite d'être posée non ?

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Illustration 1

Couleurs d'Ukraine. Photo Alain Jaunault

On a bien entendu ces jours-ci le Président Macron, mais aussi le CNPF, les militaires, les experts toutologues convertis à l'art de la guerre, se résoudre à une révision à 180 degrés des politiques économiques, énergétiques, industrielles, agricoles, de défense, d'alliances, dans le sens de la souveraineté économique et, au delà, d'une transformation profonde de nos manière de vivre. Certains posent clairement l'alternative : moins d'argent pour le social, plus d'argent pour la défense et la restructuration industrielle. Ils appellent sur ces bases à l'Union Sacrée pour la guerre économique !

Finalement la guerre contre l'Ukraine du dictateur Poutine et des oligarques Russes a réussi ce que l'urgence climatique n'était pas parvenue à faire : convertir les dirigeants économiques et la droite libérale à une redéfinition des stratégies économiques et une transformation radicale des objectifs et de l'organisation du système de production. Nous allons entrer dans un processus de restructuration économiques aux conséquences sociales très lourdes et avec des résultats écologiques très incertains, voire contre productifs si cela renforce les investissements dans l'énergie nucléaire par exemple.

Les groupes financiers et les spéculateurs de tout poil vont réorienter leurs investissement et attendront un retour rapide de leur prise de risque. L'équilibre entre capital et travail au sein des entreprise va être encore plus affecté. La pression sur ceux qui travaillent va se renforcer pour augmenter la productivité et contenir les salaires. Quant à ceux qui ne se résoudront pas à baisser leurs exigences, ils risquent d'être de plus en plus marginalisés et paupérisés.

Les conséquence démocratiques sont aussi très dangereuses. En France et aussi au niveau de l'Europe ces politiques économiques radicales seront conduites par des gouvernements à l'autorité renforcée par la peur et l'exacerbation des contradictions entre les classes populaires et moyennes. 

Mais ce scénario du pire n'est pas définitivement écrit.

Un autre peut émerger, imaginé et porté par les forces de gauche et progressiste qui n'ont pas disparu mais n'ont pas encore trouvé le moyen de se parler et de penser ensemble un "Autre Monde", fondé sur la coopération et l'intelligence collective. Elles ne savent pas encore comment s'unir et s'organiser pour accéder au pouvoir, par la voie démocratique et y porter une autre politique pour un progrès humain. Elles peuvent apprendre et agir, très vite, le temps d'une élection peut-être ?

Les bisounours ne sont pas forcément là où on les attend et l'accélération de l'histoire n'est pas univoque. 

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