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Retraité, ancien dirigeant d'entreprises de l'économie sociale et consultant, je milite depuis toujours à gauche sur le champ politique, syndical, associatif social et culturel, sur un engagement "socialiste démocratique".

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Billet de blog 8 octobre 2023

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A gauche, dépasser la question de la candidature unique à l’élection présidentielle ?

La Nupes serait morte fracassée par l'incapacité des Gauches à s'accorder sur un candidat commun à la présidentielle ? Citoyen souverain, engagé à gauche, je refuse ce scénario et suis confiant en l'intelligence collective : il suffit d'inscrire le combat politique actuel dans la perspective de la "6ème République" que tous s'engagent à faire advenir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La manière habituelle de résoudre le problème de la désignation d'un candidat commun est de renvoyer la question à plus tard, en précisant que ce qui compte c’est d’abord de "s’accorder sur le programme". Pardon mais je pensais que cette étape était derrière nous depuis les élections législatives ?!  La Nupes a un programme avec plus de 600 propositions et une soixantaine de points de divergence qui se traiteront dans l'action. Ce qui reste à faire en revanche et qui n’est pas rien, c’est de décider et décrire le processus, la manière et le rythme de mise en œuvre de la trajectoire de changement qu'implique ce programme ; rendre visibles et lisibles des scénari possibles, alternatifs ou optionnels, au regard d’un certain nombre d’obstacles qu'il faut savoir anticiper.

Pas seulement "un président", conforme au modèle de la Vème république.

La question de l’incarnation du pouvoir se pose bien sûr mais ne peut se limiter au choix du ou de la candidat.e unique à la présidence de la république conforme au modèle de la constitution de la Vè république.

Il faut être cohérent avec un des engagements majeurs du programme : « passer à la 6° république pour en finir avec la monarchie présidentielle ». Si la gauche a le pouvoir de la mettre en place, la nouvelle constitution,  instaurera un « régime parlementaire stable », fondé sur des « élections à la proportionnelle » ; défendra la commune comme l’échelon de base de la démocratie et de la citoyenneté ; fondera de nouvelles institutions et mettra en œuvre de nouveaux outils renforçant l’exercice de la souveraineté citoyenne (RIC, parrainage citoyen, présentation systématique au bureau de l’Assemblée nationale des propositions émises par les conventions citoyennes ou assemblées créées à cet effet ; statut de l’élu…)

Alors la manière dont on prépare la conquête du pouvoir d'Etat et l’accès au gouvernement de la République, donne à voir la capacité collective des gauches à tenir  leur  promesse de construire et faire vivre une république à la démocratie renouvelée, vivifiée, plus coopérative, assurant la souveraineté du peuple. 

Deux chantiers immédiats.

A trois ans des échéances électorales décisives - si rien ne précipite le calendrier bien sûr - il reste donc deux choses à faire et non des moindres :

  • décider la manière et le rythme de la mise en œuvre du projet politique et de son programme d’actions, une fois élus.
  • placer en situation de préparer le changement toutes celles et ceux qui auront, une fois élu.e.s, la responsabilité collective de conduire la politique pour laquelle auront voté la majorité des électeurs.trices. Il s’agit donc de constituer, faire connaître et former rapidement et dans l’action, un ensemble d’équipes cohérentes pour gouverner le pays : un futur premier.e ministre et une équipe gouvernementale, des député.e.s et sénateurs.trices ( produits du résultat des élections locales) et des président.e.s des deux assemblées. Le même travail préparatoire doit s’opérer en vue des élections municipales qui précèderont d’une année les élections nationales et donneront une première assise au changement. On notera, du point de vue que je défends, que la préparation des élections sénatoriales et européennes, chacun pour soi, a été une occasions manquées et risque de faire perdre du temps. Près de 10 mois de campagnes électorales conduites séparément, c'est long et peut être lourd de conséquences.

Ces équipes devraient être mises en place, désignées démocratiquement, par les formations politiques fédérées dans la NUPES. Et cette plateforme politique unitaire trouvera son utilité et sa légitimité si elle ouvre des espaces de rencontre, de débats et de coordination avec les organisations et acteurs engagés de la société civile : syndicats, associations, intellectuels, acteurs économiques…

Ces équipes doivent être connues et au travail le plus vite possible, à tous les niveaux de la république. Elles devront être d’accord et raccord au moment où, les élections locales et nationales gagnées, il faudra appliquer le contrat passé avec les électeurs.trices .

Les qualités pour présider la 6ème république 

Ainsi, le candidat ou la candidate à la présidence d’une "République en transition" tirera sa légitimité de la manière dont il-elle saura impulser et faciliter ce processus collectif, prouvant ainsi sa personnalité dynamisante et unifiante. Bien sûr pour peindre la figure du ou de la présidentiable il faut ajouter une touche d'expérience qui fonde la vision et l’autorité politique, une touche de qualités humaines rehaussée par l'épaisseur intellectuelle, la rigueur éthique, enfin un voile de charisme.

Sur ces critères y a des postulants possibles dans chaque parti (et au delà sans doute), heureusement ! Et on voit bien que c’est dans le processus de mise en ordre de marche du collectif que se construira et révèlera définitivement la personnalité du candidat ou de la candidate en commun. Que se forgera la confiance que les citoyens et citoyennes lui accorderont.

On voit le travail qui reste à faire, c’est lourd et passionnant…

L'élection présidentielle ne sera pas "la fin du monde" ou "le grand soir"

Enfin il est sans doute nécessaire de se dire qu'en dépit de ses terribles et mobilisateurs enjeux, l'élection de 2027 ne sera pas, si elle est perdue la fin immédiate et sans retour de la démocratie, et si elle est gagnée le "grand soir" d'une "révolution citoyenne". En revanche, dans un cas comme dans l'autre, tout restera à faire ! Et la politisation du débat et de la vie publique sera encore plus aigüe. 

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