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Retraité, ancien dirigeant d'entreprises de l'économie sociale et consultant, je milite depuis toujours à gauche sur le champ politique, syndical, associatif social et culturel, sur un engagement "socialiste démocratique".

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Billet de blog 10 octobre 2025

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Crise de régime ! En sortir par le haut ? Propositions d'un vieux citoyen ordinaire.

Pour résoudre une crise il faut bien la nommer, s’accorder sur sa nature et en cerner les facteurs déclenchant. Nous ne sommes plus seulement dans une « crise politique » mais dans une « crise de régime ». Alors que faire ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je ne suis qu'un simple citoyen, engagé au milieu des gauches depuis plus de cinquante ans J'ai atteint un âge où je prétends exercer ma pleine souveraineté citoyenne et ma contribution au débat public mais où il ne me parait plus très raisonnable de chercher à exercer des mandats de pouvoir. Ma contribution ici n'est qu'un appel à oser penser et débattre en assumant de se tromper et en cherchant surtout dans la controverse à mieux voir et comprendre.

1 - Les évènements de ces derniers jours ne relèvent plus de la simple crise politique mais d'une « crise de régime ».

  • Perte de confiance généralisée dans les institutions de la République telles qu’elles existent, sont habitées et fonctionnent.
  • Accentuation du discrédit de ceux qui occupent les fonctions exécutives, d'abords la fonction présidentielle ( présidence hors sol de Macron après la présidence démonétisée de Hollande et énervée et véreuse de Sarkozy…)
  • Fragmentation à n’en plus finir des partis et dégradation de l’image - pas forcément méritée - de la plus grande part du personnel politique.
  • Persistance d’une introuvable ou incertaine majorité qu’elle soit présidentielle ou parlementaire dans un cadre institutionnel qui coupe toutes perspectives d’innovations démocratiques.

2 - Les effets aggravants :

  • Le scepticisme et la peur gagnent une part croissante des citoyen.ne.s.
  • Leur déconnexion croissante du jeu politique institué dont ils ne comprennent plus les règles et ne perçoivent plus les enjeux.
  • L’exploitation de la situation par les démagogues et postulants dictateurs.

3 - Les ressources de résolution :

  • La maturité et le calme dont fait preuve une large part de la population ; son attachement à la démocratie et à la trajectoire historique progressiste de notre société. 
  • L’élévation ( quoi qu’on en dise) du niveau d’éducation et de culture des générations montantes, l’aspiration intergénérationnelle au bonheur et l’ ouverture à la différence.
  • La dynamique sociale, écologique, culturelle, scientifique et technique et la capacité d’expérimentation et d’innovation d’une multitude d’acteurs individuels ou collectifs sur les territoires et en réseaux (locaux, régionaux, internationaux.. ).

4 -  Les voies de solutions :

  • Lancer un « processus constituant » pour la sixième république, inscrit dans un nouveau calendrier politique, fondé sur une « assemblée constituante ».
  • Articuler le calendrier électoral à ce processus constituant.
  • Dans ce cadre, donner vraiment la parole aux citoyens et citoyennes - individuels et collectifs - en leur assurant  le droit, les moyens et le temps de délibérer et de décider de manière souveraine et en connaissance de cause.
  • Pour cela mettre à profit les élections municipales comme un des temps et espaces de débat et production démocratique, au plus près des citoyen.ne.s, sur leurs territoires de vie.
  • Tirer de manière méthodique les enseignements des  « cahiers de doléances » et des expériences réussies de démocratie participative.
  • Encourager et protéger la mobilisation et l’expression des forces sociales individuelles et collectives, organisées ou non.
  • Encourager et protéger une presse et des médias libres ; reconnaître et assurer l’autonomie des pratiques journalistiques ( dans un cadre d'exercice professionnel et bénévole).
  • Constituer - dans le cadre de l'Université - un observatoire de la liberté d’expression, d’opinion, de la laïcité et de l’information ; réguler l'usage et l'exploitation des sondages ; développer, définir et fonder scientifiquement et méthodologiquement les enquêtes qualitatives. 

5 - Assurer la continuité républicaine et réguler le "processus constituant"

Le parlement  ( Assemblée Nationale et Sénat) est légitime et peut s’imposer comme "pouvoir régulant" du processus de résolution de crise en concentrant son ordre du jour sur deux priorités :

  • décider d’un cadre budgétaire a minima permettant à l’Etat et à ses administrations de faire face en 2026 à ses responsabilités régaliennes, sociales, de garant du service et des biens publics. Interdire dans ce cadre budgétaire toutes mesures accentuant la trajectoire de destruction du service public.
  • Fixer les règles du processus constituant et le calendrier des élections liées et définir et contrôler les modalités de pilotage du processus

6 - Rester vigilant en prévenant les risques de glissement non démocratique des institutions républicaines.

Placer un processus constituant comme solution de sortie de crise ne doit pas pour autant faire oublier les risques des "changements de règles du jeux" . L’enjeu est de prévenir et de prendre de vitesse toutes initiatives d'une personne et/ou d'un groupe d’intérêt, de proposer, initier et contrôler le processus constituant à leur profit.

Ainsi, une solution de sortie de crise émanant de la Présidence de la république qui reprendrait la proposition de révision de la constitution par voie de référendum en la fondant sur un texte concocté en chambre par une commission restreinte d'experts choisis par lui - à l’image de ce qui s’est passé en 1958 - serait, pour l'heure, extrêmement dangereuse. 

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