Deux ans de génocide à Gaza : pourquoi la Résistance ne capitulera jamais

Middle East Monitor, le 28 septembre 2025

Par Adnan Hmidan

Traduction Alain Marshal

Depuis le déclenchement de la guerre génocidaire contre Gaza, il y a près de deux ans, le monde est confronté à une réalité extraordinaire : un peuple assiégé dont les maisons sont rasées, les hôpitaux bombardés et les familles déchirées, mais qui se relève des décombres — parfois pieds nus, souvent armé de simples moyens rudimentaires — pour défier l’une des armées les plus puissamment équipées au monde.

Il ne s’agit pas simplement d’une guerre. C’est une épreuve existentielle pour l’humanité. C’est la preuve vivante que la dignité, lorsqu’elle est profondément enracinée dans la terre et dans la foi, peut résister même aux plus terribles arsenaux de destruction.

Des scènes qui défient la logique

Peu d’images sont plus saisissantes que celles de jeunes Palestiniens émergeant de quartiers pulvérisés pour faire face à des chars et des véhicules blindés, opposant à des armes sophistiquées des dispositifs improvisés ou leur seule détermination. Ce ne sont pas des scènes de cinéma : ce sont des réalités quotidiennes, qui révèlent une vérité plus profonde : lorsque la foi en la justice devient une énergie sans limite, la technologie perd son avantage.

Deux ans d’échec pour Israël

Après près de deux ans de tentatives systématiques pour éradiquer Gaza, Israël n’a pas atteint les objectifs qu’il s’était fixés. La Résistance n’a pas été anéantie. La capitulation n’a pas été imposée. Au contraire, chaque jour expose un peu plus la fragilité des postulats militaires et politiques d’Israël.

Loin d’être affaiblie, la Résistance palestinienne a puisé dans chaque sacrifice une force nouvelle. Chaque martyr, chaque maison détruite, chaque rue marquée par les cicatrices est devenue une raison supplémentaire de poursuivre le combat. Des rapports, y compris israéliens, font état d’une montée des traumatismes et des effondrements psychologiques parmi les soldats. À l’inverse, les combattants de Gaza sont portés par la clarté de leur cause et par une disposition totale au sacrifice.

Voir A Gaza, l'Occident déborde de compassion pour les bourreaux 

Un affrontement de philosophies

Ce qui se déroule à Gaza n’est pas seulement un échange de feu. C’est un affrontement entre deux philosophies existentielles. D’un côté, une force obsédée par la survie individuelle à tout prix. De l’autre, un peuple où l'on considère la survie collective et la dignité comme plus précieuses que sa propre vie.

Pour les Palestiniens, la résistance n’est pas une option tactique, mais un impératif moral. Se rendre signifierait non seulement la perte de leur terre, mais l’effacement même de leur existence en tant que peuple.

« Celui qui se bat pour une cause plus grande que lui-même ne peut être vaincu. » Ces mots résument l’essence de la lutte de Gaza.

Les échos de l’histoire

L’histoire a connu de grandes luttes de libération, mais Gaza leur ajoute une dimension nouvelle. L’Algérie a enduré plus de 130 ans de domination coloniale française avant de conquérir son indépendance en 1962. Le Vietnam, contre toute attente, a épuisé et finalement vaincu les États-Unis, les contraignant à se retirer en 1975.

Aujourd’hui, Gaza s’inscrit dans la lignée de ces luttes héroïques, mais avec une singularité : ce que le monde voit à Gaza n’a jamais été vu auparavant. Ce n’est pas un simple mouvement de guérilla ni une campagne partisane. C’est une société entière — chaque ruelle, chaque camp, chaque tunnel, chaque maison en ruine — qui s’est transformée en un front vivant, palpitant de résistance.

Ici, les paroles du commandant palestinien Abdel Qader al-Husseini, prononcées en 1948, résonnent plus que jamais : « Je ne peux pas me battre et appeler à la reddition en même temps. C’est soit une vie d’honneur, soit une mort digne. »

Changer le discours mondial

La résilience de Gaza n’a pas seulement ébranlé Israël sur le champ de bataille ; elle a aussi bouleversé le récit mondial. Alors qu’Israël justifie son offensive au nom de la « sécurité » et de la « légitime défense », Gaza est devenue un épicentre moral, suscitant une solidarité planétaire. Des rues de Londres et de New York aux campus d’Amérique et d’Europe, Gaza a fait naître des mouvements en faveur de la justice et de l'appel à ce que les criminels rendent des comptes.

Ce que Gaza offre au monde dépasse la résistance : c’est une interpellation éthique sur le sens même de la dignité humaine au XXIᵉ siècle.

Voir Norman Finkelstein : l'ONU a établi que Gaza subit un génocide prémédité, et non une guerre 

Conclusion : Gaza ne pliera pas

Les combattants de Gaza appartiennent à une lignée d’honneur inégalée. Non pas parce qu’ils disposent d’une technologie supérieure, mais parce qu’ils incarnent quelque chose de bien plus rare : la certitude dans leur cause et une volonté de sacrifice sans limites.

Entre une armée qui s’accroche désespérément à la vie et des combattants qui voient dans le sacrifice la voie vers la dignité, c’est l’esprit — et non les armes — qui finit par triompher.

Gaza restera debout. Ce qu’elle affronte n’est pas une guerre passagère, mais un projet génocidaire visant à l’effacer. Et pourtant, son peuple a prouvé que même dans les ténèbres les plus profondes, une communauté unie par la foi et la justice peut endurer.

Le monde a rarement vu une telle défiance collective, prolongée et consciente. Il n’en reverra peut-être jamais de semblable. Car la résistance de Gaza n’est pas seulement une histoire de survie ; c’est un témoignage vivant que le courage et le sacrifice peuvent triompher de toutes les armes de l’oppression.

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