Aux antipodes de la chevalerie
Note de lecture sur le livre God cried (Et Dieu pleura).
[Note : God Cried, publié en 1983, est un livre documentaire de Tony Clifton, journaliste britannique, et Catherine Leroy, photoreporter française. L’ouvrage documente le siège et les bombardements de Beyrouth par l’armée israélienne en 1982. Après le départ des combattants de l’OLP, qui avaient accepté de quitter Beyrouth sous la protection d’une force internationale menée par les États-Unis et la France, la population civile restée sur place a été décimée, plusieurs milliers de Palestiniens ayant été assassinés dans les camps de Sabra et Chatila. Ceux qui prétendent aujourd’hui imposer le désarmement à la Résistance palestinienne et libanaise démontrent leur mépris pour l’histoire et pour le droit à l’existence même des Palestiniens et Libanais.
Pour le récit du scandale créé par la publication de cet article et les sempiternelles accusations d’antisémitisme portées contre son auteur et ses éditeurs, voir le compte rendu détaillé de Naim Attallah. Roald Dahl, qui n’a jamais rétracté une seule syllabe de cet article à valeur historique (d’autant plus que l’auteur de Matilda, Charlie et la chocolaterie et Escadrille 80, entre autres, rejetait toute invitation à rédiger des critiques littéraires), a affirmé que sa publication l’avait empêché d’être fait chevalier (tout comme l’article J’Accuse a fermé à Emile Zola les portes de l’Académie française).]
Par Roald Dahl
Source : Literary Review, août 1983 (Titre original : Not a chivalrous affair)
Traduction (inédite en français) et notes Alain Marshal
En juin 1941, je me trouvais par le hasard des choses en Palestine, en tant que pilote de guerre à la Royal Air Force, engagé contre les Français du régime de Vichy et les nazis. Hitler, lui, se trouvait en Allemagne ; les chambres à gaz étaient en construction et le massacre massif des Juifs commençait. Nos cœurs saignaient pour les hommes, les femmes et les enfants juifs, et nous haïssions les Allemands.
Exactement quarante et un ans plus tard, en juin 1982, les forces israéliennes déferlaient vers le nord, quittant ce qui fut autrefois la Palestine pour occuper le Liban, et le massacre massif de la population commença. Nos cœurs saignaient pour les hommes, les femmes et les enfants libanais et palestiniens, et nous nous mîmes tous à haïr les Israéliens.
Jamais encore, dans l’histoire de l’humanité, un peuple n’avait basculé aussi rapidement du statut de victimes dignes de compassion à celui de meurtriers barbares. Jamais encore un peuple n’avait suscité une telle sympathie dans le monde entier, puis, en l’espace d’une seule génération, réussi à transformer cette sympathie en haine et en rejet viscéral. C’était comme si un groupe de nonnes aimées de tous, responsables d’un orphelinat, s’était soudain retourné contre les enfants dont elles avaient la charge et avait commencé à les assassiner les uns après les autres.
Mais permettez-moi de revenir un instant à la Palestine dont je me souviens, en juin 1941. Notre escadron de chasse (ou ce qu’il en restait après les campagnes de Grèce et de Crète [victoires nazies]) était stationné sur l’aérodrome de Haïfa, un endroit où les décollages et atterrissages étaient alors délicats, car il était très petit et ne disposait que d’une seule piste. Nos avions étaient des Hurricane Mark I, armés de quatre mitrailleuses à chaque aile, et les huit canons tiraient simultanément lorsque l’on appuyait doucement le pouce sur un petit bouton rouge situé sur la poignée du levier de pilotage. Comme nous disposions de très peu d’appareils, nous partions généralement seuls ou par deux, dans le but d’abattre les JU 88 allemands qui venaient de Rhodes pour bombarder la marine royale. Nos missions étaient également de protéger nos troupes au sol des attaques des Morane et Dewoitine français pilotés par les aviateurs vichystes, si tristement engagés dans la collaboration pro-nazie.
Agrandissement : Illustration 1
A gauche, Roald Dahl ; à droite, des pilotes du 80e escadron de la RAF se détendent devant un Hawker Hurricane à Éleusis, en Grèce (1941).
J’ai survolé à maintes reprises cette côte désormais célèbre, de Haïfa à Beyrouth, et je me souviens encore très clairement avoir regardé en contrebas Tyr et Sidon à une distance d’environ quatre kilomètres du rivage et à mille cinq cents mètres d’altitude, voyant chaque ville comme un minuscule amas de maisons délabrées sur une côte rocheuse, avec les montagnes bleues du Liban en arrière-plan. Nous tournoyions souvent au-dessus de Beyrouth pour inciter les pilotes de Vichy à venir nous affronter. Depuis les airs, Beyrouth apparaissait alors comme un ensemble de bâtiments blancs très bas autour d’un petit port, et de quelque part en dessous, les Français pro-nazis essayaient avec un grand zèle de nous abattre, remplissant le ciel de nuages de fumée grise. Il y avait à Beyrouth, à cette époque, une célèbre école française d’artillerie dont les soldats ne manquaient pas une occasion de faire parler la poudre.
Je dois dire une chose en faveur de notre escadron : aucun de nous n’a jamais tiré une seule balle au-dessus du Liban qui aurait pu atteindre un civil ou une cible non militaire. Une fois, en effet, un sergent-pilote nommé Bill Wallace et moi avions décollé ensemble pour mitrailler des avions français dont nos renseignements affirmaient qu’ils étaient stationnés sur un terrain d’aviation à cinq kilomètres au nord de Rayak. Lorsque nous avons déboulé très bas au-dessus des arbres, nous avons vu les pilotes français et leurs compagnes (c’était un samedi soir) rassemblés autour des appareils et faisant la fête. Je me souviens des bouteilles de vin et des verres posés sur l’aile de l’un des avions, et d’une grande fille vêtue d’une robe verte et blanche, en train de porter un verre à ses lèvres ; elle l’a laissé tomber lorsque nous avons surgi à toute vitesse au-dessus d’elle. Quand un avion arrive à très basse altitude et à grande vitesse, on ne l’entend qu’au dernier instant, juste au-dessus de soi, et le bruit est comme une explosion en plein visage. Cela a dû être un choc pour ces jeunes gens, en plein samedi soir de fête, d’entendre soudain ce grand fracas et de voir deux Hurricane passer en rase-mottes, à cinq mètres au-dessus de leurs têtes. Des tirs de mitrailleuses ont aussitôt éclaté depuis les quatre coins du petit aérodrome, mais Bill et moi avons tournoyé par deux fois au-dessus du terrain pour donner à tous le temps de s’en éloigner. Une image que je chéris depuis tant d’années est celle de ce tourbillon effréné de talons hauts et de jupes virevoltantes, les jeunes filles se précipitant vers la baraque des opérations tandis que les Français galants, fermant la marche, les pressaient de se mettre à l’abri. Puis Bill et moi sommes passés en rase-mottes et avons mitraillé les six avions au sol, les bouteilles de vin et tout le reste. En ces temps-là, la guerre au Liban était une affaire des plus chevaleresques.
Nous sommes restés à Haïfa quatre semaines tout juste, et durant cette période, cinq de nos pilotes sur un total de dix furent tués. Mais chacun d’entre nous, à un moment ou à un autre, s’était lié d’amitié avec des familles palestiniennes locales. Je garde la mémoire vive d’un pays magnifique, brodé de rangées sans fin d’orangers et de citronniers, de vastes champs de blé, de petites fermes blanches et de gens travaillant aux champs. En tant que pilotes de chasse, nous volions rarement de nuit ; nos soirées étaient donc toujours libres, et les Palestiniens qui vivaient dans les maisons blanches sur les pentes du mont Carmel, juste derrière l’aérodrome, nous faisaient porter des messages pour nous inviter à leur rendre visite une fois notre vol terminé. Nous y allions tous, et nous découvrions que beaucoup de nos hôtes parlaient un peu d’anglais, appris auprès des Britanniques qui vivaient en Palestine depuis des années. Ils nous remerciaient d’être là pour protéger leur patrie contre les nazis, et ils nous offraient un café noir très fort accompagné de nombreux gâteaux sucrés et d’une boisson jaune dangereuse servie dans de petits verres, une sorte d’arak [eau-de-vie traditionnelle anisée emblématique du Proche-Orient] si mes souvenirs sont bons.
Pourquoi, me demanderez-vous, évoquer un souvenir aussi ancien alors que je suis censé parler d’un livre tout juste paru, intitulé God Cried ? Je vais vous le dire. C’est parce que j’ai gardé une mémoire si vive de la Palestine que j’ai connue alors, de la beauté du pays, de la bonté des gens, de la fierté qu’ils tiraient de leurs petites exploitations, que l’on ne peut qu’en pleurer lorsqu’on songe à ce qui lui est arrivé depuis.
Nous savons tous ce qui s’est produit. Les Juifs sont arrivés en masse grâce à l’argent et aux armes des Etats-Unis et ont créé l’État d’Israël, et les Palestiniens ont été chassés. Cela relève désormais de l’histoire. Nous connaissons aussi les agissements d’un jeune terroriste nommé Menahem Begin, qui commettait des attentats à la bombe contre les soldats britanniques dans une campagne visant à obtenir encore plus de terres pour les Juifs que ce que prévoyaient les traités. C’est cet homme qui aujourd’hui traite de « terroristes » les Palestiniens qui se battent pour récupérer ce qu’il leur a volé. Nous savons également tout des guerres contre l’Égypte et la Syrie, qui n’auraient jamais eu lieu si Israël s’était tenu à sa part du marché et avait accepté de partager la terre avec ceux qu’il avait expulsés.
Nous savons tout cela. Mais ce que nous n’avions pas vu jusqu’en juin 1982, c’était un Israël nouveau et violemment agressif, dont les forces armées ont déferlé au Liban et ont assassiné plus de 25 000 personnes, pour la plupart des civils, hommes, femmes et enfants, et en ont grièvement blessé 30 000 autres. Le prétexte avancé était de frapper les forces de l’OLP qui, il est vrai, étaient retranchées au Liban ; mais cela n’excusait en rien le massacre de masse délibéré de la population libanaise par les bombardements et l’artillerie israéliennes.
Beyrouth fut la ville la plus gravement touchée, et c’est précisément l’objet de ce nouveau livre. Il a été écrit par Tony Clifton, journaliste jouissant d’une vaste expérience des reportages de guerre, et il est magnifiquement illustré de photographies bouleversantes de Catherine Leroy, dont l’expérience n’a rien à envier à celle de Tony Clifton. Texte et images réunis forment une terrible condamnation de la brutalité israélienne. Il est presque inconcevable qu’un peuple civilisé puisse commettre de tels actes de barbarie démoniaque à l’encontre de femmes, d’enfants et de patients hospitalisés. Les techniques modernes de bombardement, fondées sur les ordinateurs, les dispositifs électroniques et la photographie aérienne, permettent aujourd’hui aux pilotes de sélectionner un bâtiment précis au cœur d’une ville et de le détruire avec une exactitude quasi absolue. Les Israéliens ont ainsi repéré et frappé pas moins de treize des dix-sept hôpitaux de Beyrouth, dont un hôpital psychiatrique, et plusieurs autres remplis d’enfants. L’auteur relate, tout au long de cette partie du livre, d’autres horreurs et atrocités, si bien que l’on finit par se demander quelle sorte de peuple peuvent être ces Israéliens. On croirait revenir au bon vieux temps d’Hitler et de Himmler.
Mais l’un des aspects les plus fascinants, à mes yeux, de ce livre terrifiant et captivant est la théorie de l’auteur sur les raisons premières de l’invasion israélienne du Liban. Il écrit :
J’en suis arrivé à la conclusion que la guerre au Liban n’avait presque rien à voir avec les Palestiniens ou les Libanais… que la destruction de la moitié du Liban, le massacre de 25 000 civils et la mort d’au moins 500 soldats israéliens furent les résultats d’une action de diversion… Menachem Begin devait détourner l’attention du monde du fait qu’il s’emparait de la Cisjordanie pour en faire une partie intégrante d’Israël.
Il mène ce projet à bien en faisant construire par son gouvernement d’immenses ensembles d’habitations en Cisjordanie, qu’il remplit de colons juifs, si bien que ce qui était autrefois une région presque entièrement arabe deviendra aussi juive que Tel-Aviv. Il devait y installer ces colons dans ce qu’il appelle « la Judée et la Samarie » aussi vite que possible, parce que les Américains, les Européens et les autres Arabes avaient enfin compris que, si les Palestiniens n’obtenaient pas bientôt une sorte de patrie, leurs hurlements, leurs cris et leurs coups de feu allaient déstabiliser une région où se trouve une grande partie du pétrole du monde.
Et ce trio d’intérêts avait fait comprendre à tout le monde que le seul endroit logique pour établir une « entité palestinienne » était là où les Palestiniens vivaient déjà depuis toujours, c’est-à-dire en Cisjordanie. Eh bien, quelqu’un devait forcément remarquer qu’il y a quelque chose de louche lorsque vous lancez soudain un programme de construction destiné à loger 100 000 Juifs dans un territoire aussi petit que la Cisjordanie. Tout cela sera accompli en seulement trois ans…
Les cubes se répandent comme l’herpès à présent, une épidémie qu’on aurait pu éviter si quelqu’un avait su en détecter les symptômes dès 1982… L’an dernier, l’attention était d’abord fixée sur [la guerre des] Malouines ; quand cela disparut, le mouvement qui attira ensuite le regard fut l’invasion du Liban. Maintenant… il est bien trop tard… L’invasion du Liban était une couverture… L’OLP a quitté Beyrouth avec une force de combat intacte et toute sa direction indemne ; ils sont déjà retournés à l’action… Si Israël avait vraiment tout donné, ils seraient entrés dans Beyrouth-Ouest, car ils disposaient d’une puissance de feu écrasante. Mais ils auraient aussi dû accepter des milliers de morts parmi leurs rangs, plutôt que des centaines, et ils n’y étaient pas prêts…
La destruction de l’OLP était en réalité sans rapport avec le plan israélien. Ce qu’ils voulaient, c’était mener la guerre la plus violente possible tout en subissant le moins de pertes et en prenant le plus de temps possible… D’ici le moment où cette guerre aura pris fin, l’annexion de la Cisjordanie sera irréversible.
L’auteur a raison. Toute la Cisjordanie est désormais en train de disparaître, de s’évanouir, de partir en poussière. Pour reprendre les termes de M. Yoran Aridor, ministre israélien des Finances, « Quand la guerre et l’indice du coût de la vie dans les colonies ne seront qu’un souvenir historique, la Judée et la Samarie seront à nous. »
Au cours de cette guerre, les Israéliens ont utilisé trois armes particulièrement ignobles : la bombe à sous-munitions, la bombe au phosphore et la bombe de pénétration. La bombe à sous-munitions est probablement la plus terrible de toutes. Elle explose à cent cinquante mètres au-dessus du sol et sature de billes incandescentes une zone de la taille d’un terrain de football. Ces projectiles traversent de part en part le corps humain. Pratiquement personne qui se trouve à découvert dans cette zone ne peut survivre. Le peu de blessés meurent tous peu après parce que leurs blessures sont inopérables. Mes propres sources (je ne cite plus le livre désormais) m’indiquent que ces trois splendides bombes (la Sous-munitions, la Phosphore et la Pénétration) ont été fournies aux Israéliens par les Américains sous une condition : qu’elles ne soient utilisées par Israël qu’en cas d’extrême urgence. L’accord allait jusqu’à spécifier la nature de cette urgence. Ce serait pour la défense de son propre territoire, et même alors seulement si elle était attaquée par deux armées distinctes simultanément. Mais les engagements de ce genre ne signifient rien pour le gouvernement israélien actuel.
Il va sans dire que l’administration américaine doit assumer presque autant de responsabilité que les Israéliens dans la guerre du Liban. Elle a les moyens, si elle le souhaite, de mettre Israël à genoux à tout moment. Le Washington Times rapporte qu’Israël a reçu plus de la moitié de toute l’aide distribuée à travers le monde par les États-Unis depuis 1951 !
Au cours de l’année 1983, Israël va recevoir 2,5 milliards de dollars d’aide officielle directe des États-Unis !
D’énormes œuvres de charité juives aux États-Unis sont exonérées d’impôt fédéral, que l’argent serve ou non à acheter des bombes ! Quatre-vingt-quinze pour cent de toutes les exportations israéliennes vers les États-Unis sont exemptées de droits de douane !
En d’autres termes, les Etats-Unis financent et contrôlent le pays le plus perfide et le plus expansionniste du monde (à l’exception de la Russie).
Mais pourquoi, au nom du ciel, personne d’influent aux Etats-Unis n’a-t-il crié « Stop ! » dès le début de l’affaire du Liban, au lieu d’envoyer le pauvre [diplomate américain] M. Philip Habib faire des navettes inutiles comme un yo-yo ? Le Président américain, le Sénat et le Congrès sont-ils à ce point dominés par les grandes institutions financières juives là-bas qu’ils n’osent pas les défier ? Et que pensent donc, je vous prie, ces puissants banquiers juifs américains du meurtre de 25 000 personnes en un mois ?
Les gouvernements européens ne peuvent non plus être tenus quittes. Ils ont protesté. Bien sûr qu’ils l’ont fait. Mais comme ces protestations étaient faibles ! Où étaient les sanctions ? Et où était l’annulation totale de tout commerce avec Israël par l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la Scandinavie et le Royaume-Uni ? Et où surtout étaient les cris de protestation des millions de Juifs décents qui vivent en Europe et en Amérique ? Il est vrai que certains ont exprimé leur horreur dans des lettres à la presse. Mais dans l’ensemble, il semble clair que les grandes communautés juives en dehors d’Israël se souciaient très peu de ce qui se passait. On pourrait bien sûr en dire autant du peuple américain pendant la guerre du Vietnam, et un fort parallèle peut être tracé ici, mais ne nous engageons pas là-dedans pour l’instant.
Agrandissement : Illustration 2
Norman Finkelstein, fils de survivants de l'insurrection du ghetto de Varsovie et des camps d'extermination, manifeste contre l'invasion israélienne du Liban en 1982 au nom de son héritage moral.
Heureusement, il existe en ce moment même en Israël un mouvement de protestation politique assez puissant contre le style de gouvernement de Begin. Nous l’applaudissons et lui souhaitons bonne chance, mais il ne représente qu’une minorité d’Israéliens.
Pourquoi aussi, demanderez-vous, les autres nations arabes ne se sont-elles pas précipitées au secours de leur voisin assiégé ? Il y a une assez bonne réponse à cette question, et la voici. Premièrement, elles ne sont pas encore capables de affronter l’une des nations les mieux armées du monde. Deuxièmement, elles attendent le moment propice pour lui donner le coup de grâce. Il ne semble faire aucun doute dans l’esprit des Arabes les plus avisés du Moyen-Orient qu’il n’est qu’une question de temps avant que tous les pays arabes ne se soulèvent et n’anéantissent l’État d’Israël. Cela peut vous sembler farfelu, à certains d’entre vous. Qu’en est-il des Etats-Unis, demanderez-vous ? Ils ne devraient jamais permettre que cela se produise. L’opinion générale est qu’elle ne pourra pas l’arrêter. Et qui plus est, cet anéantissement se produira probablement dans les cinquante prochaines années.
Que dites-vous de cela ?
Il n’y a qu’un seul pays qui pourrait prévenir cet holocauste inévitable, et c’est Israël lui-même. S’il se comportait de manière décente et généreuse envers les Palestiniens et tous ses autres voisins, alors il n’est peut-être pas encore trop tard pour qu’il se sauve lui-même.
Les nations brigandes ne survivent jamais éternellement. À la fin, le monde entier se retourne contre elles. Hitler n’a jamais saisi ce fait. Menahem Begin non plus. M. Begin et M. Sharon sont presque les reproductions exactes en miniature de M. Hitler et M. Goering. Ils sont tout aussi enfermés dans des visions à court terme et non moins sanguinaires.
Nous avons eu les procès de Nuremberg après la guerre d’Hitler. Les leaders nazis ont été reconnus coupables de crimes contre l’humanité, et particulièrement de crimes contre les Juifs. Il est tragique et ironique que maintenant, seulement trente-sept ans plus tard, Begin, Sharon et un certain nombre d’autres dirigeants israéliens se qualifient eux-mêmes pour le même traitement. Jugez-les tous, dis-je. Poussez-les tous sur le banc des accusés, les menottes aux poignets, et écoutons ce qu’ils ont à dire pour leur défense.
God Cried est un livre formidable. Chaque Juif dans le monde devrait le lire. Tout comme toute autre personne ayant encore une conscience. Les faits rapportés sont totalement exacts et je crains qu’après l’avoir lu et avoir étudié toutes les photographies, vous ne deveniez violemment anti-israélien. Vous ne pourrez tout simplement pas vous en empêcher.
Mais alors, personne de mon âge n’oubliera jamais à quel point nous étions violemment anti-Allemands en 1940. Et pourtant, n’est-il pas plutôt merveilleux que la nation allemande, autrefois tant haïe, ait réussi aujourd’hui à se réhabiliter et à devenir anti-nazie ? Il est temps maintenant que les Juifs du monde entier suivent l’exemple des Allemands et deviennent anti-Israël. Mais ont-ils la conscience pour le faire ? Et ont-ils, je me le demande, le courage ? Ou bien Israël, comme l’Allemagne, doit-il être mis à genoux avant d’apprendre comment se comporter dans ce monde ?
***
Pour me soutenir dans mon travail et mon combat contres les discriminations à la CGT, vous pouvez signer cette pétition qui dénonce la répression des voix pro-palestiniennes et approche des 20 000 signatures. Vous pouvez aussi faire un don et vous abonner à mon blog par e-mail afin de recevoir automatiquement mes nouvelles publications. Suivez-moi également sur Twitter et Bluesky.
Si vous êtes en mesure de participer à une action antiraciste au prochain Congrès de la CGT à Tours et/ou au prochain Congrès de la CGT Educ’action 63 à Clermont-Ferrand, qui se tiendront en juin 2026, voire à d’autres actions dans le Puy-de-Dôme ou en région parisienne, dont le but sera d’attirer l’attention des médias, veuillez me contacter par email (alainmarshal2@gmail.com). Vous pouvez également contribuer à briser l’omerta en témoignant d’autres expériences similaires au sein de la CGT, comme l’exemple d’Alex (signez la pétition pour le soutenir) ou celui d’Abdelatif.