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Billet de blog 26 mars 2022

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E. Macron repense et réécrit la Déclaration de 1789

Le président épidémiologiste, philosophe, historien, chef de guerre, etc. ajoute un nouveau titre, une nouvelle médaille à son costume : penseur et rédacteur de la Nouvelle (New) Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

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Il convient désormais de parler, et de pratiquer, sous peine de punitions diverses, de Déclaration des devoirs de l’homme et du citoyen de 2022. Avant une Déclaration des devoirs et responsabilités du capital humain de 2022. Logique, quand l’on repense notamment aux « transformations opérées » (pardon pour cette novlangue) non pas en faveur, mais contre les droits du travail, des travailleuses et des travailleurs, portées par le même Macron dès sa participation au gouvernement Valls-Hollande. Eléments de langage : simplification, modernisation, universalisation du Code du travail. 

E. Macron a été présenté par son supporteur Richard Ferrand*, comme « le plus grand économiste de France, de l’Union européenne, du monde, de la Great Planet Again ». Cela n’est pas sans rappeler le « Raymond Barre, plus grand économiste de France », proclamé par Valéry Giscard d’Estaing. Dans ce cas c’était l’adoubement par le chef, le monarque. Là, c’est la flagornerie et la servitude intellectuelle (au moins) envers le chef, le monarque, le numéro 1+++ comme l’on dit dans le langage managérial délétère. Pas vraiment un « progrès », une « disruption », un « rajeunissement ». 

Or donc, E. Macron, ses zérhauts-parleurs politiques, médiatiques, expertiques et autres confirment avec la plus grande clarté ce qui est en cours, dans les discours et les pratiques, depuis un certain temps - y compris avant Macron, mais que celui-ci renforce, durcit, élargit. Mettre à mal, à bas ce qui avait été  exprimé  et conquis par les penseurs des Lumières (dont aime se parer E. Macron…) et par le peuple en insurrection : les droits de l’Homme et du Citoyen sont imprescriptibles, inaliénables, indiscutables, et donc ni marchandables ni marchandisables. Ce qui avait été confirmé par le Conseil National de la Résistance dans son programme Les Jours heureux, que l'idéologue du Medef D. Kessler avait dit qu'il fallait le démanteler pièce par pièce. 

Certes, il peut y avoir hiatus, contradictions, distanciations entre la déclaration et les pratiques. Précisément, tels ont été les enjeux des luttes entre les classes populaires et les classes bourgeoises depuis cette époque. Les premières cherchant à concrétiser et enrichir leurs conquêtes, notamment sociales et démocratiques, les autres cherchant à les réduire, les empêcher, les contourner ou les supprimer. 

E. Macron a largement montré dans la pratique et les discours en quoi il est le président des classes possédantes, dominantes, exploitantes. Y compris en utilisant la violence sous ses divers aspects, pas seulement policière. Cela s’appelle contre-révolution. Que faire ? 

* Richard Ferrand, ex-PS, ex ministre recyclé en président de l’Assemblée nationale pour cause de « implication dans une affaire judiciaire ». Où il succède à F. de Rugy, ex soutien de B. Hamon passé à la macronie, ex-ministre amené à démissionner pour cause de « utilisations discutables de fonds publics » quand il présidait l’Assemblée nationale. Comme F. Bayrou, recyclé en Haut Commissaire au Plan (sic!) pour cause de même cause. Etc. Macron ne put le faire pour A. Benalla, mais l’envie ne manquait pas. Cela s’appelle… « devoirs du chef ». Et là on n’est plus exactement dans le managérial « classique ». 

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