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Billet de blog 1 mars 2025

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Réponse à Rony Brauman

Une mise au point quant au caractère diffamatoire de notre tribune publiée par Libération.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bien que nous ne souhaitions pas poursuivre avec Rony Brauman une polémique personnelle, il est étonnant qu’il qualifie notre texte de « pétition diffamatoire ».
Nous avons, en effet, reproduit des propos qu’il ne conteste pas avoir tenus. Il est donc exclusivement question d’un désaccord interprétatif. Or, malgré les arguties de R. Brauman, il semble que l’idée selon laquelle « Gaza va supplanter Auschwitz dans ce qui relève de la métaphore de la cruauté absolue » indique à l’auditoire que Gaza est pire qu’Auschwitz. Nous ne mettons nullement en cause la comparaison en tant que telle : nous disons que celle-ci ne tient strictement aucun compte des spécificités des crimes dont nous parlons. Que les deux puissent être qualifiés de génocide n’invalide aucunement la recherche des différences. En outre, dire que «la mémoire d’Auschwitz apparaît comme une espèce de crachat à la figure des Palestiniens », ce n’est pas critiquer l’instrumentalisation de cette mémoire par le gouvernement israélien, instrumentalisation que nous condamnons fermement dans notre tribune. Mais, contrairement à ce que Rony Brauman écrit dans sa réponse, il ne se contente pas de condamner l’instrumentalisation : il relativise la mémoire d’Auschwitz elle-même en suggérant que les massacres commis à Gaza vont désormais incarner « la cruauté absolue ». Ceci est d’une extrême gravité, comme l’ont pensé les 140 personnes venues de divers horizons de la gauche qui ont signé notre texte. Nous ne pouvons que nous réjouir du fait que R. Brauman pense désormais nécessaire d’amoindrir la portée de ses propos.

Robert Hirsch et Alain Policar

P. S. Le deuxième auteur reproduit sur son blog le texte publié cette semaine par Le Nouvel Observateur

On trouvera ci-dessous le texte, jugé diffamatoire par Rony Brauman, publié par Libération :

Défendre la mémoire d’Auschwitz pour les combats d’aujourd’hui

Un collectif de personnalités et d’universitaires dénoncent ceux qui, à l’occasion du 80e anniversaire de la découverte d’Auschwitz, font de sa mémoire une agression contre les Palestinien·nes. L’amalgame entre Israël et le nazisme conduit à relativiser ce que fut le génocide des Juif·ves, à l’heure où l’extrême droite menace l’Europe.

par Robert Hirsch, historien et Alain Policar, politiste

publié le 19 février 2025 

Le 25 janvier 2025, lors d’un colloque organisé par l’Union juive française pour la paix (UJFP) et le collectif juif décolonial Tsedek à l’occasion du 80e anniversaire de la découverte, libération d’Auschwitz, Rony Brauman a déclaré : «Gaza va supplanter Auschwitz dans ce qui relève de la métaphore de la cruauté absolue» et «la mémoire d’Auschwitz apparaît comme une espèce de crachat à la figure des Palestiniens». Cette déclaration est d’une extrême gravité. En effet, elle exprime l’idée qu’Israël fait pire que le nazisme. Cette aberration aboutit à relativiser ce que fut le génocide des Juif·ves, ce que fut le nazisme, à l’heure où l’extrême droite menace l’Europe avec le soutien d’Elon Musk, l’homme du salut nazi.

De surcroît, cette déclaration, en portant atteinte à la mémoire de la Shoah, renvoie à d’autres expressions qui, depuis des mois, utilisent la situation à Gaza pour expliquer qu’elle ressemble à ce que fut la Shoah, voire qu’elle est pire. La comparaison entre les massacres perpétrés à Gaza, réponse inacceptable à ceux du 7 Octobre, et l’extermination systématique d’une population, ce que symbolise Auschwitz, n’est pas admissible.

Nous dénonçons ceux qui, à l’occasion de l’anniversaire de la découverte d’Auschwitz, font de sa mémoire une agression contre les Palestinien·nes. Ils confondent ainsi l’utilisation frauduleuse de la mémoire de la Shoah par les gouvernants israéliens avec sa mémoire elle-même.

La référence à la Shoah et à sa mémoire doit demeurer un élément essentiel du combat, non seulement contre l’antisémitisme, mais aussi contre tous les racismes et contre l’extrême droite.

Parmi les 140 signataires : Martine Cohen Sociologue Philippe Corcuff Politiste Janette Habel Politologue Albert Herszkowicz Médecin, Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar) Paula Jacques Ecrivaine Marcel Kabanda Historien Marietou Ken Bugul Ecrivaine sénégalaise Sandra Laugier Philosophe Michael Löwy Sociologue, militant anticapitaliste Philippe Marlière Politiste Fabienne Messica Sociologue, Ligue des droits de l’homme Salima Naït Ahmed Philosophe Jonas Pardo Formateur Jean-Yves Pranchère Philosophe politique Myriam Revault d’Allonnes Philosophe Haoues Seniguer Politiste Benjamin Stora Historien Sophie Wahnich Historienne Michel Wieviorka Sociologue Francis Wolff Philosophe…

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