Alain Zolty (avatar)

Alain Zolty

journaliste et auteur

Abonné·e de Mediapart

10 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 janvier 2016

Alain Zolty (avatar)

Alain Zolty

journaliste et auteur

Abonné·e de Mediapart

Pour qui sonne le glas ?

J’écris ces lignes pour dire à mes petits enfants que je ne me suis pas tu. J’écris ces lignes parce que, enfant, j’ai connu la guerre, celle de l’horreur nazi, celle d’une France qui se déchirait, celle de la délation, du Vel d’hiv, des massacres, de la honte et de la déchéance d’une partie de l’Humanité.

Alain Zolty (avatar)

Alain Zolty

journaliste et auteur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’écris ces lignes en remerciant Mediapart de nous avoir permis, à nous les « sans dent » ( et occasionnellement ce qui en ont), les anonymes impuissants et consternés, de parler, de crier même notre désarrois face à ce fulgurant bond en arrière que nous fait vivre deux hommes, Hollande et Valls, devenus complètement incontrôlables et qui s’arrogent de fait les pleins pouvoirs.

Oui, c’est du pétainisme pur et dur ! Oui, ils s’immergent dans un populisme exacerbé avec une poignée d’irresponsables en mal d’électeurs qui se manifeste et s’enracine au plus haut niveau de l’Etat.  Comment peut-on inscrire dans la constitution la déchéance de la nationalité française applicable à tous les français, sans créer d’apatride, pour un crime qui porterait notamment une atteinte grave à la vie de la Nation ? C’est quoi, ça !

En réponse, on feuillette un Charlie Hebdo  avec, en couverture, un dieu multicarte et armé qui fuit. Ils se sont trompés de Une car l’indignation n’est vraiment pas là mais bien dans le viol annoncé de nos valeurs républicaines et de nos libertés, véritable insulte faite par quelques politiciens aux dépouilles encore brûlantes des caricaturistes, des juifs et de tous ceux qui ont été assassinés depuis janvier dernier et avant.

Gouverner, c’est tenir un cap. Gouverner c’est aussi sauvegarder d’abord son navire. Notre France est un grand vaisseau qui tient sur ses valeurs face à la tempête. Non pas sur la peinture mais sur des liens forts qui nous soudent : l’Etat de droit et les Droits de l’Homme et du citoyen, par exemple. Aujourd’hui, deux fois violés, alors que ce sont elles, ces valeurs,  qui constituent notre vrai protection face au terrorisme des tueurs fous et isolés.

Pourquoi la droite républicaine ne se ressaisit-elle pas ? Elle devrait comprendre qu’elle a soudain le pouvoir de nettoyer les écuries en faisant volte face au nom des Droits de l’Homme et du Citoyen dont elle devrait être la garante. Est-elle aussi bête que les populistes au pouvoir ? Est-elle finalement aussi  débile que les dirigeants du Front National ?

Ainsi, voit-on à la télé un certain Benoist Apparu lancer : la première des libertés c’est la protection des Français. Bravos, pirouettes et cacahouètes.

On entend aussi un Alain Juppé qui bafouille sur la déchéance de la nationalité… tout en prônant littéralement un état policier.

Sarkozy lui, ne sait plus très bien ce qu’il veut : déchéance pour tous ou seulement pour les Bi ? Pourquoi une telle posture brouillée de la part de ces dirigeants à qui l’on demande d’être les garants de nos valeurs républicaines et humanistes ?  Au nom d’une majorité de français qui serait, à un instant X , en faveur de cette mesure de déchéance scélérate et aveugle ? Nous savons tous que l’opinion des Français est aussi changeante que la météo en Bretagne. Un jour les Français acclamaient Pétain, le lendemain De Gaule ? Souvenez-vous !

Maintenant, deux orientations politiques peuvent survenir : soit sortiront du lot des hurleurs de marseillaise en gris, des hommes politiques raisonnables aptes à calmer le jeux, soit les néo fascistes vont poursuivre leur œuvre destructrice en dressant les Français les uns contre les autres. A cet égard, nous pouvons dire que les tueurs de masse fanatisés à la sauce islamique ont jusqu’à présent réussi à transformer notre pays en un Etat policier.

Mais alors il ne manquerait plus qu’une autre fusillade mortelle pour que toute la France bascule dans l’hystérie collective avec une Marine Le Pen sur la Place de la Concorde hurlant un discours du genre Munich 1934.   Peut être qu’une autre tuerie ne sera pas nécessaire après-tout parce jamais je n’ai assisté à un battage aussi incessant,  lancinant et dramatisé des medias sur les malheurs de Marianne face aux attentats islamiques !

Si ça continu sur ce rythme, nous allons nous réveiller en chemise brune et nous lever au pas de l’oie. Alors,  sonnera le glas, mais pour qui ? Attention, les eaux sont minées ! il est fort à parier que quelque soit l’issu du débat, la gauche de l’hémicycle va sombrer à terme avec le locataire de l’Elysée.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.