Il a pourtant renié tellement de promesses depuis qu’il s’est assis aux commandes que l’on peut se demander pourquoi il tient tellement à celle-là et si son équipage et lui sont toujours dans l’avion ?
Que vont-ils inscrire dans la constitution ces tristes sires s’ils survivent au crash ? En l’état, le projet du gouvernement sur la déchéance de nationalité s’applique aux crimes constituant une atteinte grave à la vie de la Nation. De quoi s’agit-t-il ? On n’en sait rien.
Il appartiendra ultérieurement au législateur de préciser quelles sont les infractions qui répondent à cette qualification, étant entendu qu’il ne pourrait s’agir que de crimes en matière de terrorisme et, éventuellement, des crimes les plus graves en matière d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. (extrait du projet de loi)
Ca veut dire quoi, ça ? Cela veut dire que dans un jour prochain (2017) lorsque les populistes hollandistes sécuritaires au pouvoir auront été balayés par d’autres encore plus extrémistes, un simple diktat suffira pour décréter que, par exemple, la lutte organisée contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, est un crime gravissime en matière d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. C’est du déjà vu puisque plusieurs militants écologistes ont été assignés à résidence.
Mais plus gravissime encore, ce projet de loi constitutionnelle scélérat donne un grand coup de pied dans la fragile unité nationale et entérine désormais l’existence d’une « minorité musulmane » encrée en France comme un cancer qu’il faut surveiller sans cesse, voire l’extirper au son de la marseillaise.
Le tout repose sur un socle réglementaire déjà ancien qui joue avec le droit du sol et le droit du sang en matière de nationalité. C’est encore une spécificité française qui cible incontestablement les personnes d’origine maghrébine, les marginalise et les ghettoise.
Il contribue sans aucun doute à maintenir chez eux une posture culturelle et religieuse aux antipodes de la civilisation des Lumières. Il ouvre déjà la voie à la déchéance de la nationalité française et à l’expulsion administrative du territoire.
Petit rappel de la réglementation.
En France, les binationaux sont très rares chez les originaires d'Asie du Sud-Est (moins de 10 %), tandis que plus des deux tiers des millions d’immigrés du Maghreb, le sont.
Quelque 55 % de la poignée d’immigrés de Turquie et 43% de ceux du Portugal combinent la nationalité française et celle de leur pays d'origine (Source Wikipedia/Ined). Ex. : beaucoup d’Algériens exercent leur droit de vote à distance, en Algérie, alors qu’ils résident et travaillent en France et sont de nationalité française.
Un enfant né en France de parents non français n’est pas automatiquement français par le droit du sol. Il lui faudra procéder à de longues démarches pour acquérir la nationalité française s’il la désire avant 18 ans. Jusqu’à 13 ans, cet enfant né en France de parents étrangers n’est pas français. Il jouit de la nationalité de ses parents (le droit du sang à la française). Entre 13 ans et 18 ans, ses parents peuvent solliciter sa nationalisation en entreprenant des démarches pas très simples. Ce n’est qu’à partir de 18 ans qu’il deviendra français automatiquement. Là réside une faille. Ce jeune adulte est français mais il peut conserver en principe la nationalité du pays dont ses parents sont originaires. Par ailleurs, le jeune né en France de parents étrangers, qui remplit les conditions pour acquérir la nationalité française de plein droit à sa majorité, peut la refuser à condition de prouver qu'il possède une autre nationalité. Ce qui amène à dire qu’un enfant né en France peut tout simplement avoir une autre nationalité que française toute sa vie et demeurer expulsable.
Heureusement, les conventions internationales interdisent à la France de créer des apatrides dans le cas ou l’enfant est né de :
1/ parents apatrides (sans nationalité)
2/ de parents inconnus
3 / ou de parents étrangers dont la nationalité ne se transmet, en aucune façon, à l'enfant (ce cas concerne les personnes originaires d'États appliquant le droit dit musulman selon lequel la nationalité ne se transmet pas aux enfants nés en dehors du mariage ou adoptés ou d'États appliquant strictement le « droit du sol » et qui, par conséquent, refusent la nationalité de leur pays aux enfants nés à l'étranger. Ce n’est pas le cas des pays Maghrébins.
La question de l’identité nationale et du malaise identitaire pourrait également se poser pour les 600 000 juifs de France. M. Natanyahu a aimablement rappelé lors de sa participation au « sursaut républicain » du 11 janvier, en présence du président français, sans que celui-ci n’est relevé le propos, que les français de confession juive ( ou qui se reconnaissent comme tels) étaient automatiquement ressortissant israéliens au nom de la Loi du retour. Ce qui leur confère une double nationalité et les places sauf erreur, dans la catégorie des expulsables administrativement dans le cadre de l’état d’urgence. Être un lanceur d’alerte écolo et juif, ça craint ! Alors, est-on maghrébin et/ou français ? turc et/ou français ? portugais et/ou français ? Juif ou français ? En tout cas, la porte est ouverte à ceux qui veulent aller vivre dans le pays de leurs ancêtres. Nous avons fabriqué des exilés permanents.
Pour ma part, Président Hollande, je suis français de naissance, juif par mon père naturalisé français, et de citoyenneté canadienne par adoption. Je suis également militant écologiste antinucléaire. A quand la porte ! Au fait, pourquoi le Canada ou l’Algérie de diraient-ils pas à la France : vos séditieux, vos assassins en puissance, vous pouvez-vous les garder ! Où iront-ils alors ?