Comme aimait le rappeler l’homme d’État français Jacques Chirac, «Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Il faut surmonter les hauts et repriser les bas». En d’autres termes, il y a des heurs et malheurs du genre humain, de la même façon qu’il y a dans la nature des montagnes à gravir aisément et des pentes à dévaler malaisément.
Échelle relative de ténacité
Devrait-il en être autrement, lorsqu’il est possible d’admettre que les déités éternelles ne jouent pas aléatoirement au hasard ? Peut-on d’ailleurs s’estimer heureux s’il n'y avait toujours que « des hauts » et jamais « des bas » dans un monde qui n’est nullement paradisiaque ?
En réalité, dussé-je encourir des malentendus futiles, il n’y a guère de vie idéalement facile ou fatalement difficile, mais une existence sacrificielle de labyrinthe utile, avec des certitudes et des incertitudes, qu’il convient de savoir accepter pour pouvoir évoluer dans la sérénité, maîtriser les moments extraordinaires autant que les instants ordinaires et exploiter les succès sans ignorer les insuccès.
La différence essentielle entre un être bienheureux et un être malheureux se situe chaque fois sur l’échelle relative de ténacité subjective, consistant à vouloir réaliser des ambitions marquées ou des objectifs déterminés, nonobstant d’inéluctables obstacles.
Moralité
Face aux inévitables facilités et aux incontournables difficultés de la vie, il est toujours envisageable de rendre inaliénables la résolution la plus fructueuse et l’abnégation la moins désavantageuse.
La rancœur et la ferveur, générées respectivement par l’anxiété d’être en bas et par la félicité d’être en haut, ne représentent que des degrés de fragilité ou de fermeté qui sont consubstantiels à la volonté.
Alain Boutat
Épidémiologiste,
Économiste et Politiste
Lausanne