En effet, de telles affirmations sont totalement fausses. Le mois de février compte 29 jours dans une année bissextile et 28 jours dans une année commune ou non bissextile. Comme c’est le cas tous les quatre ans, sous réserve de certaines particularités d’années rondes, l’année bissextile ajoute un 29e jour au mois de février et, de ce fait, un 366e jour à l'usuelle période concernée de 12 mois complets.
Trivialité sans originalité
Nous avons vécu une année bissextile en 2024, et nous la vivrons encore en 2028 et en 2032 si nous y serons. Nos descendants à venir l’auront également en 2092, 2096 et 2104. Mais pas à l’année ronde 2100, qui est certes un nombre entier divisible par 4 (525) et par 100 (21), et non par 400 (5,25), enfreignant au passage l’une des règles de l’année bissextile. C’est ainsi que l’année ronde 2000 a été bissextile, tout comme le sera 2400, contrairement à 2100, 2200 et 2300 qui conserveront ipso facto 365 jours dans leurs calendriers respectifs.
Il en résulte qu’un mois de 28 jours dans une année commune, à l’instar de février 2025, contient scrupuleusement quatre semaines pleines. Aussi y a-t-il quatre occurrences de chaque jour, de lundi à dimanche, durant le présent mois. Le récurrent phénomène n’est en rien extraordinaire, mais une sorte de trivialité sans originalité.
Légende hasardeuse
La fiction selon laquelle le mois de février en cours se produirait « une fois en 823 ans », avec une conformation unique des jours de la semaine, est une aberration crasse. En réalité, le faux miracle se produit logiquement lorsque le mois de février est dans une année non bissextile et y débute par le même jour que le mois de mars.
Caractéristique plutôt normale du calendrier solaire, introduit par le pape Grégoire XIII en 1582 et fondé sur le mouvement de la Terre autour de l'étoile la plus proche dans la sphère céleste, la légende hasardeuse du « MiracleIn » illustre la nécessité de se méfier des informations fantaisistes, qui pullulent dans les réseaux sociaux. Les calendriers sont connus d’avance, où chaque configuration est commodément explicable par de simples règles mathématiques.
Alain Boutat
Épidémiologiste,
économiste et politiste
Lausanne