Dans son Livre contenu dans la Bible hébraïque (Tanakh), antérieure aux Écritures chrétiennes du Nouveau Testament, Habacuc appelle Dieu à la rescousse contre les impitoyables Chaldéens, sans doute au cours du règne de Joaquim, roi de Juda (environ 600 av. J.-C.).
Dialogue avec Dieu
Dans son dialogue avec Dieu, le prophète contrarié soulève des questions audacieuses : « Jusqu’à quand, Seigneur, vais-je crier à la violence sans que tu nous en délivres ? Pourquoi me fais-tu voir tant d’injustice ? ». Plus tard, à travers un extrait de louanges poétiques, Habacuc conclut avec dévotion : « Seigneur, tu as choisi et affermi ce peuple ennemi, pour qu’il exécute ton jugement sur nous ! ».
En guise de réponse, le Seigneur lui recommande d’être lui-même vertueux et généreux, accueillant et bienveillant, patient d'esprit et fidèle à la foi, pour accomplir ses desseins d'épanouissement et voir ses requêtes de justice exaucées contre les « pillards » babyloniens.
Moralité
Il n’est pas vain de fustiger les comportements égoïstes et la voracité de personnes qui tiennent le haut du pavé de la « mangeoire » à une époque. Mais l’expérience a montré que si la possibilité d’y accéder se manifeste, les goûts alimentaires des nouveaux convives s’adaptent curieusement aux traditions culinaires auparavant fort vomies.
Alors, il y aurait lieu de suivre la recommandation divine destinée au prophète Habacuc, pour se prendre soi-même en main, s'autocorriger en montrant l'exemple et envisager le progrès salvateur espéré. En réalité, toute société humaine a les élites dominantes qu’elle mérite !
Alain Boutat
Épidémiologiste,
Économiste et Politiste
Lausanne