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Billet de blog 16 décembre 2021

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LECTURE HÉTÉROSEXUELLE DE LA CONDITION HOMOSEXUELLE

Parmi les 195 États reconnus par l’Organisation des Nations Unies (ONU), répartis entre les cinq continents que compte la planète habitée, 70 d’entre eux condamnent légalement les différentes formes de l’homosexualité. Près de la moitié de ces États réprimants se retrouvent en Afrique, où la peine capitale est applicable dans quatre pays pour des « délits d’orientation sexuelle ».

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nonobstant une législation répressive dans le continent d’origine de l’humanité dispersée, l’infraction pénalement définie contre l’ordre « sexuel de  la nature » demeure non seulement une réalité étouffée ou dissimulée de l’homophilie existante, mais également une banalité épanchée ou proclamée de l’homophobie désespérante.

Subconscient ténébreux

Des recherches universitaires, menées notamment en Suisse (Boris Cheval), aux États-Unis (Henry Adams) ou au Canada (Marie Houzeau), établissent qu’une partie significative des homophobes avoués sont assidûment des « gays refoulés », susceptibles de présenter intérieurement « une forte attraction impulsive vers des stimuli homosexuels », mais enclins à se revêtir extérieurement d'une carapace défensive par « l'adoption d’attitudes agressives ».

De surcroît, la jurisprudence criminelle y afférente prouve à suffisance que ceux qui brutalisent ou assassinent des personnes de la minorité ayant des tendances sexuelles différentes de celles des hétérosexuels que nous représentons en majorité (85% en moyenne), sont souvent des individus vautrés dans le déni d’une homosexualité enfouie dans un subconscient ténébreux.

N’est-ce pas alors, pour ces esprits tourmentés, belliqueux ou portés à la tartufferie, une sorte de freudien refus tranché de l’occurrence éventuelle des blocages de leur « libido hétérosexuelle » ? De fait, le psychiatre suisse, Carl Gustav Jung (1875-1961), disciple dissident du neurologue allemand, Sigmund Schlomo Freud (1856-1939), l’a démontré dans sa « psychologie des profondeurs », en tentant de cerner avec acharnement la « réalité obscure de l’âme ».

Exclusive, occasionnelle, latente ou ignorée par les sujets eux-mêmes, l’homosexualité banalement fustigée n’a cessé d’être galvaudée, dans toutes les sociétés et toutes les cultures, depuis la nuit des temps, par le biais prismatique de considérations morales, d’élucubrations cliniques et de croyances polymorphes. 

Innombrables causes complexes

Hormis les motivations inhérentes à des perversités mercantiles ou à des monstruosités magico-rituelles, l’homosexualité réelle ne surgit guère d’un choix personnel ou d’une volonté individuelle, mais plutôt d'innombrables causes complexes non élucidées qui font mystérieusement partie de la nature humaine.

À l’instar de certaines dérives répugnantes de l’hétérophilie, l’homophilie peut constituer une déviation choquante par rapport aux routines érotiques préétablies, mais elle n’est pas scientifiquement réductible à une manifestation pathologique.

Dans ces conditions vérifiables, la stigmatisation des homosexuels véritables est une réflexive anomalie regrettable, sachant que l’orientation sexuelle authentique n’est pas remédiable, au-delà des préoccupations à caractère sociétal et des effets souvent défavorables sur l’équilibre psychique des sujets concernés. 

En faisant litière de la débauche vicieuse et de l'abomination pédophile, l’égalité inaliénable des droits et la tolérance mutuelle des inévitables différences entre les individus constituent des valeurs fondamentales et inébranlables de l’humanisme !

Alain Boutat
Épidémiologiste,
Économiste et Politiste 
Lausanne

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