En dépit des confusions sémantiques faciles, moult esprits véhiculent en diplomatie l’idée fausse d’une équation où la Russie serait aujourd’hui égale à l’ex-URSS, jusqu’au point d’occulter l’existence historique d’autres républiques soviétiques, ayant souvent été fédérées sous la contrainte brutale du long règne totalitaire d’un dirigeant suprême, originaire de la Georgie montagneuse et subtropicale : le supposé « père des peuples et des nations », Iossif Vissarionovitch Djougachvili Staline.
Ambiguïté entre la totalité et les parties
Il subsiste ainsi une persistante ambiguïté entre la totalité et les parties. Il est pourtant scientifiquement établi que « le tout n’est pas réductible à l’une ou l’autre de ses portions », sachant au demeurant que le composé n’est pas nécessairement équivalent à l’addition des composants.
De la même façon que la masse d’un atome n’est pas la somme des grandeurs physiques de ses constituants en neutrons et protons, l’ex-URSS ne saurait être identifiée ou assimilée à l’actuelle Russie du septuagénaire Vladimir Vladimirovitch Poutine.
Sur le plan rigoureusement formel, le polymathe Aristote et d’autres savants physiciens, à l’instar de Fermat, Pascal, Huygens, Bernouilli, Laplace ou Einstein, ont démontré d’abondance les propriétés particulières des touts ensemblistes et de leurs parties.
Monceau des décombres soviétiques
De fait, le plus gros débris des ruines mélancoliques de l'empire impulsé par Vladimir Ilitch Lénine, en l’occurrence la Fédération de Russie, a hérité de considérables prérogatives diplomatiques, hégémoniques et nucléaires en 1991. Et ce monceau des décombres soviétiques compte en sa qualité de puissance significative et singulière dans le concert des nations de la planète bleue. Mais le Grand Ours russe n’a pas été, n’est pas et ne sera jamais l’Union soviétique disloquée il y a plus de 30 ans !
Enfin, selon une certaine intelligentsia qui s'investit allègrement dans la flagornerie active, les rapports de l'Afrique avec la Russie révèleraient une « approche mathématique par itération diplomatique ». Il serait intéressant de savoir quels en sont les axiomes et les hypothèses formulables en s’inspirant de la réalité internationale observable.
Malheureusement, la diplomatie ne s’encombre guère de tels attributs dans les relations entre États intéressés. En effet, elle n'est pas une science dont il importe de réveiller les secrets et de dompter les règles, c'est plutôt un art de représentation et de négociation qui s’exerce à la faveur variable de principes, d’objectifs et de moyens politiques.
Alain Boutat
Épidémiologiste,
Économiste et Politiste
Lausanne