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Billet de blog 31 mai 2022

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LES « DAMNÉS DE LA TERRE » ET LA GUERRE RUSSO-UKRAINIENNE

Au-delà des slogans éculés contre l’impérialisme occidental, la « victoire systémique » initialement attendue des troupes de Vladimir Vladimirovitch Poutine, figure centrale de l’exécutif de la nation russe, ne semble pas aujourd'hui définitivement assurée, après plusieurs semaines d’invasion de l’Ukraine.

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Où en est la « libération du monde du joug néocolonial de l’Occident », proclamée par Sergeï Viktorovitch Lavrov, en mai 2022, dans le cadre de cette expédition tragique, entrée dans son quatrième mois de péripéties militaires aux dommages cruellement collatéraux ?

S’agit-il encore d’une « opération spéciale » qui visait, en février 2022, à protéger bienveillamment la communauté russe de l’Ukraine, à écraser rapidement le « pouvoir nazi » de Kiev et à soumettre majestueusement ses « bras armés de l’OTAN » ? 

N’assiste-t-on pas plutôt à une guerre conventionnelle de suprématie ordinaire, renforcée par le souvenir humiliant de la catastrophe géopolitique, sociale et économique de la dislocation de l’Union soviétique en 1991, avec des similarités dramatiquement constatées en Tchétchénie, en République syrienne ou ailleurs ?

Colosse africain aux pieds d'argile

Dépêchés dans une aventure funeste, il y a lieu d’espérer que les héritiers de la nostalgique Armée rouge, contrariés par des pertes humaines et matérielles considérables, malgré des gains territoriaux dans l’Est de l’Ukraine, ne seront pas disposés à s’aligner en rang d’oignons vers un cataclysme atomique généralisé.

Certes, l’Occident a commis des crimes sur la planète bleue. Il a aussi financé, en Ukraine, par le biais d’organisations non gouvernementales, un ensemble hétéroclite de cliques politiques anti-russes. Mais est-ce une raison hic et nunc pour certains « damnés de la terre » de caresser imprudemment dans le sens du poil un autre acteur désolant de la puissance hégémonique et non eudémonique ?

En ce qui concerne particulièrement le misérable colosse africain aux pieds d’argile, actuellement soumis à de lourdes contraintes économiques et à des pressions polymorphes, il devrait allègrement retrouver sa confiance en lui-même et résolument refuser de s’embarquer pour l’une ou l’autre des croisières de l’apocalypse !

Alain Boutat
Épidémiologiste,
Économiste et Politologue 
Lausanne

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