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Billet de blog 17 octobre 2020

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Kanaky-Calédonie : lire, relire et faire connaître la circulaire Messmer de 1972

Depuis les résultats du deuxième référendum en Nouvelle-Calédonie, la droite coloniale a ressenti le vent de la défaite et l'inéluctabilité de l'indépendance de Kanaky-Calédonie.

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Et ce d 'autant plus que les Kanak ont su rallier à eux, semble-t-il, d'autres océaniens et des non-océaniens de plus en plus nombreux. Aussi cette droite est-elle déjà entrée dans une campagne désespérée soit pour faire annuler le troisième référendum prévu par les accords de Nouméa de 1998, soit pour faire modifier le corps électoral défini par ces mêmes accords. Une manifestation a été organisée en ce sens à Nouméa ces derniers jours afin de rechercher l'appui du gouvernement qui se déclare « neutre », mais qui dans les faits est prêt à soutenir toutes les formules de retardement.

Sur cette question il n'est pas inutile de ressortir et faire largement connaître la directive de 1972 de Pierre Pessmer, alors premier ministre, publiée à plusieurs reprises appelant à clairement envoyer de nouveaux colons, surtout des femmes, pour marginaliser le peuple premeir.

Plus que jamais le peuple kanak a besoin de notre solidarité.

Lettre du 19 juillet 1972, Pierre Messmer, alors Premier ministre, écrit à son secrétaire d’État aux DOM-TOM :

« La Nouvelle-Calédonie, colonie de peuplement, bien que vouée à la bigarrure multiraciale, est probablement le dernier territoire tropical non indépendant au monde où un pays développé puisse faire émigrer ses ressortissants.

Il faut donc saisir cette chance ultime de créer un pays francophone supplémentaire. La présence française en Calédonie ne peut être menacée, sauf guerre mondiale, que par une revendication nationaliste des populations autochtones appuyées par quelques alliés éventuels dans d’autres communautés ethniques venant du Pacifique.

À court et moyen terme, l’immigration massive de citoyens français métropolitains ou originaires des départements d’outre-mer (Réunion) devrait permettre d’éviter ce danger en maintenant et en améliorant le rapport numérique des communautés.

À long terme, la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. Il va de soi qu’on n’obtiendra aucun effet démographique à long terme sans immigration systématique de femmes et d’enfants.

Afin de corriger le déséquilibre des sexes dans la population non autochtone, il conviendrait sans doute de faire réserver des emplois aux immigrants dans les entreprises privées. Le principe idéal serait que tout emploi pouvant être occupé par une femme soit réservé aux femmes (secrétariat, commerce, mécanographie).

Sans qu’il soit besoin de textes, l’administration peut y veiller.

Les conditions sont réunies pour que la Calédonie soit dans vingt ans un petit territoire français prospère comparable au Luxembourg et représentant évidemment, dans le vide du Pacifique, bien plus que le Luxembourg en Europe.

Le succès de cette entreprise indispensable au maintien de positions françaises à l’est de Suez dépend, entre autres conditions, de notre aptitude à réussir enfin, après tant d’échecs dans notre Histoire, une opération de peuplement outre-mer. » 

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