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Billet de blog 22 avril 2025

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Personne ne s'habitue à la guerre.

Muriel Modr artiste plasticienne et poète publie un livre consacré aux dessins d'enfants issus des ateliers auxquels elle a participé en 2003 et 2005 dans les camps de réfugiés de la Bande de Gaza. Les bénéfices de la vente du livre sont entièrement consacré à la campagne education4gaza destinée à soutenir des projets éducatifs, culturels et artistiques dans la Bande Gaza

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Illustration 1
Dessin d'enfant camp de réfugiés de Jabaliya © Muriel Modr

Personne ne s'habitue à la guerre, c'est ainsi que l'éditrice marocaine Kenza Sefrioui intitule l'article qu'elle consacre au livre que l'artiste plasticienne et poète Muriel Modr vient de publier aux éditions la courte échelle.transit, Comme des marque-pages glissés dans nos mémoires. En 2001, Muriel Modr, dans le cadre des Missions Civiles de Protection du Peuple Palestinien, effectue un passage rapide dans la Bande de Gaza, assez pour ce rendre compte de la grande vitalité et de la richesse des activités culturelles et artistiques dans les camps de réfugiés. Elle y rencontre également les animateur.rice.s et militant.e.s de l'Institut Tamer pour l'éducation et Centre palestinien des droits humains qui vont lui permettre de revenir plus longuement en 2003 et 2005 à des ateliers avec les enfants, et les femmes dans les associations et jardin d'enfants des camps de réfugiés Jabaliya, Nouseirat, Boureij, Khan Younis et Rafah. À l'époque, les colonies israéliennes de la Bande de Gaza n'ont pas encore été évacuées et la population est soumise quotidiennement à l'arbitraire des checkpoints, aux tirs des colons et aux destructions de l'armée d'occupation.

En France, elle participe en 2003 à la création à Marseille de l'association Grandir à Gaza, qui pendant 10 ans enverra tous les trimestres quelques centaines d'euros pour entretenir les filtres à eau du jardin d'enfants « Jenine » de Bureij. Elle réalise également une exposition itinérante avec les dessins d'enfants.

En 2024 alors que l'entreprise de destruction systématique par Israël de la bande de Gaza et d'élimination de sa population se poursuit elle propose de rassembler dans un ouvrage les dessins d'enfants et des photographies et de le vendre au profit des projets culturels et éducatifs qui se poursuivent malgré tout dans les ruines et sous les tentes de déplacé.e.s.

Le livre est publié en début d'année et participe à la campagne education4gaza.

Frédérique Guétat-Liviani, éditrice, artiste et poète écrit notamment à son sujet sur le site de Sitaudis

Les médias nous montrent une Palestine sans perspective, sans passé ni futur, aligne des chiffres, ceux des morts, des blessés, des déplacés, sans nous donner de noms, de prénoms. On nous montre des corps morts, pas de visages vivants.

 Le livre de Muriel Modr Comme des marque-pages glissés dans nos mémoires offre un tout autre chemin au lecteur. Il ne parle pas d’actualité, il inscrit la guerre d’aujourd’hui dans une histoire, une permanence, accueille dans ses pages la mémoire d’enfants nés à Gaza à la fin du siècle dernier. L’ouvrage s’ouvre sur l’image floue de trois enfants et sur la phrase : « personne ne s’habitue à la guerre ».

Le livre

Illustration 2
Couverture du livre Comme des marque-pages glissés dans nos mémoires © Muriel Modr

est vendu au profit de educatio44gaza au prix de 15 € dans toutes les librairies indépendantes et sur le site de l'éditeur

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