11 août // Les Crises : Communiqué de presse : EU DisinfoLab, la diffusion scandaleuse d’un démenti mensonger
Après avoir montré des lacunes méthodologiques dans leur étude, puis leur inconscience dans le traitement de données personnelles sensibles et la création d’un fichage politique, puis leur irresponsabilité dans la diffusion publiques de ces données, voilà maintenant que le DisinfoLab donne dans… la Désinformation et les Fake News.
I. Rappel des faits sur le fichage de EU DisinfoLab
Rappelons que l’association belge EU DisinfoLab (créée le 27 décembre 2017) a acheté un accès à Visibrain, applicatif qui lui donne accès à TOUTE la base Twitter. Avec, ils ont récupéré les 247 701 comptes qui ont fait au moins un tweet ou un retweet sur l’affaire Benalla, et ont aspiré un certain nombre d’informations sur les dilatateurs figurant dans la base.
Ils ont alors créé un autre fichier comprenant les 55 000 comptes qui ont produit plus de 7 (re)tweets, et comprenant de nombreuses informations personnelles sensibles auxquelles ce fichier permet d’accéder instantanément. La plupart figurent dans la Biographie du profil (rédigée par l’utilisateur) ; il est à noter que ces informations permettent de faire une recherche ciblée sur un indicateur de religion, d’orientation sexuelle, d’opinion politique, etc., et de faire des regroupements très facilement. Bien que les données soient indiquées publiquement par le titulaire du compte, il faut savoir qu’il n’est pas possible de les retrouver avec une utilisation “classique” du moteur de recherche Twitter (essayez donc de trouver 200 personnes ayant indiqué être bouddhistes dans leur biographie… C’est impossible pour 99 % des utilisateurs). Il faut payer Twitter pour cela.
EU DisinfoLab a ensuite extrait plus de 3 000 profils qui ont produit plus de 200 (re)tweets, avec les informations précédentes auxquelles s’ajoute une classification réalisée par un algorithme qu’ils ont créé qui donne une couleur politique à ces comptes d’opposants (« Souverainiste », « Extrême Droite » ou « France Insoumise »).
Le 5 août, Nicolas Vanderbiest, fondateur d’EU DisinfoLab, a alors diffusé sur Twitter les 2 fichiers (“Data brutes.csv” pour les 55 000 et “ActeursClassés.xlsx” pour le fichage politique), qui ont alors circulé sur Twitter – ne tenant pas compte des demandes pressantes de suppression du fichier
(exemples ici, ici, ici ou ici). Il a fini par supprimer les fichiers 4 jours après, suite à une masse de plaintes à la CNIL, qui s’est saisie du dossier. EU DisinfoLab a alors diffusé, via dl.free.fr, un fichier zip comprenant 2 fichiers « allégés », lien donné sur Twitter (26 fois…) et dans leur étude Benalla, sans données personnelles ni politiques (“Data brutes 1 – 47.xlsx” et “Rumeurs & items.xlsx”), mais comprenant le nombre de rumeurs supposément diffusées par les plus de 3 000 acomptes très actifs, avant de supprimer également ces fichiers sur dl.free.fr le 9 aout à 18h38 (source : étude Benalla DisinfoLab).
II. Nos tweets du 10 août 2018
Afin que chacun comprenne la problématique de ces fichiers 1/ comprenant des masses de données sensibles, certes fournies publiquement (mais de façon discrète, à sa communauté de followers, généralement limitée) et 2/ du fichage politique réalisé par algorithme EU Disinfolab, nous avons réalisé des tweets avec une extraction (que nous avons anonymisée) de certains profils présentant des informations très sensibles :
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III. Le Communiqué EU DisinfoLab du 11 août 2018
Nous avons alors eu la surprise de lire ce communiqué de EU Disinfo Lab :
11/08/2018 : Communiqué de presse – Fausses captures d’écran
Nous remarquons qu’une capture d’écran circule actuellement sur Twitter, Facebook et des sites d’information mettant en cause un des fichiers que nous avons transmis. Sur cette capture d’écran apparaissent des mots surlignés qui feraient penser qu’il y aurait des personnes « gay », « lesbienne », « juifs ». Aucune de ces biographies n’est issue du fichier. Tout un chacun pourra le vérifier simplement en faisant une recherche dans les fichiers. Il pourra constater que :
- Le nombre de tweets affichés sur la capture d’écran est impossible. Seules les personnes avec + de 200 tweets étaient rassemblées.Les localisations ne faisaient pas partie des fichiers que nous avons transmis. Par ailleurs, nous nous étonnons d’une localisation « marié gay en prc »
Par ailleurs, nous rappelons que le premier fichier de 55 000 pseudonymes ne comprenait que les pseudonymes des personnes ayant tweeté sur le sujet et le nombre de tweets. Rien d’autre. Nous regrettons vivement le climat de désinformation qui règne autour de cette affaire et rappelons que, conformément au RGPD, les personnes concernées peuvent faire valoir leur droits d’effacement légitimes en nous contactant par e-mail à droitdacces@disinfo.eu
IV. Fact-checking du scandaleux démenti de Disinfo : “Pourquoi c’est faux”
Vous vous imaginez ce que doit ressentir face à ceci un citoyen lambda qui aurait réalisé le même genre de travaux que nous… Ou tout simplement les twittos fichés qui ont téléchargé le fichier et ont vu de leurs propre yeux ce que DisinfoLab cherche insidieusement à démentir ?
Précisons également que, selon leur site, l’équipe du DisinfoLab est très limitée, que Nicolas Vanderbiest est le cofondateur de l’association, et la seule “caution scientifique” (bien qu’il soit encore étudiant doctorant, diplômé en information et communication). Il a été pratiquement la seule personne à communiquer des informations techniques sur Twitter sur l’étude en cours.
Note : Nicolas Vanderbiest a supprimé de très nombreux tweets “pour cacher ses erreurs” – espérons que la CNIL et la Justice demanderont bien à Twitter l’historique complète de toutes ses suppressions des derniers jours.
Il a donc par ce tweet d’abord partagé publiquement via Dropbox “Data brutes.csv”, le fichier des 55 000 plus gros diffuseurs de Tweets et Retweets (ayant diffusé plus de 7 (re)tweets sur l’affaire Benalla), avec toutes leurs informations personnelles :
Ce fichier qui n’a jamais existé contient ces 14 données en colonne :
l’username / libellé du compte (le @), le nom public, “listed”l’id, la biographie du profil, la localisation, le nombre de followers, le statut vérifié, le nombre de comptes suivis, “listed” (?), le nombre de tweets du compte, la langue, la date de création du compte, le site internet, le nombre de Tweets et Retweets sur Benalla
De plus, au vu la gravité la chose, nous avons organisé un réseau de témoins tiers de confiance pour prouver la véracité de ce fichier, en vue de notre plainte à la CNIL, nous doutant bien que les auteurs finiraient par le supprimer, et étaient probablement capables de nier son existence… #PasDeBol
Et nous avons bien fait, vu qu’il est désormais possible au vu de leurs tweets que DisinfoLab ait détruit détruit les preuves de leurs agissements pour faire échec à l’enquête judiciaire et de la CNIL – nous le verrons. Nous tenons si besoin le fichier à la disposition de la CNIL (avant de bien entendu le détruire).
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VI. Plainte
Le 10 aout, Nicolas Vanderbiest présente ses excuses, retweeté par DisinfoLab.Au vu de tout ceci, on comprendra notre étonnement quand nous avons reçu ce matin, 11 aout à à 9h00, ce message diffamatoire et menaçant de Nicolas Vanderbiest : « Votre tableau montage est faux….Soit vous supprimez tout en précisant publiquement soit ça partira directement en plainte »En réponse, je lui ai fait part de mon étonnement, et je lui ai demandé ce qu’il considérait comme faux.Je n’ai reçu aucune réponse de sa part 8 heures après. Je reste stupéfait, car, non seulement j’ai vu son fichier “Data Brutes.csv”, mais, plus fort, s’il l’a supprimé sur Dropbox (qui est un hébergement en ligne) depuis 3 jours, il se trouve que j’ai toujours dans mon navigateur l’onglet ouvert sur ce même fichier Dropbox (qui n’a pas encore été effacé, n’ayant pas actualisé la page ; et il est impossible de modifier ce fichier).
Du coup, il est bien évident que nous portons plainte contre l’officine EU DisinfoLab pour diffamation :
Vous pouvez participer aux frais de justice par un paiement à notre avocat ici (même modeste). Merci d’avance.