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Billet de blog 31 mars 2018

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L’intérêt général à la casse : Refonder plutôt que réformer

Pierre Rimbert - Monde Diplomatique - : C'est une bataille ritualisée entre des adversaires inégaux. Elle commence toujours ainsi : au nom de la modernité, un gouvernement impose la mutilation du système d’intérêt général créé après-guerre comme un point d’appui pour des conquêtes à venir : le régime général de la Sécurité sociale, les retraites, le statut des fonctionnaires...

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Pierre Rimbert - Monde Diplomatique Avril 2018 - nous livre une nouvelle fois un article précis sur la politique actuelle du gouvernement. Il évoque le manque de créativité et la continuité du discours libéral en évoquant le discours de Pierre Bourdieu aux cheminots grévistes, le 12 décembre 1995. Un discours qui 25 ans après reste aujourd’hui tout aussi véridique.

Pierre Rimbert : "C'est une bataille ritualisée entre des adversaires inégaux. Elle commence toujours ainsi : au nom de la modernité, un gouvernement impose la mutilation du système d’intérêt général créé après-guerre comme un point d’appui pour des conquêtes à venir : le régime général de la Sécurité sociale, les retraites, le statut des fonctionnaires, le secteur nationalisé où les salariés échappent à l’arbitraire du « marché du travail ». Aussitôt, les dirigeants éditoriaux déploient la « pédagogie de la réforme ». La déréglementation serait « inéluctable » puisque nécessaire (ou l’inverse) ; sans appel, car révélatrice du « courage politique » d’un exécutif décidé à contourner le Parlement ; « juste », car pensée pour araser les « privilèges » de ceux qui travaillent dans des conditions un peu moins précaires que les autres. Écrit lors de la réforme de la Sécurité sociale lancée par M. Alain Juppé en novembre 1995, ce scénario réserve aux opposants un rôle bien encadré et tout aussi rituel. Montrer que les « privilèges » ne se situent pas précisément où le gouvernement les désigne, contrer la crécelle médiatique et… défendre les services publics.

Mais que défendre, au juste ? Le 12 décembre 1995, lors d’une réunion publique de solidarité avec les cheminots en grève, le sociologue Pierre Bourdieu avait exposé la nécessité d’empêcher « la destruction d’une civilisation associée à l’existence du service public ». Un quart de siècle plus tard, ces institutions d’intérêt général sont abîmées. Parfois même en ruine. La « main droite » de l’État que forment le ministère de l’économie et des finances, d’une part, et la technocratie patronale, de l’autre, a accompli sa mission. De réformes en privatisations, la part du secteur public dans l’emploi est passée de 19 % en 1985 à 5,5 % fin 2015, avec 791 000 salariés résiduels. Alors que ces entreprises produisaient un quart de la richesse nationale au milieu des années 1980, le chiffre est tombé à moins de 6 % trente ans plus tard. Partout, les directions ont instauré les exigences comptables et la (...)" Cet article est réservé aux abonnés

Aude Lancelin lit le discours aux cheminots de P. Bourdieu en 1995  :

A. Lancelin lit le discours aux cheminots de P. Bourdieu en 1995 + Analyse de C. Girard (FI) © La Luciole Mélenchantée

Le discours complet : 12 décembre 1995 : Discours de Pierre Bourdieu aux cheminots grévistes, Paris

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