LE CRIME DE LA GUERRE
Alejandro Teitelbaum
I. L'attaque terrestre et aérienne décidé par Poutine contre l'Ukraine est un crime international.
Le jugement du Tribunal de Nuremberg du 30 septembre 1946 dit : "Le déclenchement d'une guerre d'agression n'est pas seulement un crime international : c'est le crime international suprême et il ne diffère des autres crimes de guerre qu'en ce qu'il les contient tous".
Il en est ainsi parce qu'il implique des pertes de vies humaines, des destructions, des exodes massifs, des famines, etc.
La prétention de Poutine à justifier l'agression dans le but de "dénazifier" l'Ukraine est totalement inacceptable[1].
À l'occasion de l'agression américaine contre le Nicaragua dans les années 1980 (https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/897 ), la Cour internationale de justice (Nicaragua c. États-Unis (activités militaires et paramilitaires au Nicaragua) - en réponse à l'argument du gouvernement américain selon lequel les droits de l'homme étaient violés au Nicaragua - a déclaré : "... lorsque les droits de l'homme sont protégés par des conventions internationales, cette protection prend la forme de dispositions dans le texte de ces conventions qui visent à vérifier ou à assurer le respect de ces droits". La Cour a ajouté : ... "si les États-Unis peuvent effectivement faire leur propre évaluation de la situation des droits de l'homme au Nicaragua, le recours à la force n'est pas la méthode appropriée pour vérifier et assurer le respect de ces droits..." (paragraphes 267 et 268).
Le fait de l'agression de la Russie est un premier constat, évident même pour les moins informés.
Mais, pour éviter le manichéisme, qui signifie être avec les peuples et contre la guerre, ni avec Poutine ni avec l'OTAN, il faut le mettre en perspective, c'est-à-dire connaître le contexte et prévoir les conséquences, une activité beaucoup plus difficile à mettre en pratique pour la plupart des personnes en Occident, submergés en permanence par la désinformation propagée par les politiciens, les politologues et les "intellectuels" serviteurs du système dominant et canalisé par les oligopoles médiatiques[2].
Le Conseil de défense français - présidé par Macron - qui s'est réuni le 26 février, a pris plusieurs décisions, dont celle - sans donner plus de détails - de prendre des mesures pour lutter contre "la propagande des influenceurs et des médias russes sur le sol européen". Faut-il y voir l'instauration officielle de la censure ?
II. Macron s'est fortement impliqué dès avant l'agression russe afin d’essayer de l’éviter. Mettre un terme aux desseins belliqueux de Poutine, dont l'exigence était que l'Ukraine ne rejoigne pas l'OTAN[3], signifiait négocier avec Poutine, c'est-à-dire lui offrir quelque chose en vue d'une solution pacifique au conflit.
Macron l'a fait ? Le peuple français ne le sait pas. Il ne l'a probablement pas fait, lié par la décision du groupe de pays dirigé par les États-Unis selon laquelle l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est pas négociable.
Macron n'a pas jugé nécessaire d'informer les français du contenu de ses entretiens avec Poutine, ni du contenu des décisions prises dans les instances transnationales comme le G7 et l'OTAN.
Pire, il limite la participation de l'Assemblée nationale et du Sénat à l'écoute d'une lettre de sa part. Il n'y a pas eu de débat ni de vote (https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/le-message-d-emmanuel-macron-au-parlement-sur-l-ukraine-une-procedure-rare-b0719238).
Cette lettre - que les députés ont écouté debout ( !?) - ne dit rien que les parlementaires ne puissent savoir en lisant n'importe quel média public.
Macron a indiqué que les décisions seront prises dans le cadre du G7 et sous l'égide de l'OTAN.
Le G7 n'est pas un organisme international, mais un groupe de discussion composé de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni. La Russie a été exclue du Groupe en mars 2014. Au sein de l'OTAN, les États membres se limitent à entériner les décisions prises à Washington avec l'intervention de la Maison-Blanche, du Pentagone et de la CIA. Ces décisions - qui peuvent affecter les français de diverses manières, y compris l'accélération de leur dégradation du pouvoir d’achat - ne seront apparemment pas soumises à un débat et à un vote au Parlement.
Eschyle, a dit il y a 2500 ans "La vérité est la première victime de la guerre", nous pouvons maintenant ajouter que les institutions de la République sont aussi les premières victimes de la guerre.
III. Les organismes internationaux compétents agissent :
a) le Conseil de sécurité a adopté à une large majorité une résolution condamnant l'agression qui a été bloquée par le veto de la Russie ; b) l'OSCE [4]intervient sur le terrain et c) l'Assemblée générale des Nations Unies se réunira dans les prochains jours sur convocation du Conseil de sécurité pour une session extraordinaire prévue par les articles 20 et 27.2 de la Charte des Nations Unies. Le CS peut le faire par un vote affirmatif de neuf de ses membres, permanents ou non. Dans ce cas, le veto ne s'applique pas.
Ainsi convoquée, l'Assemblée générale peut "discuter de toutes questions relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui sont soumises par tout membre des Nations Unies" (article 11, paragraphe 2). (articles 11(2), 34 et 35 de la Charte) et peut "recommander des mesures pour le règlement pacifique de toute situation" (article 14).
L'Assemblée générale "examine immédiatement la question en vue de faire des recommandations appropriées aux membres pour une action collective"[5].
IV. Il ne fait aucun doute que cette situation dramatique, qui touche en premier lieu tous les peuples d'Europe, se déroule sur fond d´une guerre géopolitique et commerciale dont les acteurs principaux sont les États-Unis, la Chine et la Russie.
Il serait nettement préférable pour les peuples d'Europe occidentale qu'à la place de l'OTAN, instrument au service de la stratégie américaine, les États du continent européen, de l'Atlantique à l'Oural, trouvent une voie de coexistence pacifique et de sécurité globale dans laquelle les échanges technologiques et commerciaux mutuellement bénéfiques pourraient être intensifiés. --
Mais le chemin est long, il faut d'abord que les peuples se débarrassent des gouvernements européens qui font des génuflexions aux USA. Cet assujettissement s'explique en partie par la subordination de ces gouvernements au secteur du capital industriel et financier transnational hégémonisé par les Etats-Unis.
Mais pour résoudre immédiatement la crise actuelle, la solution serait que la Russie rassemble suffisamment de forces internes pour démettre Poutine de ses fonctions et l'internent dans un établissement psychiatrique pour le soigner.-----------------------------------------------------------------------
[1] L'utilisation de cet argument par Poutine n'efface pas le fait qu'un tel problème existe en Ukraine, comme l'ont dénoncé diverses publications et organisations internationales tels que AMNESTY INTERNACIONAL: Les autorités ukrainiennes n’ont jamais pris de mesures efficaces pour empêcher et sanctionner les violences, de plus en plus fréquentes depuis 2015, commises par des groupes d’« extrême droite ». Les victimes de ces violences et de ces menaces, notamment des femmes, des militant-e-s des droits des personnes LGBTI, des militant-e-s de gauche, des familles roms et d’autres personnes et groupes pris pour cible par des membres de groupes d’« extrême droite », restent exposées à des attaques et à des manœuvres d’intimidation et de harcèlement. (https://www.amnesty.org/fr/documents/eur50/8434/2018/fr/)
LES PAYS DU G7 ont envoyé une lettre par l'intermédiaire de leurs ambassadeurs à l'exécutif ukrainien pour exprimer leur inquiétude : "Le G7 est préoccupé par les mouvements politiques extrémistes en Ukraine, où les actions violentes sont profondément inquiétantes". Ils ont affirmé que ces formations "tentent d'usurper le rôle de la police", "intimident les citoyens" et cherchent à "ternir la réputation du gouvernement ukrainien".
(https://www.france24.com/es/20190331-extrema-derecha-elecciones-ucrania-presidenciales).
La OFPRA, un établissement public administratif créé par la loi du 25 juillet 1952. en charge de l'application de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés ha publicado un documento sobre la extrema derecha en Ucrania (https://www.ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/64_didr_ukraine_lextreme_droite_ukrainienne_origines_et_trajectoires_ofpra_03062016.pdf
OFFICE OF THE UNITED NATIONS HIGH COMMISSIONER FOR HUMAN RIGHTS Report on the human rights situation in Ukraine 16 February to 15 May 2016 (https://www.ohchr.org/Documents/Countries/UA/Ukraine_14th_HRMMU_Report.pdf )
Ukraine : une milice d'extrême droite détruit un camp de Roms à la hache (https://www.youtube.com/watch?v=fp6uin3FAJQ)
Le régiment Azov jusqu'à septembre 2014 le bataillon Azov est une unité formée de volontaires ukrainiens et qui est intégrée à la garde nationale de l'UkraineIl est placé sous le commandement du ministère de l'Intérieur d'Ukraine et intégré aux « forces de défense » par l’État-major ukrainien.( https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_Azov)
À l'autre bout de l'échiquier politique, le Parti communiste d'Ukraine a été mis hors la loi en 2015.
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/12/ukraine-communist-party-ban-decisive-blow-for-freedom-of-speech-in-the-country
[2] En annexe à ce texte, nous incluons trois documents qui le complètent : a) Une déclaration de l'Association espagnole pour le droit international des droits de l'homme du 26/2/2022 ; b) La crise ukrainienne : vue de Russie, l'extension de l'OTAN vers l'Est est perçue comme une menace existentielle. 24/2/2022, par Evguénia Madelaine. Ce document, important entre autres parce qu'il est basé sur des documents officiels déclassifiés, qui a été initialement publié dans The Conversation puis sur d'autres sites, a disparu de tous ces sites après quelques jours ; c)Curriculum de l'OTAN.
[3] Accepter que l'Ukraine reste en dehors de l'OTAN, c'est enlever à Poutine le prétexte de poursuivre sa psychose paranoïaque, désormais révélée, du rétablissement de l'empire tsariste. Révélée non seulement par ses actions mais aussi par ses déclarations contre Lénine, l'accusant d'avoir mis en péril la stabilité de l'État en donnant un statut juridique égal à toutes les républiques soviétiques. La Révolution a donné aux États membres de la nouvelle URSS une large autonomie au sein de la fédération. Et la position de Lénine incluait l'octroi à chaque république du droit de faire sécession de l'URSS. Cette position, a déclaré récemment M. Poutine, a condamné l'Union soviétique à la désintégration, qui s'est finalement concrétisée en 1991.La critique de Lénine par Poutine a provoqué des réactions de la part des membres du parti communiste russe. "Ce n'est pas son premier sentiment anticommuniste et l'histoire ne le lui pardonnera pas", a par exemple déclaré le député communiste Sergey Obukhov.
[4] L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), avec ses 57 États participants en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, est la plus grande organisation régionale de sécurité au monde. L'OSCE s'efforce d'atteindre et de maintenir la stabilité, la paix et la démocratie pour plus d'un milliard de personnes par le biais du dialogue politique et de projets sur le terrain.L'OSCE aide à combler les différences et à renforcer la confiance entre les États par le biais d'une coopération en matière de prévention des conflits, de gestion des crises et de réhabilitation post-conflit.(https://www.osce.org/files/f/documents/8/f/35776_0.pdf)
[5] Les décisions de l'Assemblée générale n'étant pas contraignantes, il n'est pas certain que les parties au conflit acceptent une recommandation de l'Assemblée générale. Par exemple, la résolution A/75/L.97 de l'Assemblée générale en 2021, qui demande aux États-Unis de mettre fin à l'embargo contre Cuba, vieux de 60 ans, rejoint les 28 résolutions adoptées chaque année depuis 1992, date à laquelle l'AG a commencé à voter - toujours à une très large majorité - sur cette question.
En 2021, la résolution rejetant l'embargo contre Cuba a recueilli 184 voix pour, deux contre (les États-Unis et Israël) et trois abstentions (Colombie, Brésil et Ukraine). Les États-Unis continuent d'ignorer ces résolutions. Il convient de noter que l'Ukraine s'est abstenue de condamner la plus longue agression économique de l'histoire.
ANNEXES
ASOCIACIÓN ESPAÑOLA PARA EL DERECHO INTERNACIONAL DE LOS DERECHOS HUMANOS
Con estatuto consultivo ante la ONU
Luarca, 25 de febrero de 2022.
UCRANIA: LA PAZ DEBE SER RESTAURADA URGENTEMENTE, LA LEGALIDAD INTERNACIONAL RESPETADA Y LOS DERECHOS HUMANOS PROTEGIDOS.
El 21 de febrero de 2022, la Federación de Rusia reconoció la independencia de la República Popular de Donetsk y de la República Popular de Lugansk, situadas en territorio ucraniano, y luego dispuso el envío de tropas a esas regiones. A esto siguió, el 24 de febrero, la invasión del territorio de Ucrania, así como el bombardeo de objetivos militares en Kiev y otras ciudades. En vista de estas acciones, que marcan el comienzo de una nueva guerra, se hace necesario afirmar, ante todo, que la paz es un derecho humano fundamental cuya implementación no puede estar subordinada a los intereses estratégicos, geopolíticos o de otro orden de los Estados, que son sus principales deudores y tienen la obligación de negociar de buena fe y de solucionar las controversias por medios pacíficos, junto con la obligación legal de abstenerse de recurrir a la amenaza o al uso de la fuerza en las relaciones internacionales, tal y como pone de relieve el proyecto de Declaración Universal sobre el Derecho Humano a la Paz (2019)[6], elaborado por la AEDIDH con la adhesión de más de 700 organizaciones de la sociedad civil.
Dicho proyecto destaca en su preámbulo la obligación de arreglo pacífico de las controversias internacionales y la de no recurrir a la amenaza o al uso de la fuerza contra la integridad territorial o la independencia política de cualquier Estado, establecidas en los párrafos 3 y 4 del artículo 2 de la Carta de las Naciones Unidas. También hace un llamamiento a la implementación proactiva de la resolución 2625 de la Asamblea General, que contiene la Declaración relativa a los principios de derecho internacional referentes a las relaciones de amistad y de cooperación entre los Estados de conformidad con la Carta de las Naciones Unidas. “Todo Estado se abstendrá de cualquier acción dirigida al quebrantamiento parcial o total de la unidad nacional e integridad territorial de cualquier otro Estado o país”, dice esa Declaración de 1970. También dispone que “Todos los Estados arreglarán sus controversias internacionales por medios pacíficos, de tal manera que no se pongan en peligro ni la paz y la seguridad internacionales ni la justicia”. Por tanto, al tratar de resolver pacíficamente las controversias, no deberían los Estados prescindir de la aplicación de las normas y principios del Derecho Internacional, a fin de alcanzar una solución conforme a Derecho.
Además, en el marco del principio de la igualdad soberana de los Estados, la Declaración subraya que “cada Estado goza de los derechos inherentes a la plena soberanía”, que “la integridad territorial y la independencia política del Estado son inviolables”, y que “cada Estado tiene el deber de cumplir plenamente y de buena fe sus obligaciones internacionales y de vivir en paz con los demás Estados”.
En la resolución 68/262, “Integridad territorial de Ucrania”, aprobada el 27 de marzo de 2014, días después del referendo celebrado en Crimea y la ciudad de Sebastopol el 16 de marzo sin contar con la autorización de Ucrania, la Asamblea General “afirma su determinación de preservar la soberanía, la independencia política, la unidad y la integridad territorial de Ucrania dentro de sus fronteras reconocidas internacionalmente” y, al mismo tiempo, exhorta a todos los Estados a que desistan y se abstengan de cometer actos encaminados a quebrantar total o parcialmente la unidad y la integridad territorial de dicho Estado, incluidos los intentos de modificar sus fronteras mediante la amenaza o el uso de la fuerza u otros medios ilícitos, a la vez que insta a todas las partes a que procuren alcanzar de inmediato una solución pacífica mediante el diálogo político directo, actuando con moderación y absteniéndose de “adoptar medidas unilaterales y hacer declaraciones que enardezcan los ánimos y puedan aumentar las tensiones”. El contenido de la resolución tiene también estrecha relación con la situación en Donetsk y Lugansk.
Por otro lado, el Consejo de Seguridad, mediante la resolución 2202 (2015), hizo suyo el “Conjunto de medidas para la aplicación de los Acuerdos de Minsk”, firmado el 12 de febrero de 2015, acogiendo la Declaración de los presidentes de Rusia, Ucrania, Francia y la canciller de Alemania en apoyo de las medidas acordadas, y “el compromiso permanente” que establece con la aplicación de los Acuerdos. La Organización para la Seguridad y Cooperación en Europa (OSCE), con el apoyo del Grupo de Contacto Trilateral (Unión Europea, Ucrania, Federación de Rusia), asumió el rol de ayudar en el proceso respectivo, según lo convenido.
La Misión Especial de Observación de la OSCE ha registrado innumerables violaciones del alto el fuego en la zona de Donbás entre el 18 y el 20 de febrero de 2022. A pesar de estas violaciones y el incumplimiento de ciertas obligaciones previstas en los Acuerdos de Minsk, estos siguen siendo aplicables, más allá de la pretensión de Rusia de no ser parte en ellos, aunque parecen languidecer.
En la sesión de la Asamblea General que ha comenzado el 23 de febrero de 2022 casi todos los Estados condenaron las acciones de Rusia, a excepción de China. En la misma sesión, el secretario general de las Naciones Unidas dijo que “una cosa está clara”, y es que “la decisión de la Federación de Rusia de reconocer la llamada ‘independencia’ de las regiones de Donetsk y Luhansk, y las acciones que le han seguido, son violaciones de la integridad territorial y la soberanía de Ucrania y son incompatibles con los principios de la Carta de las Naciones Unidas”.
El representante de Rusia informó en la reunión extraordinaria del Consejo de Seguridad celebrada el 21 de febrero de 2022 que, de conformidad “con los acuerdos firmados hoy por las Repúblicas Populares de Donetsk y Lugansk, las funciones de mantenimiento de la paz en sus territorios serán desempeñadas por las Fuerzas Armadas de la Federación Rusa”. Es evidente, entonces, que las entidades reconocidas no son independientes de cualquier otro Estado existente, pues han delegado en el Estado que reconoce la función esencial de mantener la paz en sus territorios, lo que pone en duda, incluso, su capacidad de observar las prescripciones del derecho internacional, con lo cual dos de los elementos de la definición de reconocimiento de Estados del Instituto de Derecho Internacional (Bruselas, 1936) están ausentes. Por lo demás, si bien el reconocimiento de Estados es un acto libre y discrecional, existen límites a la discrecionalidad: la observancia de las normas imperativas de derecho internacional (por eso la Asamblea General exhorta en la resolución 68/262 a todos los Estados a no reconocer ninguna modificación del estatuto de Crimea sobre la base del referendo en cuestión) y la verificación de los elementos del Estado en el ente reconocido. En este caso va de suyo que las Repúblicas Populares han sido proclamadas en contravención del ius cogens, con intervención del Estado que las ha reconocido, y resulta notorio que no se ha respetado el restante límite a la discrecionalidad.
El proyecto de Declaración Universal sobre el Derecho Humano a la Paz de la sociedad civil aquí mencionado refleja en su preámbulo que “la paz y los derechos humanos tienen una relación simbiótica, pues la paz es condición para la plena realización de otros derechos humanos, y cuando se disfrutan los derechos humanos la consecuencia es la paz”. Por ende, resulta paradójico que la Potencia ocupante en Crimea se haya presentado inicialmente ante la comunidad internacional como garante de la paz en el este de Ucrania, especialmente a la luz de las resoluciones 71/205, 72/190, 73/263, 74/178 y 75/192. Esta última, en línea con las anteriores, deplora que la Federación de Rusia desoiga las repetidas solicitudes y exigencias de la Asamblea General e incumpla la providencia de la Corte Internacional de Justicia de 19 de abril de 2017 sobre medidas provisionales en el caso Ucrania c. Federación de Rusia, y condena el constante y total incumplimiento de sus obligaciones dimanantes de la Carta de las Naciones Unidas y del derecho internacional en relación con su responsabilidad jurídica respecto del territorio ocupado, incluida la obligación de respetar el derecho interno ucraniano y los derechos de todos los civiles. Junto con ello, condena todos los intentos de la Federación de Rusia de legitimar o normalizar su tentativa de anexión de Crimea, así como las violaciones, los abusos y las medidas y prácticas discriminatorias de las autoridades de ocupación contra los residentes de la Crimea temporalmente ocupada.
Por su parte, la resolución de la Asamblea General 75/29, de 7 de diciembre de 2020, que ha venido a sumarse a las resoluciones 73/194 y 74/168, “insta a la Federación de Rusia, en su calidad de Potencia ocupante, a que retire sus fuerzas militares de Crimea de inmediato, por completo y sin condiciones, y ponga fin sin demora a su ocupación temporal del territorio de Ucrania”.
La Federación de Rusia venía alegando que la ampliación de la OTAN hacia países de Europa del Este, incluyendo una futura incorporación de Ucrania, constituye una amenaza a su seguridad nacional, y a su vez las preocupaciones de seguridad de Estados que en su momento formaron parte de la Unión Soviética se basan en señales que perciben en el Kremlin. Ahora, al anunciar las nuevas acciones, Vladimir Putin dijo en un mensaje televisado que “las repúblicas populares de Donbás se dirigieron a Rusia con una solicitud de ayuda” y que en ese sentido decidió “llevar a cabo una operación militar especial” con el objetivo de “proteger a las personas que han sido objeto de abusos, de genocidio por parte del régimen de Kiev”.
En relación con estos argumentos, vale recordar lo señalado en el párrafo 139 del Documento Final de la Cumbre Mundial 2005: “La comunidad internacional, por medio de las Naciones Unidas, tiene también la responsabilidad de utilizar los medios diplomáticos, humanitarios y otros medios pacíficos apropiados, de conformidad con los Capítulos VI y VII de la Carta, para ayudar a proteger a las poblaciones del genocidio, los crímenes de guerra, la depuración étnica y los crímenes de lesa humanidad. En este contexto, estamos dispuestos a adoptar medidas colectivas, de manera oportuna y decisiva, por medio del Consejo de Seguridad, de conformidad con la Carta, incluido su Capítulo VII, en cada caso concreto y en colaboración con las organizaciones regionales pertinentes cuando proceda, si los medios pacíficos resultan inadecuados y es evidente que las autoridades nacionales no protegen a su población del genocidio, los crímenes de guerra, la depuración étnica y los crímenes de lesa humanidad”.
No hay que perder de vista que la seguridad, desde la perspectiva del derecho humano a la paz, es una seguridad con rostro, porque “las personas tienen el derecho a la seguridad humana, lo que incluye libertad frente al miedo y frente a la necesidad” (art. 6.1, del proyecto de Declaración mencionado). En este preciso momento, miles de personas están sufriendo inseguridad humana y su situación, y la de muchas otras personas, empeorará en la medida que el conflicto siga escalando.
A propósito de la concepción de seguridad centrada en las personas, es oportuno citar un párrafo de la Declaración política aprobada en la Cumbre por la Paz Nelson Mandela (2018): “Reconocemos que el mundo ha cambiado considerablemente desde la fundación de las Naciones Unidas y que la paz nos sigue eludiendo en la actualidad. Nosotros, los dirigentes del mundo actual, asumimos más que nunca la responsabilidad especial por nuestras palabras y acciones al forjar un mundo liberado del temor y la miseria. Los conflictos nacen de la mente de los seres humanos y somos nosotros los que podemos encontrar soluciones sostenibles para lograr una paz duradera, hoy y para las generaciones futuras. Reconocemos la importancia de hacer frente a las amenazas a la paz y la seguridad mundiales, incluidos los desafíos a la primacía del multilateralismo”.
El empeño por preservar esferas de influencia, recuperarlas o establecerlas en determinados espacios geopolíticos en desmedro de la influencia de otra potencia, no puede relegar la necesidad cada vez más imperiosa de respetar y proteger los derechos humanos, incluido el derecho a la paz, así como las normas y principios del derecho internacional humanitario. Lo que el mundo necesita, más que esferas o zonas de influencia, es el establecimiento de zonas de paz y zonas libres de armas de destrucción masiva, como propone el proyecto de Declaración Universal del Derecho Humano a la Pazen el marco del derecho al desarme (art. 4). Tales zonas ya existen en distintas regiones del mundo, pero todavía el hemisferio Norte está en deuda en la materia.
A partir de todas estas consideraciones, la AEDIDH condena enérgicamente los actos de agresión cometidos por la Federación de Rusia mediante la invasión del territorio de Ucrania y los bombardeos de objetivos militares, que se suman a las acciones llevadas a cabo tras el reconocimiento de la independencia de las regiones de Donetsk y Lugansk y constituyen graves violaciones del derecho humano a la paz, e insta a los Estados involucrados, así como a las organizaciones internacionales actuantes, a no adoptar medidas que por sus repercusiones directas o indirectas puedan contribuir a un mayor agravamiento de la situación y dar lugar a nuevas violaciones de derechos humanos, entre ellos el derecho humano a la paz y el derecho a la seguridad humana. Hace también un llamado a retomar la vía diplomática para la solución del conflicto y a cumplir estrictamente las resoluciones pertinentes de la Asamblea General y del Consejo de Seguridad, así como las obligaciones que derivan de los demás instrumentos internacionales relativos a la cuestión de que se trata.--------------------------------------------------
[6] http://aedidh.org/wp-content/uploads/2019/07/Declaraci%C3%B3n-Universal-DHP-14.7.19.pdf
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Crise ukrainienne : vue de Russie, l’extension de l’Otan vers l’Est est perçue comme une menace existentielle
11h19 , le 22 février 2022 , modifié à 21h40 , le 24 février 2022
- Par
- Evguénia Madelaine
Au-delà des préoccupations historiques et identitaires, ce qui motive la Russie avant tout dans l’affaire ukrainienne, c’est la crainte de voir un jour des missiles de l'Otan installés dans ce pays.
Afin de rassurer les Occidentaux, la Russie a proposé aux États-Unis et à l’OTAN des traités prévoyant un renoncement à l’élargissement à l’Est et un retour à la situation sécuritaire issue de la fin de la guerre froide. Moscou souligne que, en contrepartie de la dissolution du Pacte de Varsovie, les Occidentaux avaient verbalement promis à Mikhaïl Gorbatchev de ne pas élargir l’OTAN aux pays anciennement appelés « pays de l’Est », sauf à l’Allemagne réunifiée.
Des documents déclassifiés, américains, soviétiques, allemands, britanniques et français, publiés par les Archives de la sécurité nationale de l’Université George Washington témoignent de l’assurance donnée par le secrétaire d’État américain de l’époque James Baker au numéro 1 soviétique, lors de leur rencontre le 9 février 1990 : sur l’expansion de l’OTAN, Baker avait annoncé que l’Alliance n’avancerait « pas d’un pouce vers l’est » . Or, cette promesse n’a pas été tenue.
Les Russes posent avec insistance cette question : pourquoi l’OTAN n’a-t-elle pas été dissoute au même moment que le Pacte de Varsovie ? L’OTAN avait été créée pour contrer l’URSS ; or celle-ci n’existe plus.
Vu de Moscou, l’OTAN a avancé de 500 km vers l’Est ; et cela fait donc trente ans que les Russes considèrent qu’ils ont été trahis et méprisés.
Un rapport de force politique et militaire
Aux yeux des Russes, les Occidentaux ont profité de leur faiblesse pour se rapprocher dangereusement de leurs frontières. Cette progression otanienne n’aurait certainement pas été possible si la Russie s’était trouvée en position de force. Dès lors, pour Moscou, la cause est entendue : les Occidentaux ne respecteront les Russes que si ceux-ci affichent leur force.
D’où le récent déploiement de militaires russes aux frontières ukrainiennes, dont l’objectif semble avant tout politique – il s’agit d’inciter la partie adverse à négocier. Pour l'instant, malgré la montée des tensions et dans son discours en tout cas, la Russie martèle qu’elle n’envisage pas sérieusement d’envahir l’Ukraine , comme vient encore de l’affirmer l’ambassadeur russe à l’ONU.
Le cauchemar de Vladimir Poutine est de voir sa frontière occidentale complètement verrouillée par une OTAN qui se serait élargie à l’Ukraine. De son point de vue, dans un tel scénario, c’est l’existence même de la Russie qui serait menacée. Lors de la conférence de presse du 7 février 2022 consécutive à son entrevue avec Emmanuel Macron, le président russe a développé sa vision des choses :
« L’OTAN est loin d’être une organisation pacifique ; ce n’est pas une organisation politique, mais militaire, regardez ce qu’elle a fait, depuis la chute de l’URSS en 1991, en Yougoslavie, en Irak, en Syrie, en Libye… sans respecter le droit international, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU ! »
Avant d’ajouter :
« Si l’Ukraine intègre l’OTAN, elle attaquera la Crimée qui fait partie de la Fédération de Russie. […] Vous voulez que je fasse la guerre à l’OTAN ? Bien sûr que non ! […] C’est pour cette raison qu’on a annoncé nos propositions pour un processus de négociation. »
Moscou exige donc que l’OTAN mette fin à toute activité militaire en Europe de l’Est, y compris en Ukraine, dans le Caucase et en Asie centrale, ne déploie aucun missile à moyenne ou à courte portée près du territoire russe, n’effectue aucun exercice/entrainement militaire impliquant plus d’une brigade militaire dans une zone frontalière convenue, et signe un accord en vertu duquel ni la Russie ni les États-Unis ne puissent déployer d’armes nucléaires en dehors de leurs territoires nationaux. L’objectif principal annoncé par les Russes est que les États-Unis reviennent à la table des négociations.
L’Ukraine comme ultime limite
La Russie souhaite aujourd’hui le retour à la situation qui prévalait en Europe en 1997, avant les élargissements successifs de l’OTAN à 14 ex-pays de l’Est (1999-2020). Ce qui ne suppose pas l’annulation de l’adhésion à l’Alliance de ces pays, mais pose l’exigence de l’arrêt de l’élargissement de cette structure à proximité des frontières russes, et l’abandon de la politique dite « de la porte ouverte » .
Pour justifier ces exigences, les Russes évoquent le document d’Istanbul de 1999 et la Déclaration d’Astana de 2010 – deux documents de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) rédigés sur la base des accords d’Helsinki signés en 1975 . Ces textes stipulent que chaque pays a le droit de choisir des alliances et de conclure des accords avec qui il veut, mais que les États « ne renforceront pas leur sécurité au détriment de celle des autres ».
La Russie, qui considère précisément que les pays ayant rejoint l’OTAN après la fin de la guerre froide ont renforcé leur sécurité au détriment de la sienne, argumente ainsi ses requêtes : « Vous avez installé les lanceurs de missiles Tomahawk jusqu’à nos frontières. Nous ne tolérerons plus cette situation, car le temps de vol de ces missiles vers la Russie, en provenance de l’Ukraine ou des Pays baltes est estimé à 7-10 minutes, voire 5 minutes pour les systèmes hypersoniques ! »
Ce bras de fer intervient dans un contexte où, selon la Russie, le retrait des États-Unis, intervenu en 2019, du Traité sur les Forces Nucléaires à portée Intermédiaire (FNI) , qui interdit le déploiement de missiles terrestres d’une portée maximale de 5500 kilomètres, est de nature à déclencher une course aux armements nucléaires .
Une seule voie : la négociation
Malgré les craintes actuelles, il existe toutefois un motif de croire à une résolution pacifique actuelle, puisque Vladimir Poutine lui-même n’a pas manqué de souligner , il y a quelques jours :
« Nous devons trouver un moyen de garantir les intérêts et la sécurité de tous les participants à ce processus : l’Ukraine, les pays européens et la Russie… J’espère qu’à la fin, nous trouverons cette solution, même si ce n’est pas facile, nous en sommes conscients. »
Les Russes et les Américains s’entendront sur certains sujets ; chacune des deux parties s’efforcera de sauver la face. C’est certainement pour cette raison que les Américains ont demandé aux Russes que leur réponse ne soit pas rendue publique , de la même façon qu’ils n’avaient pas rendu publics leurs échanges avec Moscou lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. Au final, il convient d’espérer que la voie de la diplomatie triomphera…
Evguénia Madelaine , Maître de Conférences, Docteure en Etudes Slaves, enseignante chercheuse, spécialisée en géopolitique et en langues slaves, Université Littoral Côte d'Opale, Institut catholique de Lille (ICL)
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original .-----------------------------------------------------------
LE CURRICULUM DE L'OTAN
Alejandro Teitelbaum
Avec la disparition du bloc soviétique et du Pacte de Varsovie de 1955, dissous en 1991, on pensait que l'OTAN allait également disparaître. Mais ce ne fut pas le cas : quatorze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN, portant le nombre de ses membres de 16 à 30 aujourd'hui, complétant ainsi un encerclement étroit autour de la Russie.
Et si l'Ukraine rejoint l'OTAN, la distance entre la frontière russe et l'OTAN, qui était de plusieurs centaines de kilomètres il y a trente ans, sera réduite à zéro.
Et la Russie a des raisons de s'inquiéter si cela se produit.
Car l'OTAN n'est pas un voisin confortable pour plusieurs raisons.
L'action de l'OTAN, qui était théoriquement défensive, est devenue clairement offensive et dépasse les territoires de ses États membres.
L'élargissement de l'OTAN est, avant tout, une affaire pour les fabricants d'armes, car les nouveaux États membres doivent s'adapter aux "normes" militaires de l'OTAN et moderniser leurs armements en les achetant aux États-Unis ou à certains pays d'Europe occidentale.
En 1996 , a été créé le Comité américain pour l'élargissement de l'OTAN, une organisation privée regroupant des personnalités politiques influentes et d'anciens responsables américains ayant des liens avec Lockheed pour faire pression en faveur de l'intégration des pays d'Europe de l'Est dans l'OTAN et pour promouvoir l'achat d'équipements militaires auprès des usines d'armement américaines auprès des dirigeants de ces États.
Le passage de l'OTAN à un statut offensif extraterritorial a marqué le début de sa participation à des agressions armées caractérisée par la violation systématique s de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 [7].
Les deux dernières décennies ont eu lieu la guerre du Golfe (plusieurs dizaines de milliers de morts civils), la guerre contre la Yougoslavie[8], la guerre contre l'Irak[9] (plusieurs centaines de milliers de morts civils) et la guerre en Afghanistan.
La conséquence de ces activités de l'OTAN et/ou de certains de ses États membres (les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne en premier lieu) a été la dislocation de plusieurs États, le déplacement de millions de personnes dans une détresse totale et son "effet collatéral", la "crise migratoire" et ses milliers de morts.
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[7] Crime d'agression et crimes de guerre : a) attaques contre la population civile ; b) utilisation d'armes interdites ; c) bombardements massifs et prolongés ; d) destruction d'infrastructures civiles.
[8] L'intervention des grandes puissances pour mettre fin aux violations des droits de l'homme en Yougoslavie a conduit aux accords d'octobre 1998 qui ont permis le déploiement de 1 300 observateurs internationales dans la région, mais les parties au conflit ne respectaient que partiellement les accords. Lors de la réunion de Rambouillet, début 1999, on progressait péniblement vers un règlement pacifique jusqu'à l'arrivée de Madeleine Allbright, secrétaire d'État de Clinton, qui a mis fin aux négociations et l'OTAN a immédiatement commencé à bombarder la Yougoslavie, dont les 1300 observateurs internationaux ont dû s'échapper sous une pluie de bombes "humanitaires".
En mai 1999, un groupe international d'avocats –dont je faisais partie- ont déposé une plainte contre les dirigeants de l'OTAN auprès du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie contre tous les dirigeants individuels des pays de l'OTAN et les responsables de l'OTAN elle-même qui a finalement été rejetée. Lawyers Charge Nato Leaders Before War Crimes Tribunal . A group lawyers from several countries has laid a formal complaint with the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia against all of the individual leaders of the NATO countries and officials of NATO itself (.http://www.eroj.org/urbiorbi/Yugoslavia/mandel.htm) .Les atrocités commises contre la population civile sont détaillées dans une annexe à la plainte.
[9] Colin Powell a été utilisé à son insu pour justifier l'agression contre l'Irak. Le 5 février 2003, alors que les États-Unis ont lancé leur intervention militaire en Irak, Colin Powell monte à la tribune de l’ONU pour défendre l’opération. Devant le Conseil de sécurité, il énumère une liste de menaces, dont la présence supposée d’armes de destruction massive et d’armes bactériologiques en Irak.Le secrétaire d’État présente des photos satellites, évoque des prototypes de laboratoires mobiles spécialisés dans la recherche biologique, des bunkers, des usines d’armes chimiques. Chacune des déclarations que je fais aujourd’hui s’appuie sur des sources, des sources solides », avait affirmé Colin Powell.
La « guerre préventive » américaine est lancée en mars 2003, sans approbation de l’ONU.
En 2013, dans un entretien à L’Obs , Colin Powell a aussi commenté les faits : « Depuis que j’ai découvert qu’un grand nombre d’informations que l’on m’avait fournies étaient inexactes, je ne cesse de me demander : qu’aurais-je dû faire pour éviter cela ? » Il s’est justifié : « Ce n’était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais à ce que je disais.