LE MEURTRE DE HICHEN MARAOUI, UN CRIME RACISTE.
Alejandro Teitelbaum
Il ne s’agit pas d’un événement isolé, mais plutôt d’un fait qui a des multiples déterminations.
I. Une bonne partie des Français sont racistes : antimusulmans, anti-africains ou antisémites.
C'est le résultat de différents facteurs :
a) de grandes figures de la littérature française ont distillé dans leurs œuvres une culture raciste ;
b) Les idéologies et les cultures dominantes depuis des décennies ont une composante raciste, qu’elle soit manifeste ou enveloppée dans un discours philosophique ou scientifique de « haut niveau ».
c) Avec la participation de la droite et de l'extrême droite au gouvernement et de l’extérieur de celui-ci (RN) et l'oligopole médiatique à son service, le racisme est actuellement une idéologie d'État. Ce dernier n’est pas le fruit du hasard. C'est une nécessité pour l'État capitaliste actuel, qui agit préventivement comme une dictature, pour réprimer les luttes ouvrières et populaires, qui vont inévitablement s'accroître d'une manière ou d'une autre contre la misère et l'oppression croissantes imposées par le système dominant.
L’un des ingrédients de la dictature de la bourgeoisie est la désignation d’un «bouc émissaire ». Dans l’Allemagne d’Hitler, c’étaient les Juifs. Dans la France du XXIe siècle, ce sont les musulmans. Les actions violentes d’une minorité de ces derniers ont alimenté le discours du Pouvoir et créé la peur dans une partie de la population et leur réaction irrationnelle de racisme antimusulman.
III. LE MEURTRE DE HICHEN MARAOUI
Le Gouvernement porte la responsabilité directe de ce crime raciste.
Le tueur a exprimé publiquement ses idées et intentions meurtrières dans les médias et auprès de ses voisins pendant longtemps, sans aucune réaction préventive de la police ou du système judiciaire. C’est exactement le contraire de ce qui arrive à ceux qui dénoncent le génocide du peuple palestinien, qui sont accusés de soutenir le terrorisme et immédiatement poursuivis.
Retallieau tente désormais maladroitement de dissimuler son implication criminelle par des déclarations stridentes, relayées et justifiées par les monopoles médiatiques et leurs porte-paroles.
Le parquet a qualifié l'incident de crime raciste et de terrorisme.
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un crime raciste.
Concernant la qualification du terrorisme. Je n'ai pas été trop surpris d'entendre dans une émission télévisée sur le sujet, qu'un journaliste "spécialiste" du terrorisme affirmait que ce crime n'est pas couvert par la loi française.
Article 421-1 du Code pénal-Modifié par LOI n° 2016-819 du 21 juin 2016 - art. 1. Constituant des actes de terrorisme, lorsqu'elles sont intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour mais de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, les infractions suivantes…
Il est courant que divers « spécialistes » des médias fassent de fausses déclarations, par ignorance et/ou mauvaise foi, pour tromper l’opinion publique.
Nous ne savons pas si le meurtrier d'Hichen Maraoui se proposait « troubler gravement l'ordre public » comme le prévoit l'article 421.1 du Code pénal.
Quoi qu'il en soit, c'est « l'ordre public » actuellement en vigueur en France qui favorise les crimes racistes comme celui dont nous parlons.
On pourrait donc conclure que l'assassin de Maraoui n'a pas perturbé l'ordre public existant, mais a plutôt contribué à le consolider.
Complété par des projets gouvernementaux tels que la suppression des sursis et peines plus fermes, la censure préalable sur les réseaux sociaux, la prison de haute sécurité en Guyane, etc.