LA FRANCE DOIT QUITTER L’OTAN – UKRAINE: EXIGER UN IMMÉDIAT CESSEZ-LE FEU
Alejandro Teitelbaum
I. L'OTAN peut être définie comme une organisation criminelle multi-étatique dirigée par le gouvernement américain[1] et gérée par le Pentagone et la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis, dont leurs membres commetent en toute impunité et de manière répétée –agissant individuelement ou groupés- des violations des droits de l'homme, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité[2], avec la participation directe d'organisations terroristes et mafieuses.
Le premier Secrétaire Général des Nations Unies, Trygve Lie, avait déjà déclaré à propos de l'OTAN que "si les gens acceptent que des alliances régionales remplacent la sécurité collective, l'espoir d'une paix durable sera sérieusement compromis"[3].
Il convient d'ajouter que la composition du Conseil de sécurité – inchangé depuis 75 ans - avec ses cinq membres permanents disposant d'un droit de veto, constitue un obstacle majeur à la création d'un système mondial de sécurité collective.
Le traité de l'Atlantique Nord, qui a créé l'OTAN, a été signé en avril 1949 par douze pays. Au cours des années suivantes, quatre pays ont adhéré, et plus récemment autres quatorze pays[4]. Le Traité a été l'institutionnalisation politico-militaire de la guerre froide[5] et du colonialisme et néocolonialisme à l'échelle mondiale.
Le 21 février 1966, lors d'une conférence de presse à Paris, le Président Charles de Gaulle rend publique la sortie du command integré de l'OTAN, tout en réaffirmant l'Alliance atlantique avec les États-Unis : « la France considère, qu’encore aujourd’hui, il est utile à sa sécurité et à celle de l’Occident qu’elle soit alliée à un certain nombre d’États, notamment à l’Amérique, pour leur défense et pour la sienne dans le cas d’une agression commise contre l’un d'eux ». Il avance plusieurs arguments pour justifier le retrait, qui dérivent du fait que la signification de l'Alliance a changé depuis 1949 : « Rien ne peut faire qu’un traité reste valable intégralement quand son objet s’est modifié ». Il développe cinq arguments, le premier :Une situation nouvelle amoindrit la menace des pays du bloc de l'est :« En raison de l'évolution intérieure et extérieure des pays de l'Est, le monde occidental n'est plus aujourd'hui menacé comme il l'était à l'époque où le protectorat américain fut organisé en Europe sous le couvert de l'OTAN ».
Sous les gouvernements qui se sont succédés après de Gaulle, cette orientation a changé jusqu'en 2007, le président Sarkozy a décidé de réintégrer la France dans le commandement intégré de l'OTAN[6].
II. Avec la disparition du bloc soviétique et du Pacte de Varsovie de 1955, dissous en 1991[7], on pensait que l'OTAN disparaîtrait également, mais ce le contraire qui s'est produit: 18 pays européens ont rejoint l'OTAN, dont le nombre de membres est passé de 12 en 1949 à 30 actuellement plus trois États candidats : Suède, Finlande et Ukraine, complétant ainsi un encerclement étroit autour de la Russie[8]. L'action de l'OTAN, qui était théoriquement défensive, est devenue offensive et a dépassé les territoires de ses États membres.
III. L'ELARGISSEMENT DE L'OTAN A ÉTÉ D'ABORD ET AVANT TOUT UNE AFFAIRE POUR LES PLUS GRANDS MANUFACTURIERS D'ARMES AMÉRICAINS, car les nouveaux États membres doivent s'adapter aux "normes" militaires de l'OTAN et moderniser leurs armements en les achetant aux États-Unis.
En 1996, a été créée le Comité américain sur l'élargissement de l'OTAN, une organisation privée regroupant des personnalités politiques influentes et d'anciens responsables ayant des liens avec Lockheed Martin et le Gouvernement des États-Unis. Sa mission: travailleur en faveur de l'intégration des pays d'Europe de l'Est dans l'OTAN et promouvoir auprès des dirigeants de ces États l'achat d'équipements militaires dans les usines d'armement américaines[9].
L'AGRESSION DE LA RUSSIE CONTRE L'UKRAINE A DOPÉ ENORMEMENT L'INDUSTRIE DE L'ARMEMENT.
Pour financer cette industrie florissante, l'Allemagne et le Japon, avec des budgets militaires jusqu'ici relativement modérés, les ont considérablement augmentés et Macron a annoncé le doublement du budget militaire français, qui passe de 200 à 400 milliards.
La réticence du gouvernement allemand à autoriser l'envoi de chars lourds Leopard en Ukraine a conduit à une réunion de 54 nations - le 23 janvier 2023-, présidée par le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin, dans la base aérienne USA de Ramstein, Allemagne, dans le but de faire pression sur le gouvernement allemand pour qu'il change de position, ce qui a finalement été obtenu le 25 janvier. Elisabeth Borne a applaudi la décision allemande.
La note discordante de la réunion a été les déclarations du chef de l'armée américaine, le général Mark Milley. Il a prévenu qu'il sera "très difficile" pour les forces ukrainiennes d'expulser les troupes russes de leur territoire en 2023. Mark Milley a ajouté aux craintes que l'agression ne prenne pas fin cette année, en déclarant aux journalistes qu'il était irréaliste que l'Ukraine gagne la guerre. Il a déclaré que de nombreux dirigeants européens pensaient que le seul moyen de mettre fin au conflit était la négociation. Il a expliqué que de "violents combats" se déroulaient encore dans de grandes parties de l'Ukraine, les lignes de front s'étendant de Kharkiv, deuxième ville du pays, à Kherson au sud, et à Bakhmut au nord-est, où la Russie affirme avoir regagné du terrain. "C'est plus ou moins une ligne de front statique pour le moment, sauf à Bakhmut et Soledar, où il y a une action offensive significative des deux côtés."C'est une quantité importante de territoire et dans ce territoire, il y a encore beaucoup de forces russes dans l'Ukraine occupée par la Russie", a-t-il ajouté. "Donc, d'un point de vue militaire, je maintiens que cette année, il serait très, très difficile d'expulser militairement les forces russes de chaque centimètre carré de l'Ukraine occupée par la Russie".
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que la Russie ne montrait aucun signe de préparation à la paix et que tout portait à croire qu'elle se préparait à une longue guerre. Il a ajouté qu'il était urgent d'accroître l'aide militaire pour que l'Ukraine remporte la victoire et libère les territoires occupés. "Il est probable, comme dans la plupart des conflits, que cela se termine à la table des négociations, mais il est important de savoir que ce qui se passe pendant les négociations sera directement lié à la situation sur le terrain, c'est pourquoi nous devons livrer plus d'armes à l'Ukraine maintenant ».
Stoltenberg a remercié le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, pour l'exemple donné par les États-Unis en fournissant une aide militaire très importante à l'Ukraine. Le Secrétaire général a déclaré que les Alliés devaient accélérer la production d'armes et de munitions et reconstituer rapidement leurs stocks. Il a noté que l'alliance travaillait en étroite collaboration avec l'industrie pour répondre à ces besoins, et que l'approvisionnement serait un point important de l'ordre du jour de la réunion des ministres de la défense de l'OTAN en février. (Voir : https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_210927.htm
Cette dernière phrase montre explicitement la stratégie des États-Unis, le patron de l'OTAN, et de ses gouvernements vassaux : prolonger la guerre le plus longtemps possible au profit du complexe militaro-industriel, sans se soucier de la destruction de l'Ukraine et des centaines de milliers de morts ukrainiens et russes. Et du côté occidental le bilan de l’intervention d’USA est : «zéro killed» (OK) et des affaires très rentables avec le gaz de schiste et d'autres produits vendus a des prix faramineux.
V. DEPUIS UN SIECLE, L'OBJECTIF STRATEGIQUE DES PUISSANCES OCCIDENTALES EST D'ENCERCLER LA RUSSIE ET NEUTRALISER SON INFLUENCE AU-DELÀ DE SES FRONTIÈRES
La guerre en Ukraine est - avec des variations - la continuation d'une confrontation entre les puissances occidentales et la Russie qui a commencé avec la Révolution Soviétique de 1917-18.
À l'époque, il s'agissait de la crainte des grands États capitalistes à une vague révolutionnaire mondiale qui renverserait le système en place. Au fil du temps, il s'est transformé en une confrontation entre des blocs géopolitiques structurellement capitalistes et peu différenciés dans leur contenu politique (des démocraties de façade avec des composants fascisants et un programme expansionniste et violent à l'échelle mondiale - notamment des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France - d'une part, et un régime autoritaire avec des visées expansionnistes de l´autre part).
Eric Toussaint écrit :
« L’appel [1918] du gouvernement soviétique à réaliser la révolution partout dans le monde, combiné à sa volonté de mettre fin à la guerre, à la répudiation des dettes réclamées par les puissances alliées et aux mesures de nationalisation, décida les dirigeants occidentaux à se lancer dans une action massive d’agression contre la Russie soviétique afin de renverser le gouvernement révolutionnaire et de restaurer l’ordre capitaliste. L’intervention étrangère commença pendant l’été 1918 et se termina fin 1920 quand les capitales occidentales constatèrent leur échec et durent reconnaître que le gouvernement soviétique et l’armée rouge avaient repris le contrôle du territoire. Catorce pays participèrent avec des troupes à cette agression. La France envoya 12 000 soldats (en mer Noire et au Nord), Londres en envoya 40 000 (principalement au Nord), le Japon 70 000 (en Sibérie), Washington, 13 000 (au Nord avec les Britanniques et les Français), les Polonais, 12 000 (en Sibérie et à Mourmansk), la Grèce 23 000 (en mer Noire), le Canada 5300 . À noter que l’intervention japonaise se prolongea jusqu’octobre 1922. Selon Winston Churchill, ministre de la guerre dans le gouvernement britannique, les troupes étrangères alliées atteignirent 180 000 soldats »[10].
L'intervention étrangère ayant été vaincue en 1920, la stratégie occidentale reste la même, avec des variations selon les circonstances. La première a consisté en promouvoir l'attaque de l'Allemagne contre l'URSS, en consentant au réarmement allemand, en refusant les offres de l'URSS de former une alliance défensive contre le régime nazi[11] et en concluant un pacte avec Hitler à Munich en 1938[12].
La transition de l'OTAN vers un statut d'offensive extraterritoriale a marqué le début de sa participation à des agressions armées caractérisées par la violation systématique de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, d'autres conventions internationales relatives aux droits de l'homme et du droit humanitaire international .
La CIA a apporté à l'OTAN son expertise en matière de coups d'État, d'assassinats de personnalités publiques et d'autres crimes commis sur tous les continents.
EN AFRIQUE, la decolonisation politique n´a pas empeché la continuité du pillage du continent de la part des grandes puissances. Des liders tels que Patrice Lumumba en République Démocratique du Congo, Amílcar Cabral en Guinée-Bissau, Kwame Nkrumah, en Ghana, Jomo Kenyatta en Kenya et Tomas Sankara au Burkina Faso ont émergé, qui se sont battus pour une voie indépendante pour leurs peuples, à l'encontre des intérêts des anciens métropoles et de ses grandes entreprises. Tous ont été renversés et Lumumba, Cabral et Sankara assasinés[13]. La France et d’autres pays européens – tous membres de l´OTAN- ont mis le savoir-faire de leurs services d´intelligenc pour l’élimination de ces dirigeants populaires.
VIII. Dans les dernières décennies ont eu lieu la guerre du Golfe (plusieurs dizaines de milliers de morts civils)[14], la guerre contre la Yougoslavie[15], la guerre contre l'Irak ou douxième guerre du Golfe (plusieurs centaines de milliers de morts civils)[16] la guerre en Afghanistan et la guerre en Libye avec la participation de la France, les Etats Unis, la Grande Bretagne et le Canada, cordonnées par l’OTAN.
La conséquence de ces activités de l'OTAN et/ou de certains de ses États membres (principalement les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne) a été la dislocation de plusieurs États, le déplacement de millions de personnes dans une détresse totale et son "effet secondaire", la "crise migratoire" avec ses milliers de morts noyés.
IX. LES PRÉCÉDENTS
1943 - Les États-Unis débarquent en Europe pour y rester.
Lorsque l'armée américaine débarque en Sicile en 1943 pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement militaire allié des territoires occupés (AMGOT), dirigé par le colonel américain Charles Poletti, a travaillé en étroite collaboration avec la mafia et les propriétaires fonciers siciliens pour contrôler la nouvelle administration civile, empêcher les communistes d'accéder aux fonctions publiques et combattre par tous les moyens le mouvement croissant des paysans sans terre, comme l'illustre le massacre perpétré contre les paysans de Portella della Ginestra[17].
ANNÉES 1970-80 - L'OTAN ET LA "STRATÉGIE DE LA TENSION" EN ITALIE
Les années 1970 et 1980 ont été marquées par une série d'attentats terroristes en Italie, notamment ceux de la Piazza Fontana à Milan en décembre 1969 (17 morts et 90 blessés), à Brescia le 25 mai 1974 (8 morts et 102 blessés), dans le train Italicus le 4 août 1974 (12 morts et 45 blessés) et dans la Gare de Bologne le 2 août 1980 (85 morts et 200 blessés).
L'objectif évident était de déstabiliser les institutions démocratiques consolidées par le "compromis historique" entre les deux partis ayant la plus grande représentation nationale à.
l'époque, la Démocratie chrétienne et le Parti communiste, qui s'est terminé par l'assassinat - en 1978 par les Brigades rouges - du leader de la Démocratie chrétienne, Aldo Moro, l'un de ses promoteurs les plus déterminés.
L'historien Philippe Foro, auteur de "L'Affaire Moro" (Ed. Vendémiaire), écrit : "Mais le président de la Démocratie chrétienne avait aussi gagné de nombreux adversaires parmi ceux qui condamnaient sa politique de "compromis historique" avec le PCI : au sein de l'OTAN, des services secrets italiens, du monde politique...".
Les services de renseignement italiens (dont les liens avec la CIA sont bien connus) à tout fait pour qu'Aldo Moro ne soit pas retrouvé vivant après son enlèvement par les Brigades rouges.
Aldo Moro, avec le compromis historique, a mis dans l'embarras la classe politique italienne (qui l'a abandonné à son sort) et a inquiété les États-Unis.
Des enquêtes judiciaires, dont celle du juge Guido Salvini, ont montré que des agents de la CIA avaient été impliqués dans les attentats de la Piazza Fontana, commis par des groupes d’extrême droite. Le juge Salvini a expliqué, dans une entrevue du 11 décembre 1999, qu'il avait décelé l'implication de la CIC, une des composantes de la CIA, chargée du domaine militaire. Dans une petite ferme d’un village de la campagne vénitienne nommé On, fonctionnait ce qu’on appela la « santabarbara » où « Un agent infiltré des services américains, expert en explosifs, y enseignait la fabrication de bombes. On y entrait sans rien et on en ressortait avec une bombe. Ce trafic était dirigé par un agent des services américains». L'enquête s'est poursuivie et il a été possible d'identifier l'homme qui a fabriqué la bombe : Carlos Digilio, recruté par l'US Office Strategic Service pendant la guerre et qui a continué à collaborer avec les services américains jusqu'en 1978, comme le souligne Salvini lui-même dans son livre La maledizione di Piazza Fontana. L'indagine interrotta. I testimoni dimenticati. La guerra tra i magistrati. Novembre 2019, pag 528.
Le tribunal de première instance, en charge du cas de l’attentat à la gare de Bologne, prononça le jugement en juillet 1988 qui condamnait, entre autres, Lucio Gelli, chef de la Loge Propagande 2, et deux membres du SISMI (le service de sécurité militaire italien). En juillet 1990, la chambre d’appel de Bologne, à la stupeur générale, annula la sentence de première instance.
Ferdinando Imposimato, avocat, magistrat et homme politique italien, président honoraire de la Cour de Cassation, s'est occupé, notamment, de la lutte contre la mafia, la camorra et le terrorisme. Il a fourni des preuves solides de l'implication de l'OTAN, par le biais de la CIA, de Gladio, de la mafia et de groupes terroristes, dans la stratégie de tension en Italie. « …de terribles meurtres et massacres avaient commencé, œuvre d'une structure secrète créée aux États-Unis par des puissances maçonniques, qui, par l'intermédiaire de la CIA (services secrets américains), qui utilisait la mafia italienne et le terrorisme, commettait des massacres et des assassinats de magistrats, de policiers, de carabiniers et le meurtre de citoyens innocents… En août 1990, le Premier ministre italien Giulio Andreotti révèle à la Chambre des députés l'existence d'une organisation paramilitaire, Gladio Stay Behind. La fonction officielle de Gladio, selon Andreotti, était de défendre l'Italie contre une éventuelle invasion de l'Union soviétique. Mais nous verrons que les objectifs étaient bien différents. Andreotti et le ministre de l'Intérieur Francesco Cossiga étaient les chefs du Gladio en Italie. La Commission parlementaire sur les exécutions extrajudiciaires a établi la vérité sur la véritable nature de cette mystérieuse association : Gladio - Stay Behind ne servait pas à défendre l'Italie contre une éventuelle invasion de l'Union soviétique ; il s'agissait d'une association illégitime dirigée par la CIA (Central Intelligence Agency) qui contrôlait les services secrets italiens et occidentaux. Tous les membres de Gladio avaient une habilitation de sécurité de l'OTAN. Mais l'OTAN était aussi l'entité d'où provenaient les explosifs utilisés pour tous les massacres commis en Italie ».(Traduit de l’italien).
(http://ferdinandoimposimato.blogspot.com).
La description détaillée de ces événements sanglants en Italie se trouve dans le livre de Ferdinando Imposimato, La Repubblica delle stragi impunite (Newton Saggistica) (édition italienne).
COLLABORATION INTERNATIONAL DANS LES “VOLS SECRETS DE LA CIA”.
Ambassadeur Francis X. Taylor, coordinateur de la lutte anti-terroriste du Département d’Etat des Etats-Unis, novembre 2001: «Les alliés de l’OTAN ont décidé de fournir aux Etats-Unis la vaste gamme de mesures d’assistance que nous leur demandions, à savoir l’usage illimité de leur espace aérien, l'installation de bases, de ports maritimes, le soutien logistique, le renforcement de la sécurité des forces américaines en Europe, l’échange de renseignements et des avions équipés de systèmes d’alerte précoce. ». Taylor ajoutait: « Nous utilisons des programmes de formation pour aider à combattre le terrorisme à l’étranger et aider les Américains qui vivent et voyagent à l’extérieur du pays. Le programme d’aide anti-terroriste (ATA) du département d’Etat, dans le cadre duquel nous assurons la formation du personnel étranger chargé de la sécurité et de l’application des lois, est l’un des principaux éléments de cet effort”. Le premier paragraphe du texte qui précède anticipe ce qui est devenu aujourd’hui de notoriété publique : le consentement des gouvernements européens à permettre ce qu’on a appelé les « vols secrets de la CIA », y compris l'utilisation de prisons secrètes dans quelques pays européens, entre autres, en Pologne et Roumanie [18].
AUTRES ACTIVITÉS CRIMINELLES DES ÉTATS MEMBRES DE L’OTAN.
1953-Coup d'État en Iran, avec la participation del Secret Intelligence Service (SIS), britanique (MI 6) et de la CIA,.. contre le gouvernement de Mossadegh, qui avait nationalisé le pétrole, allant ainsi à l'encontre des intérêts de l'Anglo-Iranian Oil Company. En 2013, soixante ans après le coup d'Etat, la CIA a reconnu pour la première fois, dans des documents déclassifiés, avoir ochestré ce putsch. https://www.liberation.fr/planete/2013/08/20/la-cia-reconnait-avoir-orchestre-le-coup-d-etat-iranien-de-1953_925833/
1955-1975. Guerre de Vietnam. Environ deux millions de morts. L'agent orange, considéré comme la plus toxique des dioxines, a été largement utilisé au Vietnam de 1962 à 1971 par l'US Air Force. L'objectif était de défolier les forêts denses pour découvrir les cachettes et les voies d'approvisionnement de l'ennemi (Vietcong). En outre, des avions et des hélicoptères ont été utilisés pour pulvériser les terres agricoles afin de priver les Vietcongs de leur nourriture. Les forces américaines ont effectué plus de 6 000 missions pendant la guerre avec les différents défoliants. Les défoliants utilisés étaient contaminés par la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzodioxine (TCDD). La TCDD est considérée comme la plus toxique des dioxines. Même trois générations après l'utilisation de la TCDD, de nombreux nouveau-nés naissent avec de graves malformations. La TCDD a également un effet tératogène, c'est-à-dire qu'elle endommage le fœtus dans l'utérus. Même trois générations après son utilisation, de nombreux bébés au Vietnam naissent avec de graves malformations ou maladies. L'agent orange a été fabriqué et fourni aux forces armées américaines par, entre autres, les sociétés américaines Dow Chemical et Monsanto.
AMÉRIQUE LATINE ET CARAIBES[19]
Pendant des décennies, les États-Unis ont encouragé, financé et soutenu tous les coups d'État en Amérique latine et toutes les dictatures qui ont dévasté le sous-continent latino-américain, ou sont intervenus directement avec leurs forces armées. Et ils on commis et oucommandés des assasinats des personalités[20]
Les peuples latinoaméricains ont souffert et souffrent encore. En témoignent des séquelles qui se sont traduits en centaines de milliers d’assassinats, de disparus et de torturés. Elles sont imputables en grande partie aux quelque 60000 militaires formés à cette fin à l’Ecole des Amériques [21] et ont eu lieu avec la complicité démontrée du Conseil national de sécurité, du Comité 40 (chargé des opérations secrètes) et de l’Agence centrale de renseignement (CIA) des Etats-Unis.
1954. GUATEMALA. Une action militaire promue par les États-Unis et financé par la United Fruit contraint le président constitutionnel du Guatemala, Jacobo Arbenz –qui menait une politique de reforme agraire- à démissionner. Plus de 9 000 sympathisants du gouvernement de Jacobo Arbenz sont assassinés ou emprisonnés dans les mois qui suivent. La réforme agraire est abrogée et l'United Fruit récupère non seulement les terres dont elle avait été expropriée mais également des dizaines de milliers d'hectares de terres en friche qui avaient été distribués aux paysans.
1961. CUBA. Le débarquement de la baie des Cochons.Tentative d'invasion militaire de Cubapar des exilés cubains soutenus par les États-Unisen avril 1961. Planifiée sous l'administration de Dwight D. Eisenhower, et organisée par la CIA, l'opération fut lancée au début du mandat de John F. Kennedy. Elle visait à faire débarquer à Cuba, le 17 avril 1961, environ mille quatre cents exilés cubains recrutés et entraînés aux États-Unis par la CIA. Leur objectif était de renverser le nouveau gouvernement cubain établi par Fidel Castro, qui menait une politique économique défavorable aux intérêts américains.
Embargo des États-Unis contre Cuba , économique, commercial et financier, mis en place le 3 février 1962 à la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines. L'embargo est officiellement toujours en place, ce qui en fait le plus long embargo commercial de l'époque contemporaine.
1963. REPUBLIQUE DOMINICAINE. Juan Bosch est élu président de la République Dominicaine lors des premières élections libres après la dictature de Trujillo. Le gouvernement Bosch a immédiatement lancé des réformes sociales et politiques en faveur des secteurs les plus vulnérables de la population : ouvriers, paysans, femmes, etc. En septembre 1963, il est renversé par une rébellion militaire. En avril 1965, une autre rébellion civico-militaire dirigée par le colonel Camaño tente de rétablir Bosch dans ses fonctions. Mais les Etats-Unis mettent fin à l'insurrection en envoyant 42.000 "Marines" sur le territoire dominicain.
1964. BRÉSIL. Joao Goulart est élu président du Brésil en septembre 1961, tente quelques réformes sociales. Ses réformes lui valent l'hostilité d'une partie des classes moyennes, des milieux d'affaires et des États-Unis, qui financent massivement l'opposition en vue des élections législatives de 1962. L'administration Johnsonsoutient en 1964 une campagne de presse anti-Goulart. Il est renversé par un coup d'État militaire, apuyé par la CIA,en mars 1964.
1973. CHILI. Le gouvernement est renversé, entraînant la mort du président Salvador Allende, des milliers de morts et de disparus et des assassinats de personnalités civils et de chefs militaires fidèles au gouvernement se suivent.
L'implication de la société transnationale International Téléphone and Telegraph (ITT) dans la promotion et le financement du coup d'État a été amplement démontrée, tout comme l'implication directe du gouvernement américain et de sa Central Intelligence Agency (CIA)[22].
ANNÉES 1980.NICARAGUA. L’appui logistique des Etats-Unis, aux activités terroristes perpétrés contre le gouvernement sandiniste de Nicaragua dans les années 1980, ont été l’objet d’une sentence condamnatoire prononcée par la Cour internationale de justice de La Haye le 26 juin 1986[23].
1983. INVASION DE LA GRENADE, État indépendant situé dans les petites Antilles, d'une force militaire réunissant des soldats des États-Uniset de plusieurs nations des Caraïbes. Faisait suite à plusieurs années de tensions politiques entre la Grenade et les États-Unis, et a été déclenchée par le coup d'Étatayant mené au renversement et à l'exécution du Premier ministre grenadien, Maurice Bishop. Le 25 octobre 1983, les États-Unis, la Barbade, la Jamaïque et les membres de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) envoyèrent une flotte et débarquerent des troupes sur l'île, écrasèrent les troupes grenadiennes et cubaines et renversèrent le gouvernement militaire d'Hudson Austin. Cette opération mit fin au Gouvernement révolutionnaire du peuple, régime d'orientation communiste en place à la Grenade depuis 1979. L'opération, menée en dehors de tout mandat du Conseil de sécurité de l'ONU, causa la mort d'une centaine de personnes et fut condamnée par un vote de l'Assemblée Générale des Nations unies.
1989. LORS DE L'INVASION DU PANAMA, les bombardements de l'aviation américaine ont causé la mort de 2000 civils et la destruction totale du quartier populaire de "Los Chorrillos" en 48 heures.HAITI. Lorsqu’Aristide, premier Président de l’histoire haïtienne élu démocratiquement, accéda au Gouvernement d’Haïti en février 1991, il proposa d’augmenter le salaire minimum de 1.76 dollars à 2.94 dollars par jour. L’Agence américaine pour le développement international (USAID) critiqua cette initiative en disant que cela signifierait une grave distorsion du coût de la main d’œuvre. Les sociétés états-uniennes installées à Haïti (soit la quasi totalité des sociétés étrangères) soutinrent l’analyse de l’USAID et, avec l’appui de la CIA, préparèrent et financèrent le coup d’Etat contre Aristide de septembre 1991. Comme la réaction internationale (l’embargo) et le chaos interne paralysaient le travail des entreprises états-uniennes à Haïti, les troupes de ce pays rétablirent Aristide au gouvernement en 1994 tout en assurant en même temps l’impunité et une retraite confortable aux chefs militaires auteurs du coup d’Etat.
Les forces armées des Etats-Unis, qui intervinrent à Haïti avec l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies, se sont emparées dans le pays de la documentation relative aux violations des droits humains commises par la dictature militaire et, probablement, des preuves de l’intervention de la CIA. Les autorités des Etats-Unis continuent à détenir ces documents, malgré les protestations qui leur ont été adressées à de multiples occasions.
En 2004, le scénario de 1991 se répéta : réélu en 2001, Aristide se retrouva dénigré politiquement, assiégé économiquement par les Etats-Unis et asphyxié par le Fonds Monétaire International. Cette fois-ci, son expulsion fut orchestrée par les Etats-Unis, avec la France comme second violon, et légitimée ex post facto par le Conseil de sécurité. Aristide avait de plus commis l’imprudence de réclamer à la France la rétrocession de l’« indemnisation » qu’Haïti avait payée au XIXème siècle, estimée en valeur actuelle à 21 milliards de dollars[24].
XII. Maintenant la France se révèle être une participante vassal d'une organisation criminelle internationale, une situation qui ne semble pas inquiéter les politologues de service et la plupart des partis politiques.
EN CONCLUSION : les classes populaires, travailleurs et retraités, sont qui, s’appauvrissant, financent avec leurs faibles revenus et avec l'inflation, l'enrichissement exponentiel des milliardaires et, dans la guerre, ce sont aussi les pauvres qui apportent les morts. S'ils survivent, ils doivent travailler plus longtemps pour augmenter les profits des riches.
Zelenski demande maintenant des avions de chasse et des missiles à longue portée. Biden et Scholz lui disent non. Macron, dit que « par définition, rien n'est exclu". Il faut craindre que Zelenski, avec des avions et des missiles à longue portée, attaque des cibles sur le territoire russe et conduit le monde au bord de l'apocalypse nucléaire.
ENSEMBLE AVEC LE COMBAT CONTRE LA REFORME RETROGRADE DES RETRAITES, L’EXIGENCE D’UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT, LE DÉBUT DES NÉGOCIATIONS ENTRE LES BELIGERANTS ET QUE LA FRANCE QUITTE L'OTAN, DOIVENT FAIRE PARTIE DES LUTTES POPULAIRES.
Bibliographie
Danièle Ganser, Les Armées Secrètes de l'OTAN - Réseaux Stay Behind, Opération Gladio et Terrorisme en Europe de l'Ouest , Résistances, 2011.
Ce livre raconte comment, après la seconde guerre mondiale, la CIA et le MI6 britannique mirent en place des armées secrètes anti-communistes dans tous les pays d'Europe de l'Ouest, et par quels processus ces réseaux Stay-Behind de l'OTAN s'allièrent dans certains pays à des groupes terroristes d'extrême droite, avec des conséquences particulièrement tragiques.
Fernando Hernández Holgado, Historia de la OTAN. De la guerra fría al intervencionismo humanitario. Los libros de la Catarata. Madrid. Année 2000
Amélie Zima, L'OTAN . Que sais- je?, avril 2021.
[1] Le leadership américain au sein de l’Otan n’est contesté par personne.
Face à la menace russe, l’Otan révise ses plans, Le Figaro, 3 février 2023.
[2] Attaques contre la population civile; meurtres, tortures, enlèvements et disparitions forcées ; emploi d’armes telles que des bombes à fragmentation, mines antipersonnel formellement interdites, bombes "faucheurs des marguerites", bombes thermiques et des bombes revetus d’uranium appauvri qui, lorsqu'elles explosent, libèrent des particules radioactives qui contaminent l'environnement et les personnes.
[3] Fernando Hernández Holgado. Historia de la OTAN. De la guerra fría al intervencionismo humanitario. Los libros de la Catarata. Madrid. Año 2000, pag. 35.
[4] Membres fundateurs: Belgique, Canada, Danemark, États-Unis, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni. Les autres pays membres sont : Grèce et Türkiye (1952), Allemagne (1955), Espagne (1982), Hongrie, Pologne et Tchéquie (1999), Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie (2004), Albanie, Croatie (2009), Monténégro (2017) et Macédoine du nord (2020). La Suède et la Finlande ont demandé leur adhésion, mais celle-ci est bloquée par l'opposition d'Erdogan et d'Orban. Erdogan, en véritable démocrate et humaniste, exige qu'en paiement de son acceptation, la Suède viole le droit international et lui remet les réfugiés kurdes qui se trouvent dans ce pays.
Les relations entre l'Ukraine et l'OTAN commencent en 1992. L'Ukraine a souhaité obtenir un plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN (MAP) en 2008. Les projets d'adhésion à l'OTAN ont été abandonnés par l'Ukraine à la suite de l'élection présidentielle de 2010 au cours de laquelle Viktor Ianoukovitch, qui a préféré garder le pays « neutre », a été élu président. Au cours des manifestations de l'Euromaïdan, Ianoukovitch fuit l'Ukraine en février 2014. Le gouvernement d'intérim Itatseniuk qui arrive au pouvoir déclare d'abord, en référence au statut de non-aligné du pays, qu'il n'envisage pas d'adhérer à l'OTAN. Cependant, à la suite de l'invasion militaire russe en Ukraine en 2014 initiant la guerre du Donbass et des élections législatives d'octobre 2014, le nouveau gouvernement fait de l'adhésion à l'OTAN sa priorité. Le 21 février 2019, la Constitution de l'Ukraine est modifiée, les normes sur le cap stratégique de l'Ukraine pour l'adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN sont inscrites dans le préambule de la Loi fondamentale, (trois articles) et des dispositions transitoires. Lors du sommet de Bruxelles de juin 2021, les dirigeants de l'OTAN réitèrent la décision prise lors du sommet de Bucarest de 2008 selon laquelle l'Ukraine deviendrait membre de l'Alliance avec le plan d'action pour l'adhésion (MAP) en tant que partie intégrante du processus et le droit de l'Ukraine de déterminer son propre avenir, sa politique étrangère, sans ingérence extérieure. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_l%27OTAN_et_l%27Ukraine)
[5] Le commencement de la guerre froide est datée le 5 mars 1946, avec le discours prononcé par Winston Churchill au Westminster College, de Fulton (Missouri), en présence du président Truman, qui est resté célèbre par la dénonciation du « Rideau de fer ». Ce discours énonce aussi l'idée d'une « relations spéciale » entre les peuples anglophones, et un plus vaste programme d'organisation du monde.
[6]Voir: https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/pdf_2018_02/20180322_1802-Factsheet-NATO-Command-Str.pdf.
Une lecture utile pour connaître la position des partis politiques et des personnalités françaises sur la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN:
[7] Formée après la Seconde Guerre mondiale et constituée par l'URSS, la Pologne, l'Allemagne de l'Est, la Tchécoslovaquie, l’Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie. À l'exception de l'ex-URSS, tous les autres pays membres du bloc ont progressivement rejoint l'OTAN et en font désormais partie.
[8] Dans le journal Le Monde du 12/3/2022 on trouve une longue relation sur l'expansion de l'OTAN vers l'est de l’Europe. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/12/comment-l-otan-s-est-elargie-en-europe-de-l-est_6117186_4355770.html. Et une note très détaillée en Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89largissement_de_l%27OTAN
[9] Stephen John Hadley, militaire et avocat américain. Conseiller à la sécurité nationale du président George W. Bush (2005-2009).En 1977, Hadley a commencé à travailler comme avocat au cabinet Shea & Gardner de Washington, fournissant des services juridiques à Lockheed Martin, le plus grand fabricant d'armes au monde.En 1989, Hadley est devenu assistant pour la politique de sécurité internationale du secrétaire à la défense Dick Cheney, et agent de liaison entre le ministère de la défense et le conseiller à la sécurité nationale Brent Scowcroft. À ce poste, il était principalement responsable au Pentagone de la politique envers l'OTAN et l'Europe occidentale. En 1993, il retourne dans le secteur privé en tant que conseiller du Scowcroft Group, une société de conseil stratégique fondée par Brent Scowcroft, et en tant qu'avocat pour Lockheed Martin. Travaillant pour le vice-président de Lockheed Martin, Bruce P. Jackson, il a contribué à la création du Comité américain pour l'élargissement de l'OTAN en 1996.
[10]Eric Toussaint, La révolution russe, la répudiation des dettes, la guerre et la paix. Juin 2017
https://www.cadtm.org/La-revolution-russe-la-repudiation
[11] Lors du 7e congrès de l'Internationale communiste en 1935, son président, Dimitrov, a défini le fascisme comme "la dictature terroriste du grand capital" et le Congrès a adopté la stratégie de promotion des fronts populaires antifascistes. Les tentatives de l'URSS de conclure un pacte avec les "démocraties" occidentales ayant échoué, l'agression nazie contre l'URSS devient imminente. L'URSS décide de gagner du temps en signant le pacte Ribbentrop/Molotov en août 1939 et de l'espace en déplaçant ses frontières loin de la présence de la Wehrmacht, occupant la moitié de la Pologne en septembre de la même année et les républiques baltes en juin 1940. Dans le même but d'éloigner ses frontières, notamment de Leningrad, l'URSS propose à la Finlande un échange de territoires. Face au refus finlandais, l'URSS envahit la Finlande en novembre 1939 et, après une guerre coûteuse qui se termine en mars 1940 par la paix de Moscou, l'URSS atteint son objectif.
[12] Le 29 septembre 1938, alors que personne ne peut ignorer le caractère terroriste, dictatorial, raciste, antisémite, belliciste et expansionniste du régime nazi, Chamberlain et Daladier se rencontrent à Munich avec Hitler et Mussolini. Ni le gouvernement de Prague ni l'Union Soviétique, qui avait proposé d'honorer son accord d'assistance mutuelle avec la Tchécoslovaquie en cas d'attaque allemande, ne sont invités à la réunion. Hitler obtient pratiquement tout ce qu'il demande: le gouvernement tchécoslovaque doit évacuer immédiatement les régions sous domination allemande.
[13] Patrice Lumumba a été assasiné le 17 janvier 1961, moins de six mois après qu'avait été élu premier ministre. Dans un documentaire diffusé le 3 octobre 2007 par la chaîne de télévision franco-allemande ARTE, (Cuba, une odyssée africaine), on peut voir et entendre Lawrence(Larry) Devlin, chef de la station de la CIA au Congo au moment des événements, dire que l'ordre d'assassiner Lumumba a été donné personnellement par le président Eisenhower. (https://www.youtube.com/watch?v=i2UkQGTTqlI, minute 16 de l’enregistrement).
[14] L’embargo (aliments, medicaments et autres) mis en place contre l'Irak le 6 août 1990 à la suite de l'invasion du Koweït s'est terminé en mai 2003, même si des sanctions partielles sont restées en place durant plusieurs années. Madeleine Albright dans une interview de 1996 avec Lesley Stahl de 60 Minutes, semblait suggérer que la mort des enfants a cause de l’embargo n’était qu’un coût acceptable. Stahl: “Nous avons entendu dire qu’un demi-million d’enfants sont morts. Est-ce que le prix en vaut la peine?” Albright a répondu: “Je pense que c’est un choix très difficile, mais le prix, nous pensons, le prix en vaut la peine”. https://www.youtube.com/watch?v=FbIX1CP9qr4.
[15] L'intervention des grandes puissances pour mettre fin aux violations des droits de l'homme en Yougoslavie a conduit aux accords d'octobre 1998 qui ont permis le déploiement de 1 300 observateurs civils dans la région, mais les parties au conflit ne respectaient que partiellement les accords. Lors de la réunion de Rambouillet, au début de 1999, il était difficile de progresser vers un règlement pacifique jusqu'à l'arrivée de Madeleine Albright, secrétaire d'État de Clinton, qui a mis fin aux négociations et l'OTAN a immédiatement commencé à bombarder la Yougoslavie, dont les 1300 observateurs internationaux ont dû s'échapper sous une grêle de bombes "humanitaires".
En mai 1999, un groupe international d'avocats, dont l'auteur de cette note faisait partie, présenta une plainte pour crimes de guerre contre les chefs des gouvernements des pais membres de l'OTAN auprès du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Voir: http://www.eroj.org/urbiorbi/Yugoslavia/mandel.htm. Les atrocités commises contre la population civile sont détaillées dans une annexe à la plainte contre l'OTAN.
Le 2 juin 2000, la procureure du TIPY, Carla del Ponte, informa le Conseil de Sécurité qu'elle avait décidé de ne pas ouvrir d'enquête sur les allégations contre l'OTAN.
Cette décision a été sévèrement critiquée, entre autres, par le professeur Antonio Cassese, qui était le premier président du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie.
[16] Colin Powell a été utilisé sans le savoir pour justifier l'agression contre l'Irak avec de fausses preuves. Le 5 février 2003, lorsque les États-Unis ont lancé leur intervention militaire en Irak, Colin Powell est monté à la tribune de l'ONU pour défendre l'opération. Devant le Conseil de sécurité, il a énuméré une série de menaces, dont la présence présumée d'armes de destruction massive et d'armes bactériologiques en Irak, et a présenté des photos satellites, mentionnant des prototypes de laboratoires mobiles spécialisés dans la recherche biologique, des bunkers et des usines d'armes chimiques. “Toutes les déclarations que je fais aujourd'hui sont basées sur, des sources solides", a déclaré Colin Powell.
La "guerre préventive" des États-Unis a été lancée en mars 2003, sans l'approbation des Nations Unies. En 2013, dans une interview à L'Obs , Colin Powell a également commenté les faits : "Depuis que j'ai découvert qu'une grande partie des informations qui m'avaient été données étaient inexactes, je n'ai jamais cessé de me demander : qu'aurais-je dû faire pour éviter cela ?" Il s'est justifié : "Ce n'était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais ce que je disais". https://www.nouvelobs.com/debat/20130301.OBS0470/exclusif-colin-powell-comment-la-cia-m-a-trompe.html
[17] Le 1er mai 1947, à l’occasion de la fête du Travail, 3 000 paysans se réunissent en famille à Portella della Ginestra (province de Palerme). Ils sont la cible d'une fusillade tuant 11 personnes et en blessant 27 autres. Le ministre de l'Intérieur, le sicilien Mario Scelba prétend devant le Parlement, qu'il s'agit d'un conflit entre paysans, alors que rapidement, la culpabilité du bandit Salvatore Giuliano et ses liens avec la mafia sont établis. Voir Lino Jannuzzi et Francesco Rossi, Lucky Luciano, Ed. Bompiani, Italie, 1973. Il contient des informations très complètes, y compris des documents du Narcotics Bureau et du Congrès des Etats-Unis, sur la collaboration étroite entre le Allied Military Government of Occupied Territory (AMGOT) et la mafia. Ce livre a servi de base au film « Salvatore Giuliano » de F. Rossi. Voir aussi le livre Giulio Andreotti tra stato e mafia du sénateur italien Emanuele Macaluso, Ed. Rubbettino, Messina, Italie, 1995.
[18] Sources : -Francis Taylor, "La politique des Etats-Unis en matière de lutte contre le terrorisme", Bureau du coordonnateur de la lutte anti-terroriste, département d'Etat américain, in Les objectifs de politiques étrangère des Etats-Unis, Revue électronique du Département d'Etats-Unis, Volume 6, no. 3, novembre 2001.http://usinfo.state.gov/journals/itps/1101/ijpf/ijpf1101.pdf; -Dick Marty, rapporteur spécial de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur les vols secrets de la CIA, a révélé en juin 2007 que, entre 2002 et 2005, la CIA a enfermé des détenus dans des prisons secrètes en Pologne et en Roumanie. Il a également affirmé qu'un accord secret conclu entre les États-Unis et l'OTAN en octobre 2001 permettait à la CIA de procéder à ces détentions et de mener d'autres activités illégales en Europe. http://assembly.coe.int/committeedocs/2006/20060606_fjdoc162006partii-final.pdf; Parlement européen 2004 - 2009 Commission temporaire sur l'utilisation présumée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers https://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2004_2009/documents/dt/617/617721/617721fr.pdf
[19] L’opération Condor (en espagnol : Operación Cóndor) est la campagne d'assassinats et de lutte anti-guérilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien tacite des États-Unis au milieu des années 1970. Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine — dirigées à Santiago du Chili par Augusto Pinochet, à Asuncion par Alfredo Stroessner, à Buenos Aires par Jorge Rafael Videla, à Montevideo par Juan Bordaberry, à Bolivie par Hugo Banzer et à Brésil par Ernesto Geisel — ont envoyé des agents secrets poursuivre et assassiner les dissidents politiques jusqu'en Europe (France, Italie, Portugal, Espagne...) et aux États-Unis (phase 3 de l'opération Condor, qui culmina avec l'assassinat d'Orlando Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, en septembre 1976 à Washington D.C.
[20] Voir Congrès des États-Unis, Commission Church, "Alleged Assassination Plots Involving Foreing Leaders, An Interim Report", U.S. Government Printing Office, 18 novembre 1975. Voir également le manuel de la CIA sur le Nicaragua, Psychological Operations in Guerrilla Warfare, Vintage Books, Random House, New York, 1985. Le rapport Church fait référence aux tentatives d' assassiner Fidel Castro et les assassinats, entre autres, du général chilien René Schneider en 1970. Il convient de mentionner entre autres, les assassinats de Juan José Torres, ancien président de Bolivie, à Buenos Aires en 1976, et d'Orlando Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, à Washington en 1976. En juin 2007, les documents de la CIA ont été déclassifiés, mais avec de nombreuses coupures. Ils révèlent, entre autres choses, qu'en septembre 1960, la CIA était en relation avec des gangsters de Miami pour assassiner Fidel Castro.
[21] L’Ecole des Amériques fut installée en 1946 dans la Zone du canal de Panama. Elle a permis aux Etats-Unis d’entraîner et de former idéologiquement plus de 60000 militaires. En 1984, elle fut transférée à Fort Benning (Georgie, Etats-Unis). Comme elle rencontrait une forte opposition à l’intérieur même des Etats-Unis, elle fut fermée en 2000 pour être réouverte immédiatement sous un autre nom : Institut de défense pour la coopération de la sécurité hémisphérique. La déclassification de documents officiels a permis de connaître les « manuels » de l’Ecole pour l’apprentissage de méthodes comme l’assassinat, la disparition forcée de personnes, la torture et la persécution de personnes proches de « l’objectif » principal. Parmi ses élèves on peut relever quelques noms tristement fameux des généraux « golpistes »
[22] Action secrète au Chili 1963 -1973 : Staff Report of the Select Committee to Study Governmental Operations with respect to Intelligence Activities, United States Senate, 18 de décembre 1975 (Church Committee). Cité en : Jac Forton, L'impunité au Chili, Editions du CETIM, Genève, 1993.
[23] « Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci dans le cas Nicaragua c. Etats-Unis d’Amérique » . La Cour a décidé que « les Etats-Unis d'Amérique, en entraînant, armant, équipant, finançant et approvisionnant les forces contras, et en encourageant, appuyant et assistant de toute autre manière des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci, ont, à l'encontre de la République du Nicaragua, violé l'obligation que leur impose le droit international coutumier de ne pas intervenir dans les affaires d'un autre Etat. ». ( Affaire des Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c. États-Unis d'Amérique), Arrêt du 27 juin 1986. https://www.icj-cij.org/fr/affaire/70.
[24] https://www.cetim.ch/ha%C3%AFti-occupation-militaire-plusieurs-si%C3%A8cles-de-pillage-et-de-surexploitation-et-quelques-semaines-doboles-humanitaires/