QUELQUES REMARQUES AUX PROPOS DE MELENCHON EN MEDIAPART
La stratégie d'un mouvement politique qui se veut révolutionnaire consiste en un échange permanent avec tous les opprimés et les exploités afin de développer la conscience de classe pour en faire le patrimoine des grandes majorités dans le but de changer radicalement le système social.
Comme dit Mélenchon, la violence n'est pas une stratégie révolutionnaire. Mais c'est un fait politique et social qui a marqué toute l'histoire de l'humanité et qui a été et est utilisé en permanence par les classes dirigeantes contre les opprimés et les exploités afin de préserver et d'accroître leurs privilèges. La violence, c'est la faim, le travail pénible et souvent mortel, la violence armée contre les révoltes et les gouvernements populaires ou révolutionnaires.
La violence populaire naît comme une réponse organisée à une oppression exacerbée et lorsque les voies pacifiques de conquête du pouvoir ont été fermées.
La violence des masses ne doit pas être confondue avec les déprédations commises par une minorité composée d'adolescents enragés n'ayant d'autre idée que de détruire, d’adultes délinquants primaires ou professionnels et, peut-être, de quelques provocateurs d'extrême droite ou d'agents provocateurs de l'appareil répressif de l'État. Il fallait les condamner sans ambiguïté dès le départ. Le résultat de cette violence a été la frénésie droitière des partis de "l'ordre républicain" et des monopoles médiatiques à leur service.
Ce que Mélenchon appelle "la guérilla du Che", c'est la révolution cubaine qui a radicalement changé la société de l’Ile et qui a subi - et subit encore - le harcèlement (blocus économique et attentats terroristes) de la plus grande puissance impérialiste de la planète.
Mélenchon cite le coup d'État de Pinochet mais oublie de dire que c'est contre un gouvernement - celui de Salvador Allende - arrivé au pouvoir par un vote populaire et ayant entrepris quelques réformes - nationalisations - qui a provoqué la réponse militaire violente et génocidaire, commandée par l'impérialisme américain.
Dire que "La seule stratégie révolutionnaire, c'est le vote", c'est ignorer la réalité des faits et sert à désorienter et à désarmer idéologiquement les classes subjuguées.
Mélenchon dit, en parlant de la violence armée populaire : " Et puis, j'ai fait le bilan de tout ça : avons-nous eu un résultat significatif où ce soit, d'une quelconque manière ? Non "...
Je considère, pour donner trois exemples de changements sociaux transcendants marqués par la violence révolutionnaire et contre-révolutionnaire, la Révolution française, la Révolution soviétique et la Révolution cubaine.
Mélenchon ajoute : Pendant la Commune de Paris, Émile Zola a dit : " C'est une cause merveilleuse mais elle est mal représentée ".
En résumé : Mélenchon ignore les faits historiques, sous-évalue la transcendance de la Commune de Paris comme premier modèle d'organisation révolutionnaire de la société et placardise les grands théoriciens et militants révolutionnaires, à commencer par Marx.
Il cherche à remplacer la lutte des classes entre les travailleurs (manuels e intellectuels) qui produisent des biens matériels et immatériels et ceux qui les exploitent, par une classification territoriale des classes sociales. Il confond le fait du confinement des migrants et des pauvres dans des ghettos d’un côté et la gentrification de l’autre avec la racine du mal : le système capitaliste générateur des classes sociales antagonistes.
Leurs idées et opinions transpirent un profond respect pour les institutions de l'État de droit bourgeois, feignant d'ignorer qu'il s'agit de l'appareil des classes dominantes, qui comprend les institutions politiques, la police (qui n’est pas autonome ni fait pas peur au Gouvernement comme dit Mélenchon), l'armée, la justice, les monopoles médiatiques, l'éducation et les intellectuels au service du système.